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Lecta va fermer une ligne de la papeterie de Condat
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Lecta va fermer une ligne de la papeterie de Condat

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Le groupe espagnol Lecta a récemment annoncé un "projet" de fermeture de la ligne 4 de l’usine de papeterie de Condat, en Dordogne. Des réunions entre des élus et représentants du personnel doivent avoir lieu dans les prochains jours.

Papeterie de Condat, en Dordogne — Photo : Condat

L’annonce est brève mais inquiétante. Le groupe espagnol Lecta (1,9 milliard d’euros de CA en 2022), propriétaire des papeteries de Condat (Dordogne), a présenté ce mardi 20 juin dans un communiqué lapidaire un projet de cessation d’activité de la ligne 4 de l’usine du Lardin Saint-Lazare, qui produit du papier couché deux faces.

Il évoque "une forte baisse du marché des papiers graphiques. Un projet de réorganisation a été annoncé aux représentants du personnel, qui seront consultés à ce sujet". Lecta souhaite se concentrer sur la ligne 8, dédiée à la production de papiers spéciaux, glassine et papier couché une face, un investissement de 80 millions d’euros installé en mai 2021.

Un climat "incertain"

En juin dernier, le directeur du site Stéphane De Gelis avouait déjà un climat "incertain". Ces derniers mois, le site a connu plusieurs périodes alternées de chômage partiel et de reprise d’activité et fait face à une baisse des commandes. "Nous sommes devenus multiproduits à un moment stratégique. Soit on se diversifiait, soit on fermait", assurait-il. Un investissement est toujours en cours dans une chaudière biomasse pour réduire les coûts énergétiques et l’empreinte carbone de la papeterie de Condat, rappelle Lecta. Elle devrait être opérationnelle mi-2024. Le groupe a assuré s’engager à "minimiser les conséquences sociales du projet de cessation".

L’usine Condat regroupe 420 salariés, et 187 postes seraient menacés, selon France Bleu. Le groupe a assuré s’engager à "minimiser les conséquences sociales du projet de cessation". L’an dernier, le directeur de l’usine relatait les conséquences de l’inflation sur le site, témoignant d’une "augmentation moyenne de 80 % sur un an et demi", en particulier sur le coût de l’énergie, multiplié par trois. "D’autres transformations sont à venir, le papier alimentaire ou l’emballage pourraient être des pistes", glissait encore Stéphane De Gelis, interrogé en juin dernier. "Si le savoir-faire part, ce sera compliqué de le faire revenir en France", terminait-il.

Des financements publics

La préfecture de Dordogne a rapidement réagi à l’annonce du groupe Lecta, soulignant que "ce sont les financements mobilisés par Lecta, soutenus par les pouvoirs publics (33 millions, dont 19 en avance remboursable de la Région Nouvelle-Aquitaine et 14 de l’État), qui permettent aujourd’hui le maintien sur le site d’une activité industrielle autour du papier de spécialité. Cette situation appelle une vigilance renforcée des pouvoirs publics", indique un communiqué.

La préfecture préfigure déjà de sa vigilance sur "l’accompagnement des salariés, l’application des procédures qui encadrent la réduction d’effectifs annoncée et l’impact sur les sous-traitants". Des rencontres entre le préfet de Dordogne, des représentants des salariés et les "élus locaux concernés" sont annoncées dans les prochains jours. De son côté, Lecta a indiqué elle aussi de futures réunions d’information et de consultation à venir avec les représentants du personnel.

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