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Le port de pêche de La Rochelle maintient le cap
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Le port de pêche de La Rochelle maintient le cap

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Après un mois sans activité lié à un arrêté pour protéger les cétacés, le port de Chef de Baie a repris pleinement son activité cette semaine. Pour le syndicat mixte le compte n’y est pas, même si le bilan 2023 est plutôt bon grâce notamment à des activités diversifiées.

Le port de Chef de Baie a vu sa flotte de pêche mise à l’arrêt durant un mois à partir du 20 janvier 2024 — Photo : Anne-Lise Durif

Le début d’année a été difficile pour les 76 navires de pêche du port de Chef de Baie et les 26 membres du personnel de son syndicat mixte. L’arrêté préfectoral qui a mis un frein à l’activité portuaire du 20 janvier au 20 février pour protéger les cétacés du golfe de Gascogne, est survenu après des années d’alertes suite aux milliers de cadavres de cétacés recensés par l’Observatoire Pelagis, rattaché à l’université de La Rochelle.

Ni aide ni compensation

Conséquences : "les patrons de pêche ont obtenu de l’État la garantie d’une aide à hauteur de 80 % de leur chiffre d’affaires. Nous avons jonglé entre les congés et le chômage partiel, mais on n’a droit à rien et l’État nous renvoie vers nos bailleurs, le département de la Charente-Maritime et l’agglomération de La Rochelle pour obtenir de l’aide", explique Christophe Bertaud, président du syndicat mixte.

Ce dernier comptabilise 93 000 € de perte de chiffre d’affaires, essentiellement lié à la redevance sur les déchargements de cargaison des bateaux extérieurs à la flotte locale et majoritairement espagnole. Si cette perte ne représente que 3 % du chiffre d’affaires annuel, le syndicat mixte s’inquiète en particulier de ne pouvoir compenser les 645 tonnes que les bateaux rentrent habituellement sur cette période. Une tâche d’autant plus ardue après la perte de trois bateaux non remplacés en 2023, dont deux sont partis à la casse.

Un bilan 2023 stable

Avec un chiffre d’affaires de 3,4 millions d’euros, le bilan annuel 2023 se présentait pourtant bien. En conservant notamment sa 17e place en tonnage sur les 33 ports de pêche français, "Chef de Baie s’en sort plutôt bien comparé à l’échelle nationale, avec un chiffre d’affaires global plutôt stable sur ces dix dernières années", analyse Christophe Bertaud. Une stabilité liée en premier lieu "au prix du poisson qui a augmenté et qui a permis de compenser les baisses de tonnage jusqu’à présent, avec un marché qui joue le jeu". Mais elle le doit surtout à la multiplicité de ses activités.

Une diversification des activités salvatrice

"Le port de Chef de Baie repose sur trois pivots : la criée, la plateforme logistique et les activités connexes", rappelle Pascal Bouillaud, directeur du syndicat mixte. En plus de la vente quotidienne de produits de la mer, le port propose des services d’avitaillement, réparation, maintenance, dépannage, aide au débarquement, plongeurs, etc. Il tire également ses revenus de ses 30 000 m2 de surface locative liée à une dizaine d’activités professionnelles connexes au port. Une diversité qu’elle tient à conserver et à développer.

Côté criée, le syndicat mixte envisage de développer la partie vente aux GMS. L’usage du bâtiment sera également à repenser à moyen terme, les acheteurs effectuant de plus en plus leurs opérations à distance, en ligne, laissant les locaux afférents presque vides. La responsable commerciale du site Fiona Tedesco mise plus que jamais sur la diversité des produits proposés, "pour répondre à la demande des mareyeurs, des poissonniers et des restaurants de la région". 54 % de la vente à la criée provient d’ores et déjà de bateaux extérieurs et de ports du nord de l’Europe, ces derniers acheminant leur pêche par la route.

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