L’entreprise-école Espace Propreté va évoluer pour digérer sa croissance rapide
# Services

L’entreprise-école Espace Propreté va évoluer pour digérer sa croissance rapide

S'abonner

Au Mans, Espace Propreté a grandi et s’est fortement restructuré depuis deux ans. L’entreprise-école, devenue un groupe, dessine maintenant un projet stratégique 2023-2027, pour poursuivre sa croissance en Sarthe et dans l’Orne, tout en maintenant son recrutement.

Pascal Gahéry dirige Espace Propreté depuis 2018 — Photo : Rémi Hagel

Les agents d’Espace Propreté (85 salariés, 2,4 M€ de CA) assurent des prestations d’hygiène et de propreté dans des entreprises, des collectivités ou des associations. Avec une spécificité : Espace Propreté est une entreprise-école, à vocation d’inclusion pour des personnes éloignées de l’emploi. "Nous formons des personnes pour qu’elles aillent travailler dans des entreprises locales de la propreté… nos concurrents", expose Pascal Gahéry, le dirigeant. Initialement association créée en 1989, devenue EURL en 2000, l’entreprise-école Espace 72 a connu une accélération de son évolution en moins de deux ans, sous l’impulsion de son directeur, arrivé en 2018. Entre le 1er décembre 2020 et le 1er juillet 2021, le réseau Espace Propreté a été créé autour de trois filiales indépendantes : Espace 61 à Alençon (Orne), Espace 72 au Mans (Sarthe) et Espace 72 Travaux spéciaux (pour des opérations de nettoyage spécifique). Une holding, Espace Développement, regroupe les fonctions support. Les 85 salariés du groupe ont dégagé 2,4 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021, représentant 88 % du budget de fonctionnement de la structure. L’État apporte une dotation complémentaire pour financer l’encadrement nécessaire à la mission d’inclusion.

Ayant déménagé dans des locaux plus adaptés en octobre 2020, Espace propreté dispose d’une plateforme technique, support à la formation qu’elle dispense. Elle a créé son propre organisme de formation, Espace Formation, agréé et certifié Qualiopi en avril 2022. Elle prépare à trois Certifications de qualification professionnelle (agent machiniste, agent d’entretien et rénovation, chef d’équipe). Ses salariés se perfectionnent sur place et interviennent chez les clients. Les collaborateurs restent dans l’entreprise au maximum deux ans. En 2021, 86 % d’entre eux ont trouvé un emploi ensuite, un pourcentage en net progrès ces dernières années.

La plateforme de formation d’Espace propreté est composée de différents revêtements à nettoyer. Elle dispose aussi d’un bureau-test pour s’entraîner — Photo : Rémi Hagel

Hausse d’activité suite au Covid

La structuration du groupe s’est accompagnée d’une hausse d’activité de 9 % en 2020, liée au Covid et à l’application des normes sanitaires. "C’était la première fois depuis 1980", explique Pascal Gahéry. Le besoin de recrutement étant élevé dans tout le secteur de la propreté, beaucoup de candidats frappent directement à la porte des entreprises sans passer par le tremplin d’Espace propreté.

Espace propreté se trouve face à une problématique d’équilibre à trouver pour porter une croissance réelle avec des ressources humaines variables (en nombre et en qualité). Dans ce contexte, l’entreprise démarre l’élaboration d’un projet stratégique 2023-2027. "Puisque nous nous développons, nous devons structurer des bases de process organisationnel, pour intégrer de nouveaux collaborateurs", explique le directeur. Il s’agira aussi, toujours, de trouver des ressources financières. Plusieurs pistes sont d’ores et déjà évoquées, comme la diversification, la possibilité d’aller vers de la croissance externe, ou encore la valorisation de certaines des activités du groupe.

Déjà, une action commerciale renforcée est prévue dans l’Orne. Dotée d’une agence physique depuis septembre 2021, Espace 61 a dégagé 120 000 € en un an, avec quatre salariés. "Notre objectif est d’atteindre 500 000 € et 15 ETP en 2025".

Faire évoluer la formation

Début 2023, Pascal Gahéry va discuter avec ses principaux clients publics pour envisager de modifier les horaires des agentes (principalement des femmes), afin qu’elles puissent travailler en journée. "Nos difficultés de recrutement ne sont pas liées au salaire, contrairement à ce que croyaient nos clients, mais aux horaires décalés et fractionnés". Si ce projet aboutissait, il faudrait faire évoluer la formation des salariés en intégrant des conseils de savoir-être et de réactivité liés à la co-activité (intervenir pendant que les employés de bureau travaillent). Une adaptation de la formation sera également nécessaire pour accueillir des publics en difficulté, "on réfléchit à créer un cycle 0, avant nos cycles 1, 2 et 3".

Sarthe Alençon Le Mans # Services # Organismes de formation