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Le Grand Est enregistre un recul très important de sa consommation de gaz
Grand Est # Production et distribution d'énergie # Transition énergétique

Le Grand Est enregistre un recul très important de sa consommation de gaz

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Le gestionnaire du réseau de gaz GRTgaz a enregistré une baisse de 15 % de la consommation dans le Grand Est. Un recul lié aux nouvelles habitudes des industriels et des consommateurs, qui semble donner du crédit au scénario d’une progression de la sobriété et de la part du gaz renouvelable.

Dans le Grand Est, les 172 projets de méthanisation inscrits dans le registre de capacités porteraient la capacité totale de la région à 4,3 TWh par an — Photo : Archives - Le Journal des Entreprises

La France pourra-t-elle un jour cesser d’importer du gaz ? Lointain, improbable, ce scénario semble pourtant aujourd’hui possible. "On observe que le potentiel du gaz renouvelable converge avec la baisse des consommations", note Vincent Rousseau, délégué territorial Nord-Est de GRTgaz.

Concrètement, dans le Grand Est, avec une consommation régionale totale de 59 TWh, la baisse enregistrée en 2023 est de 15 % par rapport à 2022. "C’est supérieur à la baisse enregistrée au niveau national, qui est de 11,4 %", souligne Vincent Rousseau. Avec un parc nucléaire de retour à une plus grande disponibilité, les trois centrales à gaz installées dans le Grand Est ont consommé 24 % de moins, pour 13,2 TWh. La consommation des industriels régionaux, soit 18,1 TWh, est en recul de 18 %, avec notamment le secteur de la chimie qui recule de 33 %. "En comparaison avec les niveaux de 2021, la consommation de la chimie est même en recul de 45 %", précise Vincent Rousseau.

La méthanisation toujours en développement

Les consommations des usages résidentiels, tertiaires et de la petite industrie poursuivent leur érosion avec un recul de 7 %, en ligne avec la tendance nationale, pour tomber à 27 TWh. Parallèlement, la région Grand Est ne cesse de consolider sa place de première région productrice de gaz renouvelable en France. Avec 28 nouveaux sites de production mis en service à fin 2023, ce sont 123 installations qui injectent du biométhane dans le Grand Est, pour une capacité de production de 2,59 TWh, soit une augmentation de 23 % par rapport à 2023. "La filière biométhane est la seule qui a dépassé les objectifs de la PPE, la Programmation pluriannuelle de l’énergie, souligne le délégué territorial Nord-Est de GRTgaz. Au niveau national, l’objectif était d’atteindre 6 TWh, nous avons dépassé les 9TWh."

De nouveaux procédés pour produire du gaz renouvelable

Dans la version révisée de la PPE, la filière biométhane devrait être en mesure d’injecter 44 TWh en 2030, soit multiplier par quatre les capacités actuellement installées. Dans le Grand Est, les 172 projets actuellement annoncés porteraient la capacité totale de la région à 4,3 TWh par an, ce qui représente une augmentation de 20 % par rapport à 2022, conséquence de la revalorisation des conditions d’achats décidées par les pouvoirs publics en juin 2023. "Nos projections montrent que le Grand Est pourrait contribuer à l’objectif national à hauteur de 6,6 TWh, dont 1,3 TWh issu des procédés de pyrogazéification et de gazéification hydrothermale, qui apportent des réponses concrètes à la gestion des déchets industriels et urbains", précise Vincent Rousseau. Le délégué territorial concède dans le même temps que ces deux derniers procédés font l’objet d’appels à manifestation d’intérêt et que leurs technologies ne sont pas aussi mûres que la méthanisation. "Sur la pyrogazéification, nous avons identifié quatre projets dans le Grand Est", précise Vincent Rousseau.

Investir pour adapter le réseau

Pour accueillir les nouvelles installations de production, GRTgaz continue à déployer des installations de rebours, dont l’objectif est de remonter le gaz depuis le réseau de distribution vers le réseau de transport. "Un réseau de gaz, c’est comme un arbre, illustre Vincent Rousseau. Normalement, la sève va du tronc vers les feuilles. Là, avec les nouveaux sites de production, il faut permettre à la sève d’aller des feuilles vers le tronc, donc du réseau de distribution vers le réseau de transport". En 2023, la région Grand Est comptait deux installations de rebours, à Vouziers et Troyes : trois nouvelles installations sont en projet, à Acy-Romance, Châlons-en-Champagne et Troyes Ouest. Des projets qui ont un coût. Le transporteur de gaz a investi 30 millions d’euros dans son réseau en 2023, dont 10 millions d’euros directement fléchés vers la transition énergétique. Pour 2024, 30 millions d’euros seront investis dans le réseau de GRTgaz dans le Grand Est.

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