Atrya cède Soprofen à Bouyer Leroux et se recentre sur la fenêtre
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Atrya cède Soprofen à Bouyer Leroux et se recentre sur la fenêtre

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Le groupe Atrya, à Gundershoffen (Bas-Rhin), fabricant de menuiseries (dont la marque Tryba), se prépare à céder sa division fermeture Soprofen au groupe Bouyer Leroux, basé à Cholet. Atrya souhaite se recentrer sur son cœur de métier : la fenêtre. Une évolution portée par son président et fondateur, Johannes Tryba, qui prépare doucement sa succession.

— Photo : Adelise Foucault

Johannes Tryba, 64 ans, prépare doucement la transmission du groupe Atrya, plus connu sous sa marque phare : les fenêtres Tryba. L’activité de fabrication de fenêtres a démarré en 1980, avant de se développer et de s’ouvrir à de nouvelles activités, telles que les portes de garages et volets roulants. Nouvelles marques, nouveaux réseaux de distribution… Brique après brique, la galaxie Atrya s’est constituée, avec Gundershoffen (Bas-Rhin) pour soleil. Elle compte désormais une centaine d’entités, 22 sites de production, 1 850 salariés, pour un chiffre d’affaires global de 370 M€ à fin 2017.

Cette galaxie va connaître ces prochains temps une révolution. L’enjeu est de rendre le groupe « plus agile, plus réactif, plus digital », pointe son dirigeant. En résumé, plus désirable, même si Johannes Tryba n’est pas encore prêt à lâcher les rênes. « Je ne prends pas ma retraite, je reste à la tête d’Atrya, afin de préparer l’avenir pour chacune des sociétés qui le compose », précise-t-il. Les instances représentatives du personnel sont actuellement consultées. L’heure est à la simplification de la structure, et le dirigeant a pris la décision de se recentrer sur son savoir-faire historique : la rénovation de fenêtres pour les particuliers.

Un recentrage qui passe par la cession de certaines activités du groupe. Mais pas à n’importe quel prix, car Johannes Tryba reste attaché à son outil industriel et au savoir-faire de ses salariés.

Bouyer Leroux acquéreur de la division Soprofen

Le groupe Bouyer Leroux, fabricant de matériaux de construction en terre cuite dont le siège est à Cholet (Maine-et-Loire), s’est porté acquéreur de Soprofen, la division fermetures d'Atrya (portes de garage et volets roulants). Cette acquisition lui permettrait de développer son pôle « fermetures pour l’habitat » et de « devenir un des principaux acteurs sur le marché du volet roulant traditionnel et de la porte de garage en France et en Europe », précise la société dans un communiqué.

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« Ce projet de reprise pourrait aboutir dans le courant du 4e trimestre 2018 », espère Johannes Tryba, qui se félicite de cette cession à un industriel « qui va conserver la marque Soprofen, en préservant l’organisation industrielle actuelle, faite de petites usines proches de leur marché ». Soprofen représente 28 % du chiffre d’affaires d’Atrya. Cette division emploie quelque 700 personnes, dont 85 personnes à Mertzwiller (Bas-Rhin). Aucune fermeture de site ni réduction d’effectif ne seraient prévues par le repreneur et les liens clients-fournisseurs seront maintenus pendant au moins cinq ans.

Les activités BtoB et « chantiers » (représentant 18 % du CA d’Atrya et sept usines) dédiées à la vente aux professionnels et à la réalisation des grands chantiers publics et privés sont elles aussi en cours de cession à l’actuel directeur de la division BtoB, Lars Platow. Le groupe Atrya restera actionnaire à hauteur de 49 % dans la nouvelle structure, qui demeure à Gundershoffen.

25 M€ pour gagner en réactivité

Reste la production et la commercialisation de fenêtres à destination des particuliers. Cette activité représente à elle seule 230 M€ de chiffre d’affaires et 900 emplois répartis sur cinq usines en France : au siège à Gundershoffen, à Mertzwiller (fenêtres pour vérandas), en Mayenne, en Haute-Saône (site de laquage) et vers Angers (les menuiseries bois haut de gamme Thareaut). Deux usines suisses alimentent également le marché helvétique, représentant 15 % du chiffre d’affaires du groupe. 70 % du chiffre d’affaires reste réalisé en France.

« Les acheteurs veulent aujourd’hui leurs produits rapidement. Si nos délais sont trop longs ils vont chez le concurrent. »

« L’avenir est aux sociétés plus réactives qui ont réussi leur transformation numérique, estime Johannes Tryba. Amazon a complètement chamboulé les modes de consommation. Les acheteurs veulent aujourd’hui leurs produits rapidement. Si nos délais sont trop longs ils vont chez le concurrent. Nous sommes aujourd’hui pénalisés par ces délais de production. Nous devons réduire le temps d’attente de plusieurs mois à plusieurs semaines. C’est le vrai défi pour nos concessionnaires. »

Pour y parvenir, un plan d’investissement de 25 M€ est en cours pour accélérer la mutation numérique des usines. Il devrait s’achever d’ici à 2020. Johannes Tryba n’exclut pas, par ailleurs, de nouvelles opérations de croissance externe, dans un avenir plus ou moins proche, voire l’extension de son site de Gundershoffen pour accompagner le déploiement de son réseau de vente, notamment le réseau franchisé Tryba, qui vise les 400 points de vente à cinq ans contre 315 actuellement. Des efforts qui permettront aussi d'accompagner le développement international.

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