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Le joailler mosellan Bianchi investit pour doubler de taille dans les 3 ans
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Le joailler mosellan Bianchi investit pour doubler de taille dans les 3 ans

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Installé historiquement à Maizières-les-Metz, l’atelier de joaillerie Bianchi fabrique montres et bijoux de luxe. La maison atteindra le million d’euros de chiffre d’affaires en 2023 et investit pour doubler de taille dans les 3 ans.

Alexandre Bianchi investit 1,3 million d’euros sur son site de joaillerie pour doubler de taille dans les 3 ans — Photo : Jules Petras

De l’aveu du dirigeant, "la maison Bianchi touche une clientèle essentiellement mosellane", indique Alexandre Bianchi, qui a repris au milieu des années 2000 l’affaire familiale créée en 1978 et qui travaille à faire croître l’entreprise.
"La digitalisation des parcours clients depuis le Covid nous ouvre une clientèle nationale et européenne", ajoute le dirigeant. La maison Bianchi s’est ainsi fortement outillée numériquement, avec notamment une imprimante 3D "afin de pouvoir envoyer un échantillon imprimé à nos clients". De fait, dans ce marché si particulier qu’est le luxe, il n’est pas forcément aisé de substituer numériquement la rencontre avec une maison. La pièce unique nécessite de voir les croquis, d’essayer les produits, de se rendre compte de son effet une fois portée. "Il faut plus d’énergie pour tenir une relation commerciale à distance, plus de temps, plus d’entrain et plus d’outils", indique le dirigeant.

Une activité décuplée depuis la reprise

Et les résultats sont là, la Maison Bianchi a décuplé son activité lorsque la deuxième génération a repris les rênes et passera le million d’euros de volume d’affaires en 2023 (exercice clos fin juin). Alexandre Bianchi se projette et prévoit un important plan d’investissement sur trois ans afin de doubler de taille. En partenariat avec BPI France, la Banque Populaire et le cabinet Sologest, Bianchi va injecter 1,3 million d’euros dans son atelier mosellan et vise le recrutement de 6 nouveaux salariés pour porter à 12 personnes son effectif.

L’investissement, dont plusieurs centaines de milliers d’euros sont déjà débloquées, se fera à travers l’acquisition de nouveaux outils pour aider les joailliers de l’atelier dans l’automatisation de certaines tâches. "L’artisan d’art doit redéfinir son canevas de travail et passer en 5.0", confie Alexandre Bianchi. Le nouvel outillage doit aussi élargir un pan d’activité qui pourrait potentiellement "être aussi important que la création joaillière", à savoir les services en BtoB rendus possibles par un outillage complet et de dernière génération.

Gabriel est apprenti en formation chez Bianchi — Photo : Jules Petras

La RSE pour recruter plus facilement

La Maison Bianchi est un peu un ovni dans le paysage mosellan. Le département lorrain n’est pas connu pour être une terre de bijoux ou d’horlogerie, comme peut l’être le Jura par exemple, et les salariés doivent quitter leur région d’origine ou de formation pour venir travailler chez Bianchi. "Ce n’est pas vraiment un problème pour nous, assure Alexandre Bianchi. Les grands groupes de luxe choisissent l’efficacité : chaque salarié est un opérateur assigné à une tâche, une fonction. Chez nous, chacun est responsable de la pièce qu’il crée, du devis jusqu’à la livraison en passant par la fabrication. Le métier prend vraiment corps, même si le salaire n’est pas aussi important que dans les grandes maisons". Pour preuve, les salariés de Bianchi arrivent de territoires éloignés de 700 km en moyenne, pour s’installer en Moselle.

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