Malgré une activité toujours dynamique (+3,1 % des encours de collecte et +1,7 % des encours de crédits), le Crédit Agricole Loire Haute-Loire n’a pas échappé au contexte économique 2023. La hausse très rapide des taux d’intérêt sous l’impulsion de la Banque Centrale Européenne, qui a augmenté significativement ses taux directeurs pour contrer les effets de l’inflation, a bien entendu eu des répercussions sur l’établissement bancaire.
"Les prêts à l’habitat ont par exemple reculé de 30 % par rapport à 2022. Sur l’ensemble des prêts, ce recul atteint 15,8 % avec des marchés qui sont restés dynamiques dont le marché des entreprises qui s’est plutôt bien maintenu", précise Gaëlle Regnard, la directrice générale du Crédit Agricole Loire Haute-Loire.
Cette augmentation des taux a aussi impacté les stocks d’épargne qui se sont renchéris. "Le livret A est passé à 3 % et le LEP a plus de 6 %. En revanche, à l’actif, le modèle de banque à la française fait que les taux restent fixes. Cela protège les entreprises et les ménages mais cela écrase aussi la marge des banques", développe la dirigeante.
Un résultat net en recul de 7 %
Si on ajoute à cela la progression du coût du risque (+7,9 M€ par rapport à 2022), on comprend mieux les raisons qui ont conduit le Crédit Agricole Loire Haute-Loire à enregistrer une baisse de sa marge d’intermédiation de près de 30 %.
Au final, le produit net bancaire (PNB) ressort en baisse de 3,8 % sur un an à 269,6 millions d’euros et le résultat net social atteint 74,6 millions d’euros, en recul de 7 %.
"Cela reste malgré tout des résultats solides. Ce résultat net nous permet de renforcer nos fonds propres et de disposer ainsi des moyens nécessaires pour continuer à investir pour l’économie et le territoire", argumente Gaëlle Regnard. Au 30 septembre 2023, le niveau de fonds propres prudentiels de la caisse régionale s’élevait à 1,7 milliard d’euros, consolidant ainsi son niveau de solvabilité à 29,9 % (pour un minimum réglementaire de 11 %).
Si l’année 2024 s’annonce à nouveau complexe sur le plan conjoncturel avec, notamment, une reprise des crédits immobiliers qui ne devrait pas intervenir avant la fin de l’année (si les taux baissent à l’été), le Crédit Agricole Loire Haute-Loire se veut néanmoins serein.
"Nous ne faisons pas que transformer de l’épargne en crédit. Nous proposons du conseil, de l’équipement, des services à nos clients et tout ça se facture. Et puis, nous nous sommes développés sur de nouveaux métiers qui constituent des relais de croissance pour l’entreprise", expose la dirigeante.
Des nouveaux métiers relais de croissance
Parmi ces nouveaux métiers, on trouve la transition énergétique bas carbone. Dans cette optique, le Crédit Agricole Loire Haute-Loire a lancé l’année dernière la société Loire Haute-Loire Énergie. Montée en coopération avec l’installateur de panneaux photovoltaïques Tenergis et les coopératives agricole Eurea et Sicarev, cette société emprunte pour louer les toits des exploitations agricoles souhaitant installer des panneaux photovoltaïques pour produire de l’énergie et la commercialisé. "L’intérêt c’est que l’agriculteur perçoit un loyer et ne prend pas de risque d’investissement et ne s’occupe pas de l’entretien", explique Gaëlle Regnard, qui nourrit de fortes ambitions sur cette nouvelle activité.
"En trois ans on espère équiper entre 250 et 300 exploitations et générer la production en électricité d’un équivalent de 18 000 foyers", confie-t-elle.
Nouveau métier toujours, la caisse régionale a créé l’année dernière une foncière pour acquérir des biens résidentiels et les mettre à la location. "Nous avons déjà validé des investissements sur 7 projets dont le programme roannais L’Embellie. On veut aussi monter en puissance sur la santé", détaille la dirigeante.
Pour ce faire, le Crédit Agricole Loire Haute-Loire a créé un pôle santé à Saint-Etienne et des postes d’experts sur l’ensemble du territoire. "L’idée est de mieux accompagner les professionnels de santé et approcher demain des problématiques de fond comme celle de la désertification médicale", conclut Gaëlle Regnard.
