Lhyfe, LivingPackets, Néolithe : les start-up à suivre en 2022 dans les Pays de la Loire
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Lhyfe, LivingPackets, Néolithe : les start-up à suivre en 2022 dans les Pays de la Loire

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Elles veulent produire plus "vert", misent sur le made in France ou sur le e-commerce : positionnées sur des secteurs porteurs, ces jeunes entreprises des Pays de la Loire sont en pleine ascension et devraient continuer à faire parler d’elles en 2022.

La start-up LivingPackets, installée à Sainte-Luce-sur-Loire (Loire-Atlantique), surfe sur l'explosion du commerce en ligne — Photo : LivingPackets

Lhyfe, locomotive vendéenne de l’hydrogène vert

L’avenir semble tout tracé Lhyfe, jeune entreprise nantaise productrice d’hydrogène décarboné. Sa première usine, inaugurée en septembre 2021 à Bouin (Vendée), envisage une production quotidienne d’une tonne en 2022. Ses fondateurs ont annoncé une levée de fonds de 50 millions d’euros dont 30 millions d’euros pour renforcer les équipes (qui devraient passer de 60 à 140 personnes l’an prochain) et booster la R & D.

La start-up nantaise Lhyfe a fourni ses premiers kilos d'hydrogène renouvelable le 9 décembre 2021 — Photo : Lhyfe

S’il doit fournir des camions bennes en Vendée ou un bus à la Roche-sur-Yon, l’hydrogène vert de Lhyfe a des ambitions plus vastes. La société est impliquée dans un premier projet de production d’hydrogène en mer du Nord, un dispositif de production offshore au large du Croisic (Loire-Atlantique) prévu pour 2022. La start-up a déjà identifié une soixantaine de projets en Europe pour dupliquer son modèle à plus grande échelle dès 2024. Elle vient renforcer la dynamique des Pays de la Loire, qui a l’ambition, en mobilisant 100 millions d’euros d’ici 2030, d’être la première région à hydrogène de France.

Hoffmann Green cimente sa croissance

Le cimentier vendéen Hoffmann Green Cement Technologies pose les fondations d’un avenir prometteur. En juillet dernier, il a posé la première pierre d’une nouvelle usine sur son site de Bournezeau, en Vendée pour accélérer le développement de son ciment « nouvelle génération » présentant une empreinte carbone cinq fois moindre que celle du ciment traditionnel, visant particulièrement le marché de la construction.

Hoffmann Green Cement Technologies va lancer un ciment nouvelle génération. — Photo : Cyril Raineau

Introduite en bourse en octobre 2029, la jeune PME avait réussi à lever 75 millions d’euros. Elle en a investi 22 dans H2, une usine verticale de 70 mètres de haut construite avec la « recette maison », opérationnelle en 2022. Elle a déjà les plans d’une troisième usine, qui nécessitera un investissement similaire, prévue pour 2023 en région parisienne. Le cimentier espère ainsi multiplier par 11 ses capacités de production à horizon 2024, à 550 000 tonnes par an. Il espère passer rapidement d’une trentaine à 60 voire 70 salariés et d’un chiffre d’affaires symbolique (500 000 euros environ en 2020) à 120 millions d’euros d’ici à 2025-2026.

Montlimart imprime des pulls « made in France »

La marque angevine de prêt-à-porter pour homme Montlimart, fondée en 2017 et incubée au sein du groupe Eram (avec lequel ses fondatrices ont des liens familiaux), maintient le cap de l’innovation. En septembre dernier, elle a lancé sur le marché un pull en coton biologique tricoté… en 3D par la société 3D-Tex, basée à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).

Juliette et Charlotte Biotteau, cofondatrices de la marque de prêt-à-porter et d'accessoires pour homme Montlimart — Photo : Montlimart

88 % des références de chemises, pulls, polos et accessoires de la marque sont produites en France comme ses baskets éco-conçues par la Manufacture à Montjean-sur-Loire. La marque, vendue à 80 % en ligne, dispose aussi d’une quinzaine de revendeurs indépendants. Coton bio, laine recyclée made in Carcassonne (Aude) qu’elle compte utiliser pour ses pulls 3D ou projets de maillots de bain et polos fabriqués à Saint-Pierre-Montlimart par une autre marque du groupe Eram… La start-up a de la suite dans les idées, motivée par une tendance post-covid prônant un retour à la souveraineté économique et au local. Montlimart visait le million d’euros de chiffre d’affaires fin 2021, le double de l’an dernier.

LivingPackets invente le colis du futur

La start-up LivingPackets, installée à Sainte-Luce-sur-Loire (Loire-Atlantique), surfe sur l’explosion du commerce en ligne, qui a développé en cinq ans et 36 brevets une boîte de livraison en polypropylène recyclable connectée et réutilisable.

