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Le groupe Bouyer Leroux mise sur la croissance externe et la transition écologique
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Le groupe Bouyer Leroux mise sur la croissance externe et la transition écologique

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Initialement fabricant de produits en terre cuite, le groupe choletais Bouyer Leroux s’est diversifié par croissance externe et en développant des activités nouvelles. Pour poursuivre son essor, il continue d’investir massivement dans sa transition écologique. Il envisage aussi d’autres acquisitions avec l’objectif d’un chiffre d’affaires de 450 millions d’euros en 2025.

Le groupe Bouyer Leroux, initialement fabricant de produits en terre cuite, a conservé son activité première et s'est enrichi d'autres métiers. — Photo : Groupe Bouyer Leroux

Bouyer Leroux, le fabricant de briques en terre cuite basé dans le Maine-et-Loire, à la Séguinière, élargit son horizon. Il a accéléré son développement ces dernières années en intégrant de nouvelles activités. Comme celle de son concurrent Imerys Structure en 2013 et ses 300 salariés, qui dégageait alors un volume d’affaires de 75 millions d’euros, celle du fabricant de volets roulants Soprofen en 2018 avec 700 collaborateurs, ou en 2019 celle du fabricant breton du parquet contrecollé Panaget (150 personnes, 28 M€ de CA).

Se diversifier pour un développement équilibré

Par ces différentes acquisitions, le groupe Bouyer Leroux s’est spécialisé dans cinq différents métiers. Son activité initiale de solutions en terre cuite pour les murs, les cloisons et la couverture, mais aussi les fermetures pour l’habitat, les produits spécialisés en béton pour l’assainissement ou la gestion des eaux, la valorisation énergétique avec un centre d’enfouissement et de production de biogaz et les éco-solutions.

Ces acquisitions permettent à la seconde Scop industrielle de France de compter 1 500 collaborateurs, dont 650 dans les Pays de la Loire, avec au total 26 sites industriels dans l’hexagone. De 320 millions d’euros en 2019, dont 5 % à l’export, le groupe affichait un chiffre d’affaires arrêté en cette fin septembre 2020 à 350 millions d’euros.

La variété de ses activités a installé le groupe des Mauges comme un acteur majeur chez les industriels fabricant de produits pour la construction : « L’objectif de cette diversification est d’assurer un équilibre au groupe pour qu’il se développe durablement, indique Roland Besnard, le PDG de Bouyer Leroux. Pour cela nous faisons grandir les entreprises que l’on reprend, sinon ces reprises n’auraient aucun sens. »

Le fabricant de volets roulants SPPF, à Cholet, a intégré Bouyer Leroux en 1996 — Photo : Olivier Hamard JDE

À l’image du fabricant de volets roulant SPPF, à Cholet, qui a intégré Bouyer Leroux en 1996 : l’entreprise réalisait alors 4,4 millions d’euros de chiffre d’affaires. En 2019, elle a terminé l’année à 44 millions d’euros et un vaste programme d’investissement devrait lui permettre d’aller encore plus loin. « Lorsque nous avons repris Imerys Structure en 2013, ajoute Roland Besnard, le site de la Boissière-du-Doré, en Loire-Atlantique, qui fabrique des boisseaux de grande longueur, était condamné. Nous l’avons conservé et il a depuis multiplié son activité par cinq. C’est la même chose pour la menuiserie Fermetures Loire Océan, à Vezins (49). Depuis sa reprise en 2016, sa production a augmenté de 70 %. »

Croissance externe en vue

Pour développer chacune de ses entités, le groupe Bouyer Leroux investit régulièrement dans l’outil de production et développe aussi les synergies entre ses filiales, permises par le maillage géographique de ses 26 sites industriels. Pour la logistique, la recherche et développement, les approvisionnements, les process industriels ou la stratégie commerciale, les différentes entités du groupe travaillent régulièrement ensemble, mettant en commun les savoir-faire et réduisant aussi certains coûts, en termes de transports ou d’énergie notamment.

« Nous allons réaliser a minima un grand projet structurant avec une croissance externe d’ici 2025." Roland Besnard, président du groupe Bouyer Leroux.

