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Les ambitions vertes de la Laiterie de Kerguillet
Morbihan # Agroalimentaire

Les ambitions vertes de la Laiterie de Kerguillet

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Préparer la succession... dans le respect de la tradition. Tout en élargissant le cercle de ses associés, la laiterie de Kerguillet (Morbihan), bientôt centenaire, cultive circuits courts et principes de l'économie circulaire.

— Photo : DR

Fondée en 1920 dans le village de Kerguillet (quartier Keryado à Lorient), la laiterie éponyme s’apprête à célébrer son centenaire autour d’une équipe élargie. Dirigée par Régine et Daniel Tessier depuis 2011, la laiterie de 20 salariés a fait entrer dans le cercle des associés à l’automne leur fille, Pauline Tessier, et son mari Julien Guillevic. Tous deux étaient respectivement acheteuse textile et directeur des opérations pour une chaîne de restauration, en région parisienne. La pérennisation de l’entreprise est en bonne voie, dans un contexte de densification des circuits courts. « Nous sommes collecteurs de lait bio de vache, de chèvre et de brebis dans un rayon de 40 km à hauteur de 600 000 litres par an. Nous travaillons sur une large gamme de transformation avec 80 à 100 références en frais et en fermenté », résume Julien Guillevic.

Le lait de brebis, peu concurrencé

Lait ribot, kéfir, beurre, faisselle, fromage à la pie, blanc de campagne, crème fraîche, fromages frais ou légèrement raffinés… La laiterie de Kerguillet distille une production artisanale tous azimuts et affectionne des produits peu concurrencés, comme le lait de brebis. « Nous avons mis une filière en place avec une agricultrice de Gourin en exclusivité », poursuit l’associé.

Les circuits courts sont de mise à tous les étages. L’étiquetage est effectué par Bernétic, entreprise distante de quelques kilomètres, l’emballage assuré par Cent Façons (Lorient). Les circuits de distribution sont également réduits au maximum. Les produits de la laiterie de Kerguillet sont vendus dans les grandes et moyennes surfaces dans un triangle Vannes-Josselin-Quimper ainsi que dans trois magasins en nom propre (halles de Lorient, Hennebont, Quimper). Au-delà de cette zone, deux grandes enseignes prennent le relais en Bretagne : Carrefour et Super U. Mais le cœur du dispositif passe aussi par les réseaux bio spécialisés tels Biocoop, Naturalia et Bio C’ Bon, ainsi que La Vie Claire.

Vers une collecte au bio GNV

« Ces dernières années, nous avons beaucoup investi avec une logique de territoire mais aussi de consom’acteur. Ce qui est défendu par nos clients, nous le défendons également. La laiterie a abandonné le fioul pour le gaz naturel, acquis un véhicule électrique. Nous prévoyons à court terme de remplacer nos deux camions de collecte diesel par deux véhicules roulant au biogaz GNV. »

Autre défi dans les années à venir : la valorisation des compétences. La laiterie de Kerguillet entend se passer « de plus en plus » de l’intérim et privilégier l’intégration de profils évolutifs, polyvalents. « Le fonctionnement d’une laiterie comme la nôtre, qui jongle avec un nombre élevé de références, implique une discipline plutôt verticale des process, mais le management horizontal est à valoriser », relaie Julien Guillevic. Une vision qui doit se traduire par plusieurs recrutements, à court et moyen terme.

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