43 % des PME et ETI européennes ont investi dans la décarbonation, selon l’édition 2024 du baromètre Argos Wityu x Boston consulting group de la transition environnementale, présenté le 30 mai. Cette dynamique augmente de 5 points par rapport à 2023. Parmi ces entreprises, 20 % consacrent plus de 10 % de leurs investissements annuels à la décarbonation et 23 % jusqu’à 10 %.
Avec ce baromètre, Argos et BCG ont voulu "comprendre les enjeux environnementaux des PME qui sont souvent un pan dans l’ombre des politiques de décarbonation alors qu’elles représentent la moitié du PIB européen et plus de deux tiers des émissions de gaz à effet de serre", explique Fabien Hassan, partner au BCG.
Un enjeu critique pour les dirigeants
Les 700 dirigeants de PME et ETI interrogés dans six pays européens ont largement intégré l’enjeu de décarbonation comme étant critique ou important. 85 % d’entre eux considèrent que s’occuper de la décarbonation de leur entreprise est une de leurs missions. "C’est très positif car ce n’était pas le cas il y a quelques années", commente Fabien Hassan.
Parmi les entreprises qui investissent pour leur transition environnementale, 17 % le font de manière structurée sur la base d’un bilan carbone. Une proportion en hausse de 6 points par rapport à 2023. Selon Fabian Hassan, "quand un exercice de bilan carbone est fait, il y a souvent un élément de surprise pour les dirigeants sur l’origine des émissions des GES".
Les réglementations incitent les entreprises à décarboner
Dans ce baromètre, réalisé avec OpinionWay, les facteurs incitants les PME et ETI ont été identifiés. Les évolutions réglementaires sont la principale raison qui pousse les dirigeants à se lancer dans la transition environnementale, mais aussi le prix de l’énergie et les clients.
Ce dernier motif est en hausse par rapport à 2023, notamment dans les entreprises en BtoB. "Cela veut dire que les deadlines de décarbonation se rapprochent pour les grands groupes qui passent à la pratique et poussent leurs fournisseurs à se décarboner", analyse Fabien Hassan.
La réglementation est aussi de moins en moins perçue comme un frein. Parmi les facteurs qui freinent les dirigeants, 44 % citent la complexité réglementaire, un motif en baisse de 11 points par rapport à 2023. Le manque de ressource en interne demeure le principal obstacle, selon ce baromètre.
Et la France ?
Réalisé auprès de dirigeants dont les entreprises sont situées en Allemagne, en Italie, en Belgique, aux Pays Bas, au Luxembourg et en France, ce baromètre révèle des résultats homogènes entre les différents pays. "La décarbonation est un sujet de société qui évolue de manière globale et qui est tiré par des réglementations européennes", notamment avec le paquet climat "Fit for 55" et plus récemment, la CSRD, selon Fabien Hassan.
Quelques différences sont à noter sur l’investissement en faveur de la décarbonation notamment parmi les entreprises européennes qui déclarent avoir investi dans cette voie. Ces dernières étant plus nombreuses en France (+12 points par rapport à 2023) et au Benelux (+10 points).