Après trois plans sociaux d’affilée, Mahle Behr projette de réaliser un investissement d’ampleur sur son site de Rouffach (CA 2021 : 100 M€, 410 collaborateurs), spécialisé dans les systèmes de climatisation. L’équipementier automobile allemand (CA 2020 : 9,8 Md€, 72 184 collaborateurs) veut installer une ligne de production dédiée aux échangeurs électriques de 800 volts, des éléments chauffants d’une forte puissance destinés aux véhicules électriques.
"Nous souhaitons coller à l’évolution du marché en matière de voiture électrique", explique Alexander Freymueller, le directeur général de Mahle Behr France. Cette somme permettra, notamment, de financer une phase de R&D jusqu’à début 2024 avec pour objectif une production en série à partir de 2025.
Deux ans de R&D
Le site produit déjà des échangeurs électriques de 350 volts pour les petits véhicules électriques, des échangeurs électriques de 48 volts pour les véhicules hybrides et des échangeurs électriques de 13 volts pour les véhicules essence et diesel. Tous ces échangeurs représentent 60 % de son chiffre d’affaires actuel, contre 40 % pour les climatiseurs HVAC (High Voltage Air Conditioning). Cet investissement dans les échangeurs est une "contrepartie", selon Alexander Freymueller, à la baisse de la production des climatiseurs qui se fera "en fonction de l’évolution du marché. Pour des raisons de coût, ces produits ne pourront plus être fabriqués ici", explique-t-il. Le groupe allemand ne précise pas s’il s’agit simplement d’un arrêt progressif de la production ou si elle sera transférée ailleurs.
Des subventions de l’État français
Pour cet investissement, Mahle Behr est subventionné par l’État français, via le Fonds national de modernisation automobile. Il bénéficie de 2,15 millions d’euros, dont un peu moins de 40 % sera destiné aux machines et un peu plus de 60 % à la R&D. Elle sera réalisée à 95 % sur le site de Mahle Behr, dont le département dédié compte 60 personnes. Entre 30 et 40 personnes seront recrutées, principalement des ingénieurs électroniciens. Suite au dernier plan social de 2019, le site est passé de 646 à 410 salariés.
