Les chiffres donnent le tournis : avant la crise du Covid-19, on estimait à 100 milliards le nombre de colis envoyés chaque année dans le monde, avec des perspectives de 250 milliards en 2025. " On est sans doute bien au-dessous de la réalité, assure Denis Mourrain, le directeur général de LivingPackets. Avec la crise sanitaire, leur nombre est probablement beaucoup plus important. "
200 lignes d’un million de boîtes par an
Dans ces plusieurs centaines de milliards, la start-up nantaise compte bien se tailler une part du gâteau, avec son emballage baptisé The Box, une boîte connectée réutilisable et recyclable, fabriquée en polypropylène, pour laquelle l’entreprise a conçu avec le groupe nantais Europe Technology une ligne de production 4.0. Installée sur une surface de 400 mètres carrés et intégrée dans les bureaux de R & D de la start-up créée en 2016, elle fabriquera 50 000 exemplaires de The Box cette année. " C’est une ligne-vitrine, explique Denis Mourrain. Nous n’avons pas de vocation industrielle et notre site n’est pas dimensionné pour cela. Notre stratégie vise à proposer à nos clients utilisateurs de trouver ensemble des partenaires industriels pour intégrer cet outil de production, qui va être démultiplié avec une capacité de fabrication d’un million d’emballages par an. " En ciblant les géants du secteur, français et internationaux, spécialiste de la logistique, de l’e-commerce ou de la seconde main, la start-up installée à Sainte-Luce nourrit avec The Box de grandes ambitions sur ce marché exponentiel. " Nous nous sommes fixé l’objectif d’installer à terme 200 lignes de ce type dans le monde, indique Denis Mourrain. Notre produit est conçu pour être réutilisé un millier de fois. Il est au format standard 40X60 utilisé partout dans le monde, par les professionnels ou les particuliers. Il réduit l’impact des déchets d’emballage et sa connectivité assure la traçabilité de l’envoi et sécurise les livraisons. "
Pour réaliser en série l’assemblage de ses premières The Box sur sa ligne de production de Sainte-Luce, LivingPackets s’appuie sur un réseau de partenaires, sous-traitants, travaillant déjà dans le secteur du packaging et de l’industrie automobile. Locaux pour certains, européens pour d’autres et asiatiques concernant la partie électronique. " La multiplication des lignes de production sera génératrice d’emploi pour des sous-traitants et dans les usines qui fabriqueront The Box ", assure Denis Mourrain. La ligne de Sainte-Luce, entièrement automatisée et robotisée, fonctionne avec 10 opérateurs. En 2020, la start-up nantaise, à l’actionnariat franco-allemand, a recruté 30 personnes pour porter son effectif à 45 collaborateurs. Elle devrait encore se renforcer cette année et compte aussi 45 autres salariés à Berlin, qui travaillent sur les systèmes applicatifs.
Reste maintenant à LivingPackets de convaincre de potentiels clients pour développer ailleurs sa ligne de production avec une plus grande capacité. La première devrait être installée en fin d’année, elle pourra fabriquer jusqu'à un million de The Box par an. Cinq millions d'exemplaires sont prévus à court terme pour l'Allemagne.
