La maison d’édition Leha, lancée en 2017 par Jean-Philippe Mocci et dédiée aux littératures de l’imaginaire (fantasy, science-fiction et fantastique) vient de lancer Majik, une collection de poche. Cinq livres ont été édités fin mars et d’autres sont à venir dans le courant de l’année. Au total, la nouvelle collection devrait compter une dizaine de livres à la fin 2024.
Douze ouvrages par an
"L’ambition est de publier chaque année douze nouveaux ouvrages en poche, soit à partir de notre catalogue de livres, soit en achetant des droits à d’autres maisons d’édition, tout en restant dans notre ligne éditoriale ", précise Jean-Pierre Mocci. Les éditions Leha ont publié 80 ouvrages et vendu près de 200 000 exemplaires depuis leur création. " Publier un livre en format poche permet de lui donner une seconde vie. Dans notre domaine, les littératures de l’imaginaire, il sort en moyenne 800 nouveaux livres par an. Les rayons des libraires ne peuvent pas tout absorber. Si certains ouvrages ont des durées de vie importante, toute une partie du catalogue finit par sortir des rayons. Le format de la longue durée, c’est le format poche", explique le dirigeant. Une collection poche permet en outre de toucher un public qui n’achète jamais de grands formats, pour des raisons de budget ou de place.
Perpétuer la ligne éditoriale
Pour la collection Majik, les éditions Leha ont choisi de miser sur une charte graphique moderne, épurée, qui met l’accent sur le titre et le nom de l’auteur. La société a vendu en 2022, les droits de la série "Le livre des martyrs" de Steven Erikson, en 10 tomes qu’elle a éditée de 2017 à 2022, au Livre de poche. Une opération qui lui a permis de gagner en visibilité dans le monde des maisons d’édition. "Lancer une collection poche, plutôt que de vendre nos droits à des sociétés comme J’ai Lu ou le Livre de poche, nous permet de mieux maîtriser, notamment en termes de timing, cette transition du grand format au poche, mais également de perpétuer notre ligne éditoriale". Pour le dirigeant, la collection poche pourrait, à terme, représenter de 20 à 30 % du chiffre d’affaires qui s’est élevé en 2023 à 400 000 euros.
80 % des livres perdent de l’argent
Six collaborateurs travaillent pour l’entreprise, dont trois à temps plein, en interne. "L’édition demande un large éventail de compétences. Nous avons intégré les plus essentielles et nous externalisons les autres : maquette, gestion de l’impression, gestion de la production… L’impression de nos livres est réalisée en France et en Italie, chez l’imprimeur Lego. Ces dernières années les coûts d’impression ont explosé", ajoute Jean-Pierre Mocci, qui rappelle par ailleurs que l’édition est ainsi une activité forte consommatrice de fonds de roulement. La publication d’un livre, écrit en français, nécessite un investissement d’environ 10 000 euros. Et les ventes doivent tourner entre 1 000 et 2 000 exemplaires. "En moyenne, les livres sont vendus à 1 000 exemplaires. 80 % des livres perdent de l’argent. L’édition est une sorte de venture capital. L’achat d’un livre est souvent simplement lié à la couverture et à la quatrième de couverture. Il faut ainsi avoir une stratégie forte sur la diffusion ", conclut-il.
