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L’hôtel Almanarre Plage milite pour un tourisme responsable de proximité
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L’hôtel Almanarre Plage milite pour un tourisme responsable de proximité

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Alors que le tourisme français est responsable de 11 % des émissions de gaz à effet de serre, les gérants de l’hôtel écoresponsable Almanarre Plage, à Hyères, ont décidé d’infléchir leur impact carbone. Avec des chambres deux fois moins émettrices de CO2 qu’un hôtel classique, ils ciblent en priorité les trajets de leurs vacanciers.

L'Hôtel Almanarre plage, à Hyères, réactualise chaque année son "étiquette environnementale". Il a obtenu la note A, résultat d'un audit indépendant — Photo : Eric Demarcq

Du côté de l’hôtel Almanarre Plage, à Hyères, un hôtel labellisé Clef verte et détenteur de la marque "Esprit Parc" du Parc National de Port-Cros et Porquerolles, il se dit et se fait des choses encore peu habituelles dans le secteur touristique varois. Alors que le premier département touristique de France mise encore sur une clientèle internationale, les gérants de cet hôtel de 15 chambres, Nathalie et Pierre-Gilles Artayet, préfèrent attirer une clientèle régionale, voire locale pour minimiser leur empreinte carbone. Et, ils donnent le ton, dès l’entrée de leur établissement, avec un comptoir fait de livres usagés. Cette décoration ne doit rien au hasard. "Elle permet aux clients d’être interpellés par la forme et ainsi de s’intéresser au fond de notre démarche écoresponsable", confie Nathalie Artayet. Avec son mari Pierre-Gilles Artayet, ils ont repris cet hôtel de 15 chambres en 2019 pour participer, à leur échelle, à l’objectif national d’atteindre les 2 tonnes de CO2 émis par an et par habitant à l’horizon 2030 (contre 9 tonnes aujourd’hui, NDLR).

Des chambres deux fois moins émettrices de CO2

Dès la reprise, ils investissent 200 000 euros, soutenus par la Région Sud à hauteur de 30 %, pour diminuer au maximum l’empreinte carbone de leur établissement, qui a enregistré 6 000 nuitées en 2022. "Nous avons utilisé des matériaux recyclés. Nous avons investi dans des économiseurs d’eau ou encore des panneaux solaires thermiques, car la production d’eau chaude représente le premier poste de dépenses d’un hôtel." Puis, en 2022, les deux gérants, qui emploient quatre saisonniers, décident de réaliser leur bilan carbone, avec le soutien de l’Ademe, pour "comprendre et mesurer l’impact réel de leurs choix d’investissement."

Pierre-Gilles et Nathalie Artayet, les gérants de l'hôtel Almanarre Plage à Hyères — Photo : DR

Dans ses scopes 1 (émissions directes de gaz à effet de serre) et 2 (émissions indirectes de gaz à effet de serre liées à l’achat d’électricité, de froid, d’eau ou de vapeur), l’hôtel émet 30 tonnes d’équivalent CO2 annuelles, soit "deux fois moins qu’un hôtel classique." Mais en intégrant le scope 3, qui mesure les émissions indirectes de gaz à effet de serre provenant de sources externes, comme les déplacements des clients, les rejets atteignent un total de 160 tonnes.

Favoriser la mobilité douce

"Ce bilan carbone nous offre une bonne base pour communiquer auprès des élus locaux pour la mise en place d’un vrai plan de mobilité douce, mais aussi auprès des clients, les incitant à prendre conscience de l’impact de leurs trajets." Ainsi, elle a développé en interne une calculette verte qui permet à tous ses vacanciers de mesurer facilement l’impact carbone de leurs trajets. Elle leur propose ensuite de compenser et de privilégier, sur place, les modes de déplacement doux, à l’image du partenariat noué avec la SNCF, qui lui permet d’offrir la location de vélos à toutes les personnes venues en train. "Nous ne pouvions pas dire que nous avons un hôtel écoresponsable et ne pas nous occuper des 80 % qui constituent notre impact carbone", remarque la dirigeante, qui a prévu de poursuivre ses efforts pour récompenser les touristes qui viennent en train et qui analyse à la loupe la provenance de sa clientèle. "Nous cherchons à attirer une clientèle locale et les habitants des départements limitrophes et du Var représentent un tiers de notre clientèle. Nous avons aussi renoncé à traduire notre site dans d’autres langues que l’anglais (obligatoire pour le classement hôtelier, NDLR) et toutes nos dépenses de promotion se font en région Paca", ajoute Nathalie Artayet.

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