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Legapass gère l’héritage numérique des défunts
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Legapass gère l’héritage numérique des défunts

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Fondée à Nice en 2021 par trois ingénieurs en informatique, Legapass lance officiellement son service de coffre-fort qui sécurise la transmission du patrimoine numérique d’un individu après sa mort.

Jean-Charles Chemin a cofondé Legapass à Nice en 2021 — Photo : Legapass

La société Legapass, créée à Nice en 2021 par trois ingénieurs en informatique, tente de répondre à un besoin qui grandit en même temps que nos usages numériques tout au long de notre vie : que devient notre "patrimoine numérique" après notre mort ? Un patrimoine qui regroupe "les cryptomonnaies, photos et vidéos, les achats dématérialisés, les comptes sur les réseaux sociaux, les contenus créés qui peuvent être importants pour un YouTubeur ou un influenceur, toutes les activités de finance en ligne qui ne sont pas bien répertoriées par les notaires, les codes d’accès aux boîtes mail, les noms de domaine… tout ce que l’on garde dans un coin de notre tête, énumère Jean-Charles Chemin, président de Legapass. Aujourd’hui tout est dématérialisé et beaucoup d’informations sont ainsi perdues en cas de décès."
Avec Adelina Prokhorova et Eric Maïda, ingénieurs en informatique comme lui, il a mis au point une solution de sécurisation mêlant cryptographie, tiers de confiance et archivage hors ligne dans un coffre-fort, d’un "niveau de sécurité militaire", assure Legapass. "Les données chiffrées sont stockées sur des serveurs qui ne sont pas connectés à internet."

De la technologie et des huissiers

Au moment où le décès survient, les informations sont restituées par la start-up aux héritiers légaux. "Pour que l’information ne se perde pas, on ne désigne pas de légataire. Lors de la restitution, nous ne transmettons pas des biens mais les moyens pour y accéder. Nous travaillons avec des huissiers partenaires qui sont les seuls à posséder la clé d’ouverture du coffre numérique. Nous pouvons ainsi garantir la confidentialité."
Legapass travaille aussi à étendre son offre aux chefs d’entreprise, complétant alors les mandats de protection afin d’éviter que la société se retrouve paralysée à la suite du décès de son dirigeant. Avec cette solution, "la personne de confiance désignée aurait non seulement le pouvoir de gérer la société mais aussi tous les codes d’accès pour le faire. Il s’agit de transmettre les connaissances et le patrimoine numériques."

Deux levées de fonds en préparation

Le développement du coffre-fort numérique de Legapass s’est fait en autofinancement, complété par une bourse de 30 000 euros de Bpifrance. La start-up emploie déjà cinq personnes en dehors des trois cofondateurs, et prépare une première levée de fonds avant l’été pour recruter des profils technologiques et commerciaux, car la cible de Legapass se situe au-delà du grand public. "On doit convaincre des prescripteurs, notaires, assurances, banques, acteurs de la cryptomonnaie qui ne gèrent pas la transmission", détaille Jean-Charles Chemin, qui sait devoir aller vite.

La solution porte en effet un très fort potentiel. Au-delà de la valeur inestimable des photos ou vidéos personnelles, les Français montrent de plus en plus d’appétence pour les cryptomonnaies : selon une étude menée en février 2022 par KPMG, 8 % d’entre eux ont déjà investi dans des cryptos (cryptomonnaies ou NFT) et 30 % souhaitent investir dans les mois ou années à venir.
Legapass prévoit une deuxième levée plus importante d’ici la fin de l’année afin de se développer en France et à l’international début 2023.

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