La start-up LivingPackets, installée à Sainte-Luce-sur-Loire (Loire-Atlantique), surfe sur l'explosion du commerce en ligne — Photo : LivingPackets

Créée en 2016, cette pépite du 4.0, dont la maison mère est helvète, a investi sur fonds propres 5 millions d’euros dans une deuxième ligne de production fin septembre, capable de produire jusqu’à un million de boîtes de livraison par an et duplicable en Allemagne. La start-up de 90 salariés, dont 45 en périphérie de Nantes, a testé des prototypes avec la SNCF, Chronopost, Orange ou Cdiscount. La dernière « The Box », pour laquelle elle a reçu une aide de l’État de 400 000 euros, a été conçue avec le groupe nantais Europe Technologies et comporte un écran électronique, une caméra, un haut-parleur, un port USB, un verrou électromécanique ou encore des capteurs de température, d’humidité, de choc ou d’ouverture. L’ambition : concurrencer le colis en carton, avec un coût d’environ 2 € par livraison. LivingPackets vise le milliard de colis à horizon 2030 et compte installer 200 lignes de production dans le monde.

Guatecs vise la création d’une filière française de latex naturel

Développer une filière de production nationale de latex naturel, c’est le défi porté par la start-up Guatecs, fondée en 2019 et incubée au Mans. Le projet est issu des travaux réalisés par les équipes Centre de transfert de technologie du Mans (CTTM) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) de Montpellier. Ils ont déposé un brevet commun centré sur un procédé d’extraction du guayule, une plante originaire du désert mexicain, non allergisante et dont la résine et les co-produits végétaux peuvent être revalorisés par l’industrie. La plante est surtout une alternative à l’hévéa, principale ressource pour la production du latex dans le monde. Si elle pousse déjà sur quelques parcelles agricoles du Cirad dans l’Hérault et que le projet est toujours en phase de démonstration, Guatecs veut produire sous huit ans 6 000 tonnes annuelles de latex sur 4 000 hectares de culture. Soit 10 % de la consommation annuelle de latex en Europe, pour un chiffre d’affaires estimé à 120 millions d’euros. Un site de production devrait sortir de terre d’ici-là, dans la région de Montpellier. Pour soutenir ce développement, GuaTecs a annoncé en septembre travailler sur une levée de fonds de 3 millions d’euros.

Néolithe fossilise les déchets pour la construction

Le pari est en passe d’être relevé pour la start-up Néolithe, installée à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire). Depuis sa création en 2019, elle tente de transformer des déchets non-recyclables en matériaux de construction, plus précisément en granulats pour le BTP.

Néolithe va construire une usine sur la zone Anjou Actiparc de Beaulieu-sur-Layon — Photo : Fabien Tijou

Imaginé pour être une alternative à l’enfouissement et à l’incinération et breveté en France, le processus nécessite des unités de traitements de déchets pour les transformer en poudre et les mélanger à un liant innovant afin d’obtenir de petits cailloux ajoutés au béton. Neolithe, dont le souhait est de verdir le bilan carbone de la filière, table sur 10 à 30 % d’apport en granulats recyclés dans les projets de construction. La jeune pousse, qui a levé en mars dernier 2 millions d’euros, dessine les plans d’une future usine de 8 000 m2 prévue d’ici à début 2023 sur l’Anjou Actiparc de Beaulieu-sur-Layon. Elle envisage d’y investir plus de 10 millions d’euros et d’y employer 200 à 300 personnes à horizon 2025. Elle espère vendre une douzaine de « fossilisateurs » en 2022 pour atteindre 10 millions d’euros de chiffre d’affaires et 30 millions d’euros l’année suivante.

WeTradeLocal veut devenir l’Amazon du circuit court

La tendance du « retour à la terre », c’est le cœur de métier de WeTradeLocal, start-up fondée par Chloé Rossignol et Hortense Harang, basée au Mans et à Paris et née en 2017 autour de la livraison locale de fleurs de saison sous la marque Fleurs d’Ici.

Chloé Rossignol et Hortense Harang sont les fondatrices de WeTradeLocal — Photo : Guillaume Roujas

Cette plateforme de mise en relation entre producteurs locaux, fleuristes artisanaux et livreurs pour une clientèle de professionnels et particuliers entend se poser en alternative à une filière laissant une large place à l’importation (la France importait, en 2019, 14 fois plus de végétaux d’ornement qu’elle n’en exporte en valeur, selon FranceAgrimer). L’entreprise, qui a réalisé en 2020 un chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros, a levé cet été 5,5 millions d’euros pour étendre son modèle. La solution technique éponyme développée par WeTradeLocal, apportant une gestion optimisée de l’approvisionnement, fédère déjà 1 500 prestataires nationaux. Avec l’ambition de développer des « boucles locales » similaires pour d’autres secteurs et de devenir un « Amazon du circuit court », elle prévoit de dupliquer ses marques, notamment dans l’alimentaire (restauration collective, traiteurs, microbrasseurs…), compte passer à 40 salariés en fin d’année et vise 30 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 2022.

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