La PME Flanquart, qui produit des mélanges de graines pour le secteur agroalimentaire, s’adapte aux changements du marché de l’alimentation. Le secteur est en pleine évolution, tant au niveau des attentes nutritionnelles des consommateurs que des nouvelles applications (plats préparés plus diététiques, snacking, tartinables, galettes, fromages végétaux, etc.). L’entreprise d’Annezin, près de Béthune (Pas-de-Calais), tire 30 % de son chiffre d’affaires de 16,4 millions d’euros (avec 30 collaborateurs) à partir de graines non transformées qu’elle négocie et reconditionne. Elle s’adresse à une clientèle variée, industriels de la biscuiterie et traiteurs notamment.
Un nouveau process pour aromatiser les purées
C’est au niveau de la transformation des graines que l’entreprise focalise actuellement sa stratégie de développement. Flanquart fournit à ses clients des farines, des graines caramélisées, toastées ou débactérisées (pour l’alimentation des nourrissons notamment) et intensifie ses ventes de granolas et de purées d’oléagineux. "Nous avons investi 320 000 euros, dont 30 % environ provenaient d'une subvention du fonds européen agricole pour le développement rural (Feader), dans de nouveaux process pour aromatiser ces purées", explique Gatien Dusaussoy, qui préside l’entreprise depuis 2019 et prend la succession de ses parents. "Nos recherches récentes nous permettent de réduire le glucose et le taux de lipides dans nos productions. Nous travaillons également le goût et l'apport de nouveaux éléments nutritionnels."
Contraintes sur le sourcing
En capacité de produire 1 000 références, Flanquart vend 60 % de sa production en France, le reste en Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord. "En dépit de la conjoncture complexe, nous avons fait une très bonne année 2021", se réjouit Gatien Dusaussoy. "Malgré le flou sur la période à venir, nous espérons atteindre 17,5 millions de chiffre d’affaires en 2022."
Les modifications des réglementations européennes poussent parfois la PME à être davantage vigilante sur son sourcing, même pour des matières premières françaises. "C’est le cas cette année avec notre filière lin en France, qui rencontre des problématiques de rendement notamment", précise Gatien Dusaussoy. "Les techniques de culture sont en cours d’amélioration mais cela prend du temps."
Hausse des coûts et des tarifs
La guerre en Ukraine a un impact fort sur les importations, les exportations et les coûts des matières agricoles. "Sans compter la hausse des prix pour le transport, tous les tarifs augmentent. Nous fonctionnons avec des cotations avec certains de nos clients. Là où nous revoyions ces cotations tous les six mois auparavant, nous devons les revoir chaque mois désormais. Cela nécessite de la pédagogie pour bien expliquer l’évolution des coûts à notre clientèle. Jusqu’alors, nous avons pu répercuter cette hausse des coûts dans nos tarifs", commente Gatien Dusaussoy.
Pour Flanquart, les étapes stratégiques prochaines sont de sécuriser les nouvelles sources d’approvisionnement de graines, de consolider le marché de purées d’oléagineux et d’intensifier le développement européen. Côté R & D, de nouvelles recettes sont en cours d’élaboration pour une commercialisation de nouveaux produits d’ici 2024.
