Les nouveaux bâtiments tant attendus du groupe allemand Bürkert ont officiellement ouvert leurs portes le 13 juillet dernier à Triembach-au-Val (Bas-Rhin). Ce spécialiste de la mesure, du contrôle et de la régulation des fluides a en effet inauguré une immense extension de 5 500 m2. Un agrandissement indispensable pour répondre à la forte croissance de ses deux gammes de capteurs de débit distribués à l’international, FLOWave et Mass-Flow Controller.
Quinze millions d’euros ont ainsi été investis dans l’unique site de production en France. "Triembach est une pièce maîtresse de Bürkert. Cet investissement nous permet de construire l’avenir", se réjouit Georg Stawowy, directeur général du groupe depuis avril 2023.
Une technologie unique
La croissance régulière et significative que connaît Bürkert sur le sol français explique cet engagement financier. Le chiffre d’affaires réalisé en France par le groupe allemand s’élève à 83 millions d’euros, soit 13 % de son chiffre d’affaires mondial (719 millions d’euros). Bürkert vise les 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires global d’ici 2030.
Pour atteindre cet objectif ambitieux, le spécialiste des vannes s’appuie sur l’expertise pointue de son siège français. Triembach-au-Val est en effet le centre de compétences international du groupe pour les capteurs industriels. Ces derniers ont la particularité d’être basés sur la technologie des ondes acoustiques de surface. "Ce sont ces mêmes ondes qu’on enregistre lors d’un tremblement de terre. Nous sommes les seuls à avoir développé cette technologie au niveau mondial", éclaire Frédéric Rufi, responsable R & D capteur pour le groupe Bürkert.
Eau, bière, huile de poisson, éthanol, eau très pure et même yaourt avec des morceaux peuvent être mesurés par ces capteurs innovants. Les groupes agroalimentaires, l’industrie pharmaceutique et les producteurs d’hydrogène font naturellement partie de leurs principaux clients. Des marchés qui, depuis la crise sanitaire, n’ont cessé de se développer.
Une production en continu
Outre un centre logistique de 1 500 m2, ces bâtiments flambant neufs regroupent également un nouveau centre de production de capteurs de débit FLOWave, des salles de réunion et des bureaux pour les services supports, d’une surface totale de 4 000 m2. Cinq bancs de calibrage du produit FLOWave ont déjà été installés. À terme, le centre de production compte en déployer quatre supplémentaires. Ce nouvel aménagement donne un plus grand espace aux lignes de production dédiées aux capteurs de débit Mass-Flow Controller, qui demeurent dans les bâtiments historiques.
3 600 heures de travail ont été nécessaires pour monter ce projet d’extension. Un challenge réussi haut la main quand on sait qu’il a démarré pendant la crise du Covid et que la production n’a jamais cessé de fonctionner. "Nous avons enregistré zéro jour d’arrêt de production et zéro accident pendant toute la durée du chantier !", dit avec fierté Frédéric Heinrich, ingénieur Industrialisation chez Bürkert. Pour la direction, cette aventure a été rendue possible grâce à l’engagement des équipes (235 salariés) et des nombreuses entreprises locales qui y ont participé.
Mais tout n’a pas été simple : il a fallu détruire un bâtiment existant, déconnecter temporairement la logistique du site de production, organiser des déménagements successifs, etc. "Notre équipe a fait preuve de beaucoup de souplesse et d’ingéniosité. Il leur a fallu composer avec de nombreux changements, tout en maintenant la production", précise Sabine Schmitt-Rebmann, Team coach controlling et Master data management chez Bürkert France.
Objectif zéro carbone
Dès le départ, ce projet d’extension a été pensé afin d’impacter le moins possible son environnement. Pour ce faire, Bürkert a mis en place un sol drainant, créé un bassin d’infiltration et de stockage et construit de nouveaux bâtiments dotés d’une grande efficacité énergétique. Les édifices sont en effet pourvus d’une chaufferie biomasse haut de gamme. Cette dernière a déjà fait ses preuves l’hiver dernier, en permettant de réduire la consommation énergétique de 10 000 euros ! Le centre de production est également doté d’une dalle active (une première en Alsace) qui a l’avantage d’offrir une forte inertie thermique. En d’autres termes, elle permet de chauffer ou rafraîchir la dalle en béton grâce à un réseau de tubes. La masse de béton va alors être en capacité d’emmagasiner la chaleur ou la fraîcheur et de la restituer selon les besoins.
Côté électricité, Bürkert a prévu d’équiper, dans les mois à venir, sa toiture de panneaux photovoltaïques. L’installation s’intégrera dans un projet plus vaste de centrale photovoltaïque en autoconsommation collective