« La réalité des coûts salariaux en France n'est pas une fatalité, par contre elle nous pousse à être plus efficient, à s'organiser différemment pour gagner en productivité. Si le Lean ne fait pas tout, il y contribue fortement. » Depuis près de deux ans, Marc Marijon, directeur industriel France de Gravic Europe, pilote d'une main de maître un programme de Lean Management au sein de l'usine historique du groupe mouansois spécialiste du marquage industriel. Positionné sur un marché mondial concurrencé par les pays à bas coût, Gravic possède trois sites de production en Tunisie, en Hongrie et à Mouans-Sartoux. Si ce dernier génère un chiffre d'affaires de 7 millions d'euros, soit un peu plus de 50 % de ses facturations (13,5 M€ en 2014), « il s'agissait de le pérenniser en améliorant sa performance ».
La solution Lean
Le Lean est un système d'organisation qui a pour vocation de se centrer uniquement sur ce qui a de la valeur pour le client, et donc d'éliminer ce qui n'en a pas. Une chasse au gaspillage qui a supposé chez Gravic de revoir le site de production. « Nous avons totalement réaménagé l'usine pour améliorer la mise en flux ainsi que l'approvisionnement des lignes afin de réduire les mouvements et gagner du temps », détaille le directeur. De même, des plans de formation ont été programmés, tout comme l'instauration de réunions journalières de courte durée où chaque équipe dresse un bilan de la veille afin de faire remonter les aléas constatés. « Un Lean réussi fait évoluer la culture de l'entreprise, et cela demande l'adhésion de tous », reprend le directeur qui travaille actuellement à la standardisation des process afin de favoriser un enchaînement optimum des productions. Gravic livrant chaque mois quelque 800 lignes de commandes, « pratiquement toutes différentes ».
Taux de service amélioré
Après 18 mois d'actions, le bilan est très positif. « En retrouvant de la productivité, nous avons stoppé le phénomène de délocalisation de la production vers nos autres sites, et même relocalisé quelques lignes de produits redevenues rentables », annonce Marc Marijon. Signe qui ne trompe pas, le groupe a récemment investi dans une machine d'impression numérique nouvelle génération. Quant au taux de service, il a progressé de 10 points pour atteindre les 95 %. « On a gagné en précision en termes d'annonce de délais de livraison et de qualité ». Ce qui permet à Gravic, qui s'engage dans un processus d'amélioration continue, de se renforcer sur des marchés connexes comme la mise en oeuvre d'adhésifs techniques pour l'automobile.
