C’est le début d’une nouvelle série d’acquisitions pour PGS (Palettes Gestion Services), spécialiste européen de la palette bois, neuve et reconditionnée, dont la dernière opération de croissance externe remonte à 2018 avec la reprise de l’entreprise belge Rodanar. Le groupe PGS (700 salariés / 252 M€ de chiffre d'affaires), dont le siège est basé à Saint-Étienne-du-Rouvray près de Rouen, a finalisé, début mars, la reprise du belge Demey, spécialisé dans le sciage à palettes avec une capacité annuelle de 30 000 m3. Ses deux scieries, implantées à Ypres et Boezinge, en Belgique, sont proches des sites belges de PGS, Rodanar à Gistel et PGS De Backer à Poperinge.
Une reprise qui intervient au moment où le secteur du bois d’emballage connaît une consolidation de son marché face à une forte demande de bois de construction, notamment par la Chine et les États-Unis, et avec la disparition de nombreuses petites scieries (plus de la moitié au cours des trente dernières années). " Cette acquisition s’inscrit dans la vision et l’ambition du groupe de construire une chaîne d’approvisionnement durable pour les matières premières. Il s’agit d’un véritable défi pour l’industrie de l’emballage en bois dans les conditions actuelles du marché très haussier et volatil ", explique Luc Grauwet, vice-président du groupe PGS. Une opération destinée à "sécuriser les approvisionnements en matières premières", abonde Jean-Louis Louvel, président et fondateur de ce groupe créé en 1993. "Notre stratégie est de combiner scierie et fabrication de palettes, et pour cela il faut assurer l’approvisionnement en sciage. La reprise de Demey, c’est une sécurité supplémentaire que l’on vient de s’offrir."
Un pied en Allemagne avec la reprise d’Ullu Paletten
Autre acquisition pour PGS fin mars : celle d’Ullu Paletten (40 salariés, 12 M€ de chiffre d'affaires), une société familiale implantée à Muggensturm, dans le Bade-Wurtemberg, en Allemagne. La reprise de cette entreprise spécialisée dans les productions multiples en petites séries destinées à des clients "grands comptes" marque le premier pas en Allemagne pour le groupe normand sur le plus grand marché de palettes en Europe (plus de 110 millions de palettes neuves par an). "Nous avons toujours eu l’ambition d’écrire notre histoire au niveau européen. Avec l’acquisition d’Ullu Paletten, le groupe ouvre ainsi un nouveau chapitre ambitieux qui pourra compter sur l’expertise, le savoir-faire et les compétences de cette équipe", souligne Jean-Louis Louvel.
Une reprise qui s’inscrit dans la stratégie de PGS de procéder à des cycles d’investissements, avec une moyenne de cinq années de croissance pour " deux à trois ans de digestion ", analyse Jean-Louis Louvel, qui complète : " Quand on a une croissance rapide, il faut relier les tuyaux (informatique, outils CRM, etc, NDLR) et optimiser les outils financiers. Nous avons été prudents en 2020 en raison de la crise du Covid-19, mais cette période a aussi montré la résilience de notre activité. Lors du premier confinement, nous avons été classés dans les produits essentiels. Aujourd’hui nous constatons un bon niveau de l’activité économique malgré l’impact sur des secteurs entiers comme l’aéronautique ou encore la restauration."
La croissance externe pour aller plus vite
Améliorer le maillage du groupe dans les pays où il est déjà implanté mais aussi défricher de nouveaux marchés, comme l’Allemagne, pour renforcer l’équilibre des approvisionnements en sciage et forêts, c’est l’ambition des dirigeants de PGS pour pouvoir continuer à développer le groupe normand. " La croissance externe permet d’aller plus vite, surtout quand on veut s’installer dans un nouveau pays, car il y a déjà une clientèle. C’est aussi plus simple pour démarrer face à une nouvelle langue, même si bien sûr on apprend de notre côté ", précise Jean-Louis Louvel.
Pour l'entrepreneur rouennais, l'objectif est de renforcer la position de PGS en tant que leader européen de la palette industrielle. "Les prochaines années vont accélérer encore notre croissance, maintenant que nous sommes implantés dans de nombreux pays. Nous sommes les seuls à être implantés en propre", plaide-t-il. Et de souligner un atout pour mener ces développements : de bons ratios d’endettement qui permettent au groupe normand d’emprunter facilement.
