À la faveur des confinements et de la prise de conscience de l’importance du sport, Nolio est en plein essor : la plateforme de gestion des entraînements sportifs est passée de 30 entraîneurs en 2019 à plus de 800 aujourd'hui et à 20 000 sportifs actifs. Les deux ingénieurs grenoblois François Dupont et Alexandre Bouquet n’imaginaient pas, au début de leur réflexion mûrie sur les bancs de l’Ensimag, que ce projet étudiant allait devenir une vraie démarche entrepreneuriale.
"Nous avons créé Nolio suite à notre alternance. Nous sommes autofinancés, sans apport. Nous avons tout fait dans notre garage, comme on dit !", confie François Dupont.
Devenir une marketplace
La première année d’activité, Nolio a été épaulé par l’incubateur de l’Université Grenoble Alpes, Pépite oZer. Il a ensuite intégré l’incubateur Outdoor Sports Valley, à Annecy, qui lui a alloué une subvention de 13 000 euros. "Étant une plateforme SaaS (Software as a service, NDLR), nous raisonnons en revenus mensuels récurrents", poursuit François Dupont. "En 2020, le chiffre d'affaires s'élevait à 80 000 euros. Notre croissance est linéaire depuis 2021, de plus ou moins 3 % par mois, et nous avons prévu de rester sur cette dynamique, sans adopter un modèle de start-up avec de grands coups d’accélérateurs."
Aucune levée de fonds n’est donc programmée pour Nolio qui nourrit néanmoins deux ambitions : d’une part, devenir une marketplace pour que les sportifs d’endurance trouvent un entraîneur ou un plan d’entraînement ; d’autre part, s’étendre sur le marché européen, en particulier anglo-saxon, où la culture du coaching est beaucoup plus développée. La version anglaise de la plateforme a d’ailleurs été lancée à l’automne 2020. "Nous espérons continuer en autofinancement. Nous avons recruté notre premier salarié en CDI en février 2022 et prévoyons d’embaucher de nouveau en septembre", poursuit François Dupont.
Personnaliser pour mieux se démarquer
Pour conquérir le marché international, Nolio devra toutefois asseoir sa différence, laquelle repose sur une personnalisation très poussée (création de formules de calcul pour les zones d'entraînement, création de variables pour suivre les performances...). "C’est Nolio qui s’adapte à l’entraîneur et non l’inverse, contrairement à nos concurrents", confirme François Dupont. Un autre atout de Nolio est sa capacité à répondre aux attentes des sportifs de tout niveau, du débutant au champion olympique, avec des interfaces simple ou complexe intégrant de nombreux paramètres de la performance.
Mais la jeune pousse grenobloise devra avoir les épaules solides pour affronter les mastodontes américains que sont Training Peaks et Final Surge, certes peu utilisés sur le marché francophone mais dont les chiffres d’affaires atteignent des sommets. "Training Peaks génère autour de 60 millions de dollars annuels", précise François Dupont. Les deux ingénieurs isérois croient fermement en la pertinence de leur concept qui, à la différence de nombreuses plateformes faisant la part belle à l’intelligence artificielle, mise sur l’humain en créant des liens entre de "vrais" coachs et les sportifs.
