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Le vendéen Cero veut maintenir un outillage automobile français
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Le vendéen Cero veut maintenir un outillage automobile français

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Le fabricant vendéen de moules d'usinage pour la production de pièces en plastique et en composites a bénéficié d'une enveloppe de près d'un million d'euros dans le cadre des fonds de relance des filières automobile et aéronautique. Avec cette subvention de l'Etat, Cero modernise son outil industriel et lance deux projets de R&D avec 4 emplois à la clé. Objectif : maintenir un outillage français innovant.

Le premier investissement de Cero sera une foreuse horizontale automatisée pour un budget de 650 000 € — Photo : Olivia Bassi

" Le véhicule de demain se prépare aujourd’hui. Il faut être dans le train ", indique Benoît Redais, président de Cero, entreprise basée à Challans, en Vendée. Pionnier de la compression composite pour des pièces de grande taille, le dirigeant entend bien poursuivre la modernisation de son outil industriel et ses projets de R & D. Il a acquis en 2014 un banc test de 1 500 tonnes pour valider les pièces avant leur livraison. " Nous ne sommes que cinq en France capables de maîtriser cette technologie : deux Français et trois Asiatiques ". Il faut maintenir une filière française de pointe pour proposer des innovations, une fabrication rapide et de haute qualité. Nous ne pouvons pas nous contenter d’être des simples garagistes ".

Le fonds de soutien de l’État devrait y contribuer. Cero est l’un des 248 projets lauréats du fonds de relance des filières automobile et aéronautique doté de 600 millions d’euros sur trois ans. La société de Challans va percevoir près d’un million d’euros. " Cette aide représente 50 % de nos investissements pour les deux ans à venir, indique Benoît Redais. Cero prévoit une enveloppe de 2,6 millions d’euros pour l’acquisition de deux nouvelles machines, le lancement de deux projets de R & D et l’embauche de quatre alternants. " Sans ce soutien, nous aurions juste changé notre foreuse automatisée ", signale le dirigeant. Une foreuse horizontale (40 m2) d’une valeur de 650 000 euros a été livrée en décembre. Une fraiseuse capable de réaliser des outillages de grande précision est en cours d’acquisition (pour une enveloppe de 570 000 à 750 000 euros) pour une livraison espérée en septembre 2021. Et pour garder un temps d’avance, le fabricant vendéen lance aussi deux projets de recherche.

Benoît Redais, président de Cero — Photo : Olivia Bassi

Deux projets de R & D

Baptisé Cer’innov 2022, ce plan d’innovations est mené en partenariat avec les pôles de compétitivité ID’Car et Polymeris, l’IRT Jules Verne et la collaboration de plusieurs entreprises et laboratoires spécialisés sur la fabrication additive et la robotique. Le premier projet porte sur la réalisation de moules en polymère réalisés en fabrication additive afin de réduire les temps de fabrication. Le second porte sur une solution de robotisation du polissage des moules afin de réduire les coûts et les délais mais aussi pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre sur ce savoir-faire. Cero va développer une cellule complète automatisée avec Capacités, la filiale de valorisation de la recherche de l’Université de Nantes. Ces deux projets de recherche s’accompagnent du recrutement de quatre alternants, dont un roboticien, qui seront aussi partie prenante d’un autre chantier en cours dans l’entreprise : la société va créer des jumeaux numériques de toutes les machines de l’atelier pour surveiller la production en temps réel et réaliser des simulations numériques réalistes des programmes d’usinage. Fort de 6 salariés, son bureau d’études travaille déjà totalement en 3D, que ce soit pour la conception des moules mais aussi pour la programmation automatisée des robots d’usinage.

Un groupe familial

Créé en 1984, Cero réalise des moules en acier et en aluminium pour la fabrication des pièces en injection (plastique, composite, bi-injection) ou en compression thermoplastique et composite pour les secteurs du transport (automobile, aéronautique, ferroviaire et nautisme), du sanitaire et chauffage, de l’agriculture, du BTP. La société familiale emploie 42 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros. Elle est à l’origine de la création du groupe Ceprotek en 1996 qui s’est constitué autour de deux sociétés sœurs : Process (pièces plastiques) et Aquafeat (banchage perdu pour le bâtiment). L’ensemble - présidé par Benoît Redais, gendre du fondateur de Cero René Hubert - emploie 150 salariés et réalise 23 millions d’euros de chiffre d’affaires.

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