Rhône
Le groupe Paredes veut racheter Orapi pour devenir un poids lourd européen du marché de l’hygiène
Rhône # Industrie # Fusion-acquisition

Le groupe Paredes veut racheter Orapi pour devenir un poids lourd européen du marché de l’hygiène

S'abonner

Le groupe lyonnais Paredes est sur le point de racheter son concurrent Orapi, basé dans l’Ain. Le nouvel ensemble donnerait naissance à un leader européen du marché de l’hygiène professionnelle.

Guy Chifflot, fondateur d’Orapi et François Thuilleur, PDG de Paredes — Photo : Feriel Chergui

Le groupe lyonnais Paredes est à l’aube de devenir le numéro 1 français du secteur de l’hygiène professionnelle. Il cherche à reprendre son concurrent, Orapi, basé dans l’Ain et coté en Bourse. Ces deux entreprises fabriquent et distribuent des produits d’hygiène professionnelle, comme des masques, du papier toilette, du gel hydroalcoolique et des produits d’entretien (pour le sol, les vitres, etc.).

"Cette acquisition intègre notre projet de devenir un leader français souverain dans l’hygiène professionnelle qui, comme nous l’a montré le Covid, est stratégique", déclare François Thuilleur, PDG de Paredes. Au mois de mai dernier, le dirigeant annonçait vouloir doubler le chiffre d’affaires de Paredes d’ici à 2030. Si cette opération arrive à son terme, cet objectif pourrait bien être atteint plus vite que prévu, voire dès la fin de cette année.

Une OPA lancée en fin d’année

L’acquisition serait réalisée sur la base d’un prix par action de 5,88 €, représentant une prime de plus de 47 % sur le cours de Bourse moyen d’Orapi des 3 derniers mois. "Ce prix repose sur une valeur d’entreprise de 78 millions d’euros, soit plus de 8 fois l’Ebitda normes pré-IFRS 16 enregistré en 2022", précise un communiqué de Paredes.

Pour le moment, l’offre de Paredes a été acceptée par le fondateur et le premier actionnaire d’Orapi, Guy Chifflot, qui détient 46,3 % du capital, directement ou via des sociétés. Deuxième actionnaire du groupe avec 29,8 % du capital, le fonds d’investissement Kartesia n’a en revanche pas donné suite à l’offre de Paredes, qui reste soumise au feu vert de l’Autorité de la concurrence. Pour acquérir le reste du capital, Paredes lancera en fin d’année d’une offre publique d’achat (OPA), toujours au prix de 5,88 € par action.

Paredes vise la souveraineté

En marge de cette OPA, François Thuilleur assure avoir pris des engagements devant le ministère de l’Industrie et la Région Auvergne-Rhône-Alpes en promettant ne pas délocaliser, de payer ses impôts en France et de garantir le maintien des emplois en France pour une durée minimum de 3 ans. Il estime même pouvoir créer une soixantaine d’emplois. Par ailleurs, Paredes s’engage, en cas de nouvelle pandémie, à fournir en priorité la France en produits d’hygiène.

Racheter Orapi est l’opportunité pour Paredes de diversifier son portefeuille clients mais aussi massifier ses achats et donc obtenir des prix plus attractifs de la part de ses fournisseurs. Pour le groupe lyonnais, il s’agit de jouer la carte de la complémentarité, de se diversifier et d’engranger de nouveaux savoir-faire. Positionné sur la santé, l’agroalimentaire et l’industrie pharmaceutique, Paredes récupérerait avec le rachat d’Orapi des marchés dans la restauration, l’hôtellerie mais aussi les collectivités publiques.

Orapi-Paredes, un mastodonte de l’hygiène

Avec cette opération, Paredes (650 salariés, 215 M€ de CA en 2022) mettrait la main sur plus gros que lui. Le nouvel ensemble Orapi-Paredes pèserait environ 500 millions d’euros de chiffre d’affaires, 1 600 collaborateurs dont 500 en Auvergne-Rhône-Alpes et 10 % du marché mondial. Le groupe serait à la tête de quatre sites de production sur la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Cette OPA coïncide avec le plan de croissance de Paredes et pourtant c’est Guy Chifflot, président fondateur d’Orapi, qui en est à l’origine. L’homme aux 90 printemps souhaite transmettre l’entreprise qu’il a fondée mais pas à n’importe qui et pas n’importe comment. C’est non sans émotion que Guy Chifflot insiste : "Je souhaite assurer la continuité de l’entreprise. Je veux que mes salariés qui m’ont fait confiance aient un avenir. Ils connaissent Paredes, il y a de la complémentarité et non de la concurrence, c’est pourquoi j’apporte tout mon soutien à ce rapprochement ".

Rhône # Industrie # Chimie # Fusion-acquisition
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise GROUPE PAREDES