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Les défaillances d'entreprises continuent de reculer dans le Grand Est
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Les défaillances d'entreprises continuent de reculer dans le Grand Est

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Les dernières données publiées par le groupe Altares sur l’année 2021 montrent que le niveau des défaillances, soit les entreprises placées en procédure de sauvegarde, redressement ou liquidation judiciaires, est en recul de plus de 14 % dans le Grand Est.

Les entreprises de travaux publics du Grand Est ont subi une forte hausse des défauts sur l'exercice 2021 : +68 % — Photo : Superingo

Selon les données du spécialiste de l’information sur les entreprises Altares, les défaillances d'entreprises continuent de reculer en France et dans le Grand Est. "Le nombre de défaillances (1 977 au total) est en chute de plus de 14 % dans la région, après une baisse de 42 % observée en 2020", établit le cabinet, qui estime que ce niveau exceptionnellement bas est à mettre au crédit "de l’efficacité des aides de l’État tout au long de l'année 2021, marquée par une reprise économique soutenue". Concrètement, les défaillances dans la région sont au niveau le plus bas enregistré depuis 30 ans.

En observant les niveaux de défaillances à l’échelle des départements, l’équipe d’Altares montre que "le Bas-Rhin enregistre une forte baisse de la sinistralité (-19 %). Mais ce sont le Haut-Rhin et la Marne qui offrent la meilleure performance régionale en 2021 avec un recul de 20 % des défauts".

En Moselle (-16 %) et dans les Ardennes (-15 %), la tendance est légèrement plus favorable que sur l’ensemble du territoire national, qui ressort à -11,8 %. En Meurthe-et-Moselle, le nombre de défaillances est en recul de 9 %, soit un niveau inférieur de deux fois par rapport à celui de 2019. Deux départements du Grand Est font exception : la Meuse, qui parvient à stabiliser la sinistralité de ses entreprises, quand l’Aube enregistre une dégradation de 19 %.

Pas "d’explosion" en vue

L’analyse des données d’Altares sous le prisme de la taille des entreprises montre que 95 % des défaillances concernent des TPE. "Si les employeurs d’au moins 50 salariés ont été peu nombreux à passer en jugement en 2021 (moins d’une demi-douzaine), ceux de 10 à 49 salariés ont été davantage fragilisés", précisent les auteurs de l’étude. "97 de ces entreprises ont ainsi fait défaut contre 85 un an plus tôt". Les PME de moins de 50 salariés sont donc plus fragilisées que sur l’exercice précédent.

Tous les secteurs d’activité restent concernés par ce recul des défaillances, à l’exception notable des travaux publics, qui enregistrent une hausse de 68 %. De même, les secteurs de la métallurgie et de la mécanique voient le nombre d’entreprises placées en redressement ou en liquidation judiciaire augmenter de 22 %. Si les défaillances dans les services restent stables, le nettoyage des bâtiments (+55 %) et l’ingénierie (+42 %) font exception.

En 2022, Altares n’anticipe pas une "explosion du nombre de défaillances" mais s’attend sans surprise à "une remontée des défauts" : "La fin du quoi qu’il en coûte, annoncée en août 2021, pourrait être véritablement actée cette année si le contexte sanitaire le permet. En parallèle, la vigueur de l’inflation pourrait amputer sévèrement le pouvoir d’achat et peser sur la consommation des ménages. Aussi, si rien à ce stade ne permet de redouter une explosion du nombre de procédures collectives, nous devons raisonnablement envisager une remontée des défauts à partir de 2022", précise Thierry Millon, directeur des études chez Altares.

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