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Manuel Davy (Vekia) : "La procédure de sauvegarde nous donne une protection"
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"La procédure de sauvegarde nous donne une protection"

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Début septembre, le dirigeant de l’entreprise lilloise Vekia, Manuel Davy, a obtenu son placement en procédure de sauvegarde. Pour l’entreprise, qui développe des solutions de gestion des stocks reposant sur l’IA, tout l’enjeu est d’avoir un levier dans les négociations face aux banques, concernant le remboursement de son PGE.

Manuel Davy a créé Vekia à Euratechnologies en 2008. Lestée par les mensualités de remboursement de son PGE, l’entreprise vient d’être placée en procédure de sauvegarde — Photo : Jeanne Magnien

Vekia a été placé en procédure de sauvegarde par le Tribunal de commerce de Lille, comment en êtes-vous venu à formuler cette demande ?

Nous nous trouvons dans une situation assez paradoxale, et plutôt positive malgré tout. Nous sommes aujourd’hui confrontés aux conséquences de la période Covid, pendant laquelle nos ventes se sont effondrées. Nous développons une solution prédictive de gestion des stocks, reposant sur l’IA, dédiée aux grands acteurs du retail. À ce moment-là, ils avaient d’autres sujets en tête, et nous avons connu une année en creux. C’est grâce au PGE que nous avons tenu.

Aujourd’hui, notre marché est à son plus haut niveau, mais nous avons cette problématique de remboursement des prêts. Nous avons essayé de renégocier avec nos banques, mais elles nous font des propositions astronomiques en termes de taux d’intérêt, cela reviendrait à mettre en danger notre croissance. J’ai donc décidé de demander l’aide du Tribunal de Commerce, qui nous l’a accordée.

Quels avantages vous apporte la procédure ?

Je tiens d’abord à préciser que cette procédure n’est accessible qu’à des entreprises qui ne sont pas en cessation de paiements. Nous sommes parfaitement à jour à ce niveau-là. Le placement en procédure de sauvegarde, c’est une décision de justice qui gèle nos mensualités de remboursement, pour une durée de six mois en l’occurrence, et oblige nos prêteurs à se mettre autour de la table. C’est un préalable aux négociations, cela nous donne un levier, et une protection. Nous allons voir ensuite quelles sont les solutions qui nous sont proposées, en fonction de notre situation. Je pense en tout cas que nous faisons figure de précurseurs, mais que d’ici peu, un certain nombre d’entreprises vont prendre le même chemin. Pour des entreprises innovantes comme la nôtre, le temps du développement technologique est très long, il est en déphasage avec la croissance commerciale. Et cela peut bien sûr être problématique quand il y a un surcroît de dette, comme c’est le cas avec les remboursements des PGE.

Pour autant, l’activité de Vekia se porte bien ?

Tout à fait, la période est en fait plutôt favorable, nous connaissons notre meilleure année depuis la création de l’entreprise, en 2008. Nous avons une vingtaine de salariés actuellement et nous sommes en train de recruter. Notre marché est mature et accélère très fortement. Je ne communique pas sur notre chiffre d’affaires, mais nous avons deux fois plus de ventes que prévu cette année - et nous n’avions pas prévu zéro !

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