Le lyonnais ACI Groupe poursuit sa croissance externe avec la reprise d’activités du ligérien ITI Industries
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Le lyonnais ACI Groupe poursuit sa croissance externe avec la reprise d’activités du ligérien ITI Industries

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Fondé en 2019, le lyonnais ACI Groupe vient de boucler une nouvelle opération de croissance externe, la neuvième dans la Loire et prévoit d’en boucler une autre dans la vallée de l’Arve d’ici à la fin de l’année.

Le lyonnais ACI poursuit ses acquisitions dans la Loire. Après MDV, Somer, Comefor, AS Meca Bernard, OMB, MCA, T & D et AMM-42, l’industriel vient de mettre la main sur une partie des activités d’ITI Industries — Photo : DR

Fournisseur industriel de rang 1 pour l’aéronautique, l’automobile, le ferroviaire, la défense, l’énergie et le médical, ACI Groupe (780 salariés ; 24 sites industriels, 81 M€ de CA sur 2022-2023) poursuit sa stratégie de croissance externe et renforce son pôle industriel dans la région stéphanoise. Après avoir repris début septembre la société de Champdieu AMM-42 (39 salariés ; 5,8 M€ de CA en 2021), le groupe lyonnais, créé en 2019, vient de finaliser l’acquisition d’une partie des activités du groupe ITI Industries.

Basé à Saint-Cyprien, ce groupe familial, est spécialisé dans l’étude, la conception, la fabrication, le montage et la logistique de pièces mécaniques et ensembles complets. Il rassemble 5 sites de production dans la région stéphanoise, emploie une centaine de salariés et affichait en 2022 un chiffre d’affaires consolidé de 12 millions d’euros.

9 acquisitions dans la Loire

"Nous ne reprenons que le site de Saint-Cyprien qui emploie 10 salariés et réalise environ 6 millions d’euros de chiffre d’affaires", précise Philippe Rivière, le président d’ACI Groupe, qui n’a pas souhaité reprendre Easy Design Technology, la filiale d’ITI Industries dédiée à la fabrication des vélos-cargos Kiffy, liquidée le 18 octobre 2023 par le tribunal de commerce de Saint-Etienne.

Avec cette nouvelle acquisition, le groupe lyonnais complète son offre "avec une compétence en gestion des achats et une sous-traitance mieux développée que dans une société mécanique standard qui fabrique beaucoup en interne", explique Philippe Rivière. Et d’ajouter : "Là, nous souhaitions avoir un schéma industriel inverse". En reprenant une partie des activités d’ITI Industries, ACI Groupe boucle sa neuvième acquisition dans la région stéphanoise en à peine 5 ans.

Après avoir racheté en 2019, à La Ricamarie, les sociétés MDV, spécialisée dans l’usinage de pièces pour l’aéronautique, et Somer, spécialiste de la rectification, le groupe industriel lyonnais a mis la main en 2020 sur les sociétés ligériennes Comefor à Roche-la-Molière (Défense), AS Meca Bernard à Saint-Genest-Lerpt (Nucléaire) et OMB à Balbigny (Outillage mécanique). Le temps de digérer cette croissance rapide et ACI Groupe a ajouté en 2022 les sociétés T & D à Saint-Etienne (pièces de petites et moyennes séries et assemblage), MCA à Roche-la-Molière (aéronautique) à son escarcelle, avant d’acquérir en 2023 AMM-42 et donc une partie d’ITI Industries.

ACI Groupe a par ailleurs investi 4 millions d’euros sur le site de Comefor à Roche-la-Molière pour y regrouper les activités d’AS Meca Bernard et Somer et constituer un pôle de compétences sur les pièces critiques dédiées aux marchés de la Défense et de l’énergie nucléaire.

Une double taille critique

Pourquoi une telle boulimie d’acquisitions ? "Pour obtenir une taille critique vis-à-vis des clients et des marchés. Nous sommes positionnés sur des marchés plutôt porteurs - défense, énergie, aéronautique - où les donneurs d’ordres demandent à avoir en face d’eux des partenaires de rang 1 avec des tailles assez significatives pour passer des contrats à long terme conséquents", explique Philippe Rivière.

Cette question de taille critique est aussi valable au plan local. "Pour être représentatif sur un territoire, être reconnu comme un acteur fort et peser dans les discussions avec nos partenaires que sont les écoles, les politiques, les syndicats… Il faut peser entre 20 et 25 millions d’euros de chiffre d’affaires. C’est pour cela que l’on concentre nos acquisitions sur des territoires ciblés et que l’on cherche à avoir cette double taille critique, à la fois au national et en locale", argumente le président d’ACI Groupe.

Avec cette nouvelle acquisition, l’ETI lyonnaise concentre désormais 250 salariés dans la région stéphanoise pour un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros. "À l’échelle d’Auvergne-Rhône-Alpes, nous sommes désormais à 50 millions d’euros et près de 400 salariés", précise l’industriel.

200 millions d’euros à horizon 2025-2026

Réparti sur trois pôles territoriaux - la région parisienne, la vallée de l’Arve (Haute-Savoie) et la région stéphanoise - ACI Groupe ambitionne d’atteindre 105 millions d’euros de chiffre d’affaires sur l’exercice 2023-2024 et la taille critique de 200 millions d’euros à horizon 2025-2026. "C’est la feuille de route de notre projet ADN 2025", précise Philippe Rivière.

Pour y parvenir, l’ETI lyonnaise devrait poursuivre sa stratégie de croissance externe "avec une nouvelle acquisition dans la vallée de l’Arve d’ici à la fin de l’année", confie son président. Et surtout des tailles d’entreprises ciblées un peu plus conséquentes que celles rachetées ces dernières années. "Au démarrage, nous avons fait beaucoup de petites acquisitions pour maîtriser certains procédés industriels. Maintenant, avec la taille que l’on a, nous allons commencer à regarder des cibles plus importantes et intéressantes. Ce qui fait que nous atteindrons peut-être les 200 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 3 ou 4 acquisitions au lieu de 15 ou 20", précise le président du groupe lyonnais.

Une école de formation dans les cartons

Ces futures acquisitions auront toujours pour objectif de compléter l’offre pour accompagner les croissances des marchés porteurs sur lesquels ACI Groupe est positionné. "Le tout en maîtrisant l’ensemble de la chaîne de valeur pour réduire les prix et les délais et aller au maximum vers l’assemblage. Et pourquoi pas demain sur un produit propre", se plaît à rêver Philippe Rivière.

Pour assumer sa croissance, ACI Groupe va poursuivre ses investissements industriels avec une enveloppe de 3 à 4 millions d’euros programmée sur 2023-2024 et des recrutements pour utiliser pleinement l’outil existant. "Nous avons 70 postes ouverts sur l’ensemble du groupe mais nous peinons à recruter", constate le dirigeant qui vient d’embaucher une personne dédiée aux recrutements. "Nous avons noué des partenariats avec les écoles de chaque territoire. Nous devons avoir pratiquement 50 apprentis sur l’ensemble du groupe et nous sommes en train de réfléchir à la création de notre propre école de formation", confie le président d’ACI Groupe.

Le territoire d’implantation du futur établissement n’est pas encore acté même si Philippe Rivière avoue que "les relations les plus avancées sur ce sujet sont du côté de Lyon" et que "cela permettrait d’alimenter les besoins sur la région stéphanoise et la vallée de l’Arve". ACI Groupe, qui compte dans ses rangs quelque 780 salariés et prévoit d’attendre les 1 300 à 1 400 collaborateurs en 2026.

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