Le montant n’est pas encore complètement tranché. Mais une chose est d’ores et déjà certaine, alors qu’il investit en moyenne entre 15 et 20 millions d’euros par an, le volailler vendéen Maître Coq (2 655 collaborateurs) va passer la vitesse supérieure en 2023. Le montant engagé pour moderniser ses outils de production et améliorer le confort de ses collaborateurs avoisinera les 30 millions d’euros.
Le site de Saint-Fulgent en premier lieu
La priorité pour la filiale du groupe sarthois LDC (5,1 Md€ de CA en 2021, 23 500 salariés) porte sur le site de production de Saint-Fulgent, là où se situe également son siège social. "Toute l’activité va passer à l’anesthésie au gaz des volailles, nous stopperons celle par décharge électrique pour aller dans le sens des attentes sociétales sur le bien-être animal", précise le directeur général de Maître Coq, Roland Tonarelli. L’abattoir de Saint-Fulgent est le seul qui n’avait pas encore adopté ce procédé d’anesthésie au CO2. Le volailler dispose de sept sites en Vendée et d’un en Auvergne.
Le recours à cette nouvelle méthode entraînera divers aménagements de l’abattoir. "Nous allons faire de gros efforts sur le traitement des flux d’air, là où l’outil est ancien, tout comme sur la lumière", complète le dirigeant. Saint-Fulgent fera aussi l’objet de travaux liés "à l’attractivité de nos métiers". Salle de pause et locaux sociaux seront ainsi rénovés.
Ce dernier exemple illustre la volonté de Roland Tonarelli, arrivé aux commandes de Maître Coq en décembre 2021, d’insister sur la marque employeur. "La consigne que je fais passer est de travailler à automatiser les postes répétitifs qui génèrent des problématiques de maladie professionnelle, de rechercher des solutions pour réduire la pénibilité". Le volailler a lancé un plan d’embauche de 250 collaborateurs en 2022 dont 180 restaient à recruter fin octobre.
Une partie de l’enveloppe d’investissements 2023 est donc consacrée à cet axe. Ce sera le cas pour l’usine des Essarts où un pan du process sera automatisé. Les Essarts où les surgélateurs (des tunnels en ligne qui permettent de congeler les produits), anciens, seront substitués par des modernes. Sur le site de Chavagnes-en-Paillers, une nouvelle ligne de cuisson est attendue et l’automatisation du conditionnement envisagée.
Le prix de l’énergie, une vraie préoccupation
Cet investissement massif intervient dans un contexte de sortie de crise de grippe aviaire particulièrement virulente en Vendée : Maître Coq travaille avec un millier d’éleveurs situés dans des rayons proches des abattoirs. Le volailler vendéen a su limiter la casse, le chiffre d’affaires ne devant décrocher que de 15 % à l’issue de l’exercice qui se clôturera en février 2023, pour se situer à 680 millions d’euros. L’amortisseur du choc a une explication principale : "Le plan de soutien du groupe LDC a permis que nous récupérions de l’activité en lui achetant des carcasses, découpées sur nos sites". Certes "les équipes ont vécu une désorganisation énorme", mais les 80 000 à 100 000 heures de chômage partiel un temps envisagées se sont transformées en seulement 1 500 consommées.
Après la grippe aviaire, le prix de l’énergie devient une vraie préoccupation. En janvier, ce sont 12 millions d’euros supplémentaires qui devront sortir des caisses de Maître Coq, en premier lieu pour la fourniture de gaz. "Nous n’aurons pas le choix, il y aura un impact sur les tarifs pratiqués auprès des consommateurs", regrette Roland Tonarelli. Le volailler dispose de 2 000 références dont 1 100 commercialisées sous la marque Maître Coq.