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Le Suisse Prometheus veut cultiver des cellules organiques dans l’espace
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Le Suisse Prometheus veut cultiver des cellules organiques dans l’espace

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Spin-off sorti de l’université de Zurich, Prometheus Life Technologies parie sur l’apesanteur pour cultiver des cellules humaines de meilleure qualité dans un but médical. La start-up vient d’ouvrir son premier bureau France à Strasbourg.

Raphael Roettgen, le cofondateur de Prometheus s’apprête à commercialiser depuis Strasbourg sa technologie innovante de culture cellulaire dans l’espace — Photo : Pascale Schaeffer

Raphael Roettgen, le cofondateur de la start-up suisse de biotech Prometheus Life Technologies (5 personnes), vient de rejoindre l’incubateur de l’International Space University (ISU) d’Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin). Un choix retenu "pour la qualité de l’écosystème, la présence de l’ISU et la proximité d’Alsace BioValley", le pôle de compétitivité santé du Grand Est. Car l’ovni Prometheus entend désormais partir à la conquête du marché français et des labos de l’industrie pharma.

Sur le papier, le principe technologique est des plus simples : il consiste à envoyer des cellules d’organes, osseuses ou cartilagineuses en orbite. "La microgravité permet aux cellules de se développer en trois dimensions dans des conditions optimales", explique Raphael Roettgen.

Limiter les risques de rejet après opération

Des conditions impossibles à reproduire sur Terre, explique-t-il : "Sur Terre, on ne parvient à reproduire des conditions de microgravité que pendant quelques secondes à quelques minutes selon les technologies employées, alors que nous avons besoin de semaines de cultures. Quant aux clinostats (des appareils rotatifs qui réduisent les effets de la gravité, N.D.L.R.), ils ont des effets indésirables. Les résultats ne sont pas d’aussi bonne qualité".

À l’avenir, envisage-t-il, "on pourra par exemple prélever des cellules du foie d’un patient malade, les envoyer dans l’espace et lui réimplanter les tissus" au retour. La technologie limiterait les risques de rejet.

Des échantillons mis en orbite par SpaceX

Et si Prometheus porte le nom de l’un des propulseurs développé par Ariane, c’est pourtant à bord de la capsule Dragon de Space X que les premiers échantillons avaient rejoint la station internationale (ISS) en 2020 et 2021 dans le cadre d’une collaboration entre l’université de Zurich et Airbus qui ont investi environ 1,5 million euros dans ce programme de recherche.

Le tout jeune spin-off Prometheus parie désormais sur la baisse des coûts des vols spatiaux. Il n’exclut pas de mettre en œuvre à Strasbourg une cellule de R&D. Son fondateur annonce la création d’un pool d’une douzaine de collaborateurs à horizon 2026. Dans l’immédiat, la start-up est en train de lever environ deux millions d’euros et espère boucler son tour de table mi-2024.

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