C’est la consécration d’un engagement pris il y a plusieurs années déjà. En juillet 2022, le groupe aixois spécialisé dans la construction Léon Grosse (646 M€ de CA en 2021, 2 100 salariés) a décroché la médaille EcoVadis Platinum pour sa politique RSE. Le plus haut niveau de certification de cet organisme, décerné aux 1 % des entreprises évaluées, les plus engagées en matière de RSE.
La société a opéré un virage intégrant transition environnementale et sociétale en 2018, après que la famille fondatrice a pris la décision de laisser les rênes de la société à une nouvelle équipe dirigeante, en conservant néanmoins un rôle d’actionnaire au sein du contrôle de surveillance. Une décision qui faisait suite à deux années de résultats négatifs.
Montée en puissance des activités liées au développement durable
"Afin d’atténuer les effets de cycle de l’activité de construction, une nouvelle stratégie d’entreprise a été adoptée pour s’inscrire dans le temps long et développer une activité pérenne et durable", explique Olivier Delamarre, directeur stratégie, développement et RSE au sein du groupe. Pour ce faire, Léon Grosse a créé deux nouvelles branches : une activité de promotion immobilière et une activité "solutions", qui se concentre sur le développement de solutions en lien avec la transition environnementale (énergies renouvelables, façades, génie climatique, services…).
Si le pôle historique de construction constitue aujourd’hui encore 95 % de l’activité de l’entreprise, à l’horizon 2025, elle ne devrait plus en représenter que 70 %, avec une montée en puissance de la branche immobilier (10 %) et surtout de la branche "solutions" (20 %). "Mais nous avons aussi réfléchi au rôle de l’entreprise de façon plus globale, sur l’équilibre à trouver entre objectifs économiques, environnementaux et sociétaux car nous avions la volonté d’aller plus loin dans la démarche."
Apporter des solutions bas carbone aux clients
Après avoir réalisé son bilan carbone, la société réalise que seules 3 % de ses émissions dépendent de ses scopes 1 (émissions directes de l’entreprise) et 2 (émissions indirectes liées à l’énergie). Le plus gros impact provient du béton utilisé dans le cadre de l'activité de construction. Des émissions indirectes sur lesquelles il est complexe d’influer. Ce qui n’a pas découragé Léon Grosse, qui a créé un pôle bas carbone afin d’être en mesure d’apporter à ses clients des alternatives techniques améliorant le bilan carbone de leur projet. "Cela passe par l'usage simultané de plusieurs solutions constructives, en intégrant par exemple le béton bas carbone, le bois ou des matériaux biosourcés, tout en améliorant l'efficacité énergétique globale", détaille Bérangère Esnault, responsable RSE de l'entreprise.
Cette stratégie s’accompagne d’un engagement fort en matière de qualité de vie au travail. Dernier exemple en date de cette politique : le groupe de construction a ouvert 1 % de son capital à ses salariés. "Grâce à un abondement unilatéral de l’entreprise versé à tous les collaborateurs, l’ensemble de nos employés est automatiquement devenu actionnaire", se félicite Olivier Delamarre.
