Près de 900 PME et ETI ont connu un redressement ou une liquidation judiciaires ou encore une sauvegarde au cours du 3e trimestre 2023, soit 32 % de plus qu’il y a un an. Il s’agit de l’été le plus sinistré depuis 2014, dévoile l’étude que le cabinet Altares publie ce 18 octobre.
La proportion de PME parmi les entreprises défaillantes ne cesse de croître. De 6,3 % au 3e trimestre 2020, leur taux atteint désormais 8,2 %. Ce chiffre n’avait plus été observé depuis 2010, dans le sillage de la crise financière des subprimes. "Du fait de leur taille, leurs difficultés font peser une menace plus forte sur l’emploi direct mais aussi indirect. Leurs cessations de paiement entraînent un transfert du risque vers les fournisseurs les moins solides", analyse Thierry Millon, directeur des études chez Altares. "Le nombre d’emplois menacés au 3e trimestre repasse la barre des 37 000 pour la première fois depuis sept ans".
Le transport routier de marchandises connaît de fortes difficultés avec 277 défaillances d’entreprises (+20 %). Altares relève "une sinistralité jamais atteinte depuis plus de dix ans dans l’interurbain et au plus haut depuis 2015 pour le fret de proximité". Dans l’industrie manufacturière (449 défaillances ; +15 %), le nombre des défaillances est proche de sa valeur du 3e trimestre 2019 (440). Des tensions se confirment dans les activités d’imprimerie, de fabrication de parfums et de produits de toilette ou de matériel médico-chirurgical et dentaire.
Les défaillances au plus haut depuis 2018
À l’échelle globale, 92 % des défaillances constatées en France concernent des TPE. Avec 10 979 procédures ouvertes entre le 1er juillet et le 30 septembre 2023, le nombre de défaillances a augmenté de 23 % par rapport au 3e trimestre 2022. Ce nombre est au plus haut depuis l’été 2018 (qui avait enregistré 11 563 défaillances), alerte Altares. "72 % des jugements prononcés (7 883) sont des liquidations judiciaires, un taux très élevé qui confirme la grande faiblesse financière dans laquelle se trouvent ces entreprises", commente Thierry Millon.
Le cabinet tempère toutefois ses analyses en précisant que, pour la première fois depuis janvier 2022, la hausse générale ralentit (après des moyennes de 47 % par trimestre). Il rappelle que ces pourcentages élevés font suite à 2021, où les défauts étaient au plus bas depuis 35 ans.
Selon les projections pour le dernier trimestre, l’année devrait se terminer à environ 55 000 procédures. Altares ajoute une note d’optimisme : "Chaque mois, en moyenne, plus de 23 000 sociétés sont créées pour moins de 4 000 qui tombent en défaillance ; la dynamique entrepreneuriale reste donc solide".
