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Le volailler Arrivé investit 28 millions d'euros
Vendée # Agroalimentaire # Investissement

Le volailler Arrivé investit 28 millions d'euros

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Le volailler Arrivé ouvre un nouveau bâtiment de 5 000 m² à Saint-Fulgent. Doté d'un magasin de stockage automatisé, il sera piloté par 24 robots reliés à quatre kilomètres de tapis roulants, traversant abattoirs et ateliers. Un investissement de 9 millions d'euros, pour un total de 28 millions injectés ces deux dernières années à Saint-Fulgent.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Plus de chariots, ni de transpalettes pour récupérer les poulets de l'abattoir ou les amener dans l'atelier, mais un stockage géré par des robots reliés à quatre kilomètres de tapis roulants mis bout à bout, c'est l'objectif d'Arrivé.

Connu pour sa marque Maître Coq, le volailler vient de se doter d'un nouveau bâtiment de 5.000 m² à Saint-Fulgent. Mis en service à la mi-juin 2016, l'équipement doit être opérationnel d'ici le printemps 2017. Aujourd'hui en test, il semble tout droit sorti d'un film de science-fiction.

Un bâtiment de 21 mètres de haut

Voyez plutôt, une fois abattus et refroidis dans un bâtiment voisin, les poulets sont acheminés par tapis à l'étage supérieur de la nouvelle tour de 21 mètres de haut. À l'intérieur, un magasin de stockage automatisé est équipé de 24 robots qui rangent les volailles dans 24 000 alvéoles, selon leur espèce, leur calibre, leur date d'abattage... « Chaque heure, il en sortira environ 4 000 bacs et en rentrera autant, et tout ça circulera à 20 km/h, annonce Stéphane Sallé, le directeur général d'Arrivé. Ce type de magasin sera une première en France et peut-être même en Europe ! » En dessous, les salariés vendéens ont pour tâche de mettre les poulets en barquette, de surveiller le conditionnement, de mettre en carton la volaille en fin de chaîne...

800 références

Mais pour Stéphane Sallé, le plus surprenant reste le logiciel informatique conçu pour l'occasion, au vu du nombre de références : « 800 familles de produits ».

« Saint-Fulgent reste notre plus gros site et surtout le plus complexe, on y trouve une vraie épicerie industrielle : des poulets de Challans entiers ou en découpe, noirs, jaunes ou blancs, du poulet IGP Vendée, du bio, des coquelets, des poulardes, du chapon fermier, de la dinde, etc. Et il faut savoir qu'on a parfois des commandes de quelques poulets seulement de la supérette du coin... Ça fait énormément de livraisons et donc de manipulations. »

Un moyen également de réduire au passage les troubles musculo-squelettiques et les accidents du travail, affirme aussi la direction, qui automatise peu à peu ses différents postes de travail. Une découpe automatique de volaille verra ainsi le jour l'an prochain à proximité du magasin.

100 millions d'euros investis en cinq ans

Arrivé continue donc de mettre des moyens en Vendée : 9 millions d'euros pour le nouveau site équipé, pour un total 28 millions investis ces deux dernières années rien qu'à Saint-Fulgent. Notamment pour la rénovation de la moitié de ses 28.000 m² d'usines et de bureaux. « Cumulés, les investissements dans l'entreprise se montent à 105 millions d'euros entre 2011 et 2016», calcule Stéphane Sallé.

2 000 salariés en Vendée

L'enveloppe a notamment permis de spécialiser les sites vendéens, qui concentrent 2.000 des 2.300 salariés du volailler (le reste étant employé sur un site en Auvergne) : Chavagnes-en-Paillers sur les produits de rôtisserie, Sainte-Hermine sur les produits élaborés comme les escalopes pannées, les Essarts sur le poulet standard blanc ou jaune, en plus grandes séries. À noter que le niveau des effectifs est stable depuis trois ans.

Via son nouveau magasin, Arrivé compte gagner en réactivité, c'est-à-dire en délais pour servir sa clientèle. Pour rappel, celle-ci se compose des grandes et moyennes surfaces (85 % de l'activité) qui achètent les produits sous l'étiquette Maître Coq ou sous marque de distributeur, mais aussi la restauration hors domicile et l'export.

Gagner des parts de marché en France

Contrairement à d'autres investissements, l'idée n'est pas cette fois de juguler la concurrence étrangère (Allemagne, Pays-Bas, Belgique) « plus axée sur le poulet standard ». « Sur les références plus précises et les labels, on est plus protégé, l'idée va être de gagner des parts de marché en France », confie le directeur général du volailler.

Capacité boostée au passage

Quantitativement, grâce l'espace libéré par le nouvel outil et grâce à la rénovation (murs surélevés, travail sur le froid...), la capacité de production devrait toutefois bondir de 5.000 tonnes de volailles supplémentaires.

Sept ans après le rachat par LDC

L'entreprise vendéenne achève une modernisation de ses sites, consécutive à son rachat en 2009 par le Sarthois LDC, leader français de la volaille. Modernisation destinée à la mettre au niveau des autres sites du groupe. Reste encore un dernier gros chantier logistique à financer. Avant de revenir à une enveloppe d'investissement récurrente de « seulement » 13 à 15 millions d'euros par an.

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