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Les nouveaux relais de croissance de la Caisse d’Épargne Côte d’Azur passent par la santé
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Les nouveaux relais de croissance de la Caisse d’Épargne Côte d’Azur passent par la santé

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Implantée à Nice, au cœur de l’Arenas depuis trente ans, la Caisse d’Épargne Côte d’Azur a présenté son nouveau plan d’orientations stratégiques 2022-2024. Baptisé Offensive, il va voir se développer le "modèle affinitaire" de la banque régionale, selon des secteurs porteurs identifiés, comme celui la santé.

Jean-Yves Morin (à gauche), membre du directoire en charge du pôle finances et expertises, et Claude Valade, président du directoire de la CECAZ — Photo : Olivia Oreggia

La Caisse d’Épargne a terminé l’année 2021 avec un produit net bancaire (équivalent du chiffre d’affaires) à 357,1 millions d’euros, en hausse de 0,6 %. "Cela montre une bonne résilience de notre modèle", selon Jean-Yves Morin, membre du directoire en charge du pôle finances et expertises. "Cela s’explique aussi par une dynamique sur le crédit, bien meilleure que dans nos objectifs. Nous sommes une banque régionale et nous le prouvons par l’épargne qui nous est confiée, qui a atteint 17,4 milliards d’euros, que nous avons réutilisée pour 16,4 milliards d’euros de crédit." "Financer l’économie locale en collectant localement : ce modèle du circuit court de l’épargne est notre vrai code génétique, appuie Claude Valade, président du directoire. Nous avons une logique locale. Notre siège est à Nice, les décisions se prennent localement. C’est une marque de fabrique très forte pour nous."

Près de 3 400 clients dans la santé

Une marque de fabrique que la banque coopérative décline ces dernières années en différents relais de croissance "affinitaires". Après l’immobilier de luxe avec Luxury Properties, la viticulture avec Vitibanque, et le nautisme avec Nautibanque, elle poursuit sa démarche dans la santé. "Ce n’est pas possible d’avoir cette démarche affinitaire dans tous les secteurs mais quand on a un créneau porteur ou une part significative, il nous faut pouvoir apporter une réponse spécifique, reprend Claude Valade. Nous avons eu raison de créer le relais de croissance Luxury properties. Après cinq ans d’existence, nous comptons un peu plus de 100 clients pour près de 11 millions d’euros de PNB. Avec Vitibanque aussi nous sommes satisfaits, car nous avons capté 30 % de parts de marché sur la viticulture, essentiellement varoise." À son tour, la santé est apparue en cette ère post-Covid comme le pas suivant à franchir et à structurer. "Le secteur est le premier employeur de la région. Nous sommes historiquement la première banque du médical public, l’objectif est aujourd’hui de gagner en visibilité auprès des professionnels de la santé privés. Nous comptons près de 3 400 clients dans ce secteur, répartis de manière égale entre les Alpes-Maritimes et le Var." Ces lieux dédiés devraient être ouverts cet été à Nice et à Toulon.

Claude Valade, président du directoire de la Caisse d’Épargne Côte d’Azur — Photo : Olivia Oreggia

La Caisse d’Épargne azuréenne vise ensuite le tourisme, dans lequel elle est déjà positionnée à travers le Fonds Tourisme Côte d’Azur géré par M Capital et doté de 44 millions d’euros. La CECAZ y est engagée à hauteur de 20 millions d’euros aux côtés de la banque européenne d’investissement (20 M€), de la CCI Nice Côte d’Azur et de la métropole Nice Côte d’Azur. "Il nous faut d’abord délimiter ce qui concerne nos relais de croissance, confie Claude Valade. Nous n’avons pas encore posé de modèle mais nous voulons le lancer avant la fin 2022." Viendra ensuite une nouvelle "verticale" consacrée au sport, secteur porté par les Jeux Olympiques de Paris 2024 dont la banque, à l’échelle nationale, est partenaire.

Agir pour le recrutement et le logement

Des orientations qui pourraient aussi aider la CECAZ à attirer de nouveaux talents. La banque azuréenne a recruté 276 collaborateurs l’an dernier dont 110 CDI et 63 alternants (elle en vise 80 cette année), portant son effectif global à 1 600 salariés. Mais les départs à la retraite sont nombreux et les candidats trop rares. "La banque est un secteur d’activité qui attire un peu moins les jeunes et particulièrement de moins en moins les hommes, analyse Claude Valade. Ce qui nous oblige à nous adapter en termes de méthodes de recrutement. Nous essayons par exemple d’organiser beaucoup d’événements digitaux. Nous sommes passés d’une logique de sélection à une logique de séduction."

Autre problématique en la matière : le coût de la vie sur la Côte d’Azur, et donc du logement. Avec la Caisse d’Épargne CEPAC voisine et Erilia, la CECAZ a ainsi créé en 2020 Vilia, une foncière de logements intermédiaires pour ceux qui ne peuvent accéder à la location dans le privé. L’objectif affiché à court terme est d’acquérir plus de 2 000 logements auprès de promoteurs. "Cette foncière investira ainsi 400 millions d’euros sur quatre ans, assure le président du directoire. Cela créera 6 000 emplois directs et indirects. 45 logements sont en cours de construction à Nice, Villeneuve-Loubet ou Six-Fours-les-Plages, pour un budget de 13 millions d’euros. Nous voulons créer 633 logements intermédiaires d’ici 2024 dans la région. En tant que banquier et en tant qu’aménageur de la vie locale, nous voulons donner encore plus de rayonnement au territoire."

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