Guillaume Blanloeil aura dû patienter quelques mois de plus avant de lever le voile sur son projet d’agrandissement. Le PDG du pastier drômois Saint Jean (81 millions d'euros de chiffre d'affaires 2019, 420 salariés) vient de lancer la construction d’un nouvel ensemble de bâtiments sur une ancienne friche industrielle de 30 000 m² à côté de ses locaux historiques de Romans-sur-Isère (Drôme). Annoncé en juillet 2019, le projet a pris du retard en raison de la crise du Covid-19.
48 millions d'euros investis
La société spécialisée dans les pâtes fraîches, ravioles, quenelles et plats cuisinés, qui vise 150 millions d’euros de chiffre d’affaires à horizon 2030, met les moyens pour y parvenir puisqu’elle investit 48 millions d’euros, financés sur fonds propres et emprunts bancaires. Un financement bouclé auprès des banques en 2019. D’ici mi-2023, le site drômois va se transformer en plusieurs phases.
Dès mars 2022, une nouvelle plateforme logistique sera opérationnelle. Elle permettra de centraliser l’ensemble des expéditions des produits fabriqués au sein des six sites de production du groupe (Frans dans l'Ain, Saint-Just-de-Claix en Isère, et Bourg-de-Péage, Saint-Jean-en-Royans et Romans-sur-Isère dans la Drôme). "Aujourd’hui, chaque usine expédie ses commandes à nos clients. Avec ce site, nous voulons grouper les expéditions pour optimiser notre logistique et améliorer le service aux clients", explique Guillaume Blanloeil.
En juin 2022, une nouvelle unité de fabrication de pâtes farcies sortira de terre pour former un ensemble de 20 000 m² dédiés à cette activité. "Nous voulons multiplier notre capacité de production par 2,6 pour atteindre un volume de 15 000 tonnes par an", précise le PDG. L’usine actuelle sera redéployée sur la fabrication de pâtes simples. Enfin, en 2023, l’entreprise prendra possession de nouveaux bureaux sur 4 500 m². D'ici dix ans, Saint Jean compte se renforcer avec la création de 150 emplois supplémentaires.
À l’affût de nouvelles acquisitions
Malgré une année plus délicate que les autres en raison de la baisse d’activité réalisée auprès des professionnels de la restauration, qui représentent un quart de l’activité de l’entreprise, Saint Jean limite la casse. "L’impact est estimé à 8 % de croissance non réalisée", estime-t-il.
Pour autant, cela ne freine pas les ardeurs de croissance de Saint Jean. Après avoir opéré l’acquisition de la casserie d’œufs Deroux en 2020, la société "reste à l’affût de nouvelles acquisitions si tant est qu’elles soient pertinentes", fait remarquer Guillaume Blanloeil. Et compte bien multiplier ses parts de marché à l’international : "Nous réalisons 2 % de notre activité à l’international, l’objectif est de viser les 10 % d’ici dix ans", précise-t-il. L’Allemagne, la Chine et la Corée du Sud sont dans le viseur.