S’il travaille à la croissance organique de chacune de ses filiales, le groupe Bouyer Leroux envisage aussi d’intégrer d’autres filiales dans son giron : « Si nous voulons atteindre une taille critique, confie Roland Besnard, en plus de solidifier nos bases il nous faudra aussi étendre nos activités. Nous allons réaliser a minima un grand projet structurant avec une croissance externe pour intégrer un nouveau métier, toujours dans notre secteur, d’ici 2025. C’est l’un de nos objectifs et nous avons déjà des dossiers d’éventuelles acquisitions à l’étude. »

Plus de 70 millions d’euros d’investissements

Cette quête de croissance, Bouyer Leroux ne veut pas la faire à tout prix, mais en s’engageant pleinement dans la transition énergétique, avec une très conséquente enveloppe d’investissements d’ici 2025. Le groupe avait annoncé en 2018 son intention d’injecter d’ici à 2025 60 millions d’euros pour verdir ses process. La somme vient d’être revue à la hausse. Bouyer Leroux va finalement mettre plus de 75 millions d’euros sur la table pour réduire la consommation énergétique et accroître la part d’énergies renouvelables de ses différents sites. 35 millions d’euros sont ainsi injectés dans la mise en place d’unités de production d’électricité photovoltaïque et 41 millions d’euros pour la mise en place de foyers bio masse et la généralisation de biocombustibles, principalement pour la fabrication des produits de Bouyer Leroux Terre Cuite.

Parmi les défis écologiques du groupe, l'utilisation de bio-énergie pour le séchage et la cuisson des produits — Photo : Bouyer Leroux

« Nous avons déjà engagé 14,3 millions d’euros, précise Jérôme Gautron, directeur du développement de Bouyer Leroux, qui vont nous permettre d’atteindre 55 % d’utilisation d’énergies renouvelables dans notre process de fabrication en 2022. D’ici 2025, nous investirons encore plus de 26 millions d’euros pour arriver à 90 % de bioénergie utilisée. » Parmi les projets, l’installation d’un foyer biomasse à la Séguinière pour 8 millions d’euros ou encore le développement du solaire thermique dans l’unité de fabrication de produits de terre cuite de Mably, dans la Loire. « Notre objectif stratégique de développement durable est d’intégrer pleinement la transition écologique dans tous nos process tout en proposant une offre de solutions éco-performantes, complète Roland Besnard. C’est déjà ce que nous faisons depuis les années 2011-2012 et que nous accentuons, pour une gestion exemplaire et vertueuse des ressources et pour créer plus de valeur ajoutée. » Avec ce même souci d’équilibre, Bouyer Leroux a aussi réduit la part de produits destinés à la construction neuve, qui était de 80 % il y a encore 7 ans contre 20 % pour la rénovation. Rénovation qui compte pour 50 % du chiffre d’affaires et que le groupe veut porter à 60 %.

L’engagement du groupe des Mauges dans un développement durable, porté par Bouyer Leroux Terre Cuite, se décline aussi dans l’ensemble des filiales, avec une attention particulière portée aux approvisionnements,

Finition de parquet chez Panaget — Photo : © Panaget

comme chez Panaget qui n’emploie que du bois français pour la fabrication de ses parquets, jusqu’au conditionnement des produits et aux films d’emballage, en passant par la gestion des déchets ou encore le recyclage. En développant l’écoconception, le groupe innove également, avec par exemple sa filiale Thébault, en Eure-et-Loir qui fabrique des produits en béton et a mis sur le marché un système de valorisation de l’eau de pluie. Bouyer Leroux est aussi entré au capital de la start-up nantaise Naoden, spécialisée dans les centrales bioénergétiques et va investir 2,1 millions d’euros pour installer 4 microcentrales sur plusieurs de ses sites.

Un pari de plus sur l’avenir pour le groupe des Mauges qui veut continuer d’innover et de grandir et veut aussi. « Ce que nous investissons et mettons en place, avec un projet structurant, peut nous amener à 450 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025. » Cela représente 30 % de croissance par rapport au chiffre d’affaires actuel. « C’est une ambition mais ce n’est pas un objectif en soi. Ce qui prime, c’est de conserver un équilibre avec la diversification et assurer au groupe un développement durable. »


" Nous sommes plus solides qu’il y a un an "

La diversification des activités du groupe Bouyer Leroux et la reprise rapide du secteur du bâtiment ont permis à Bouyer Leroux de traverser le début de la crise.

Si les mois de mars et avril ont été plombés par l’arrêt brutal de l’activité économique en France, depuis juin, les chiffres sont satisfaisants pour le groupe des Mauges. « Certaines de nos sociétés sont à -5 % et d’autres sont en croissance, confie Roland Besnard. Nous avons fait des économies sur les charges et globalement, nous sommes plus solides fin septembre cette année qu’il y a un an. Nous avons fait tous les investissements prévus et nous en avons d’autres en projet. » Outre les investissements prévus pour la transition écologique, le groupe se prépare à augmenter ses capacités : un total de 7 millions d’euros sera investi l’an prochain sur différents sites de Bouyer Leroux Terre Cuite, 5 millions d’euros en deux phases pour la filiale Robert Thébault en Eure-et-Loir. 8 millions d’euros sur trois ans vont aussi être engagés dans l’agrandissement du site aujourd’hui saturé de SPPF, à Cholet, le fabricant de volets roulants pour les professionnels connaissant une très forte progression.

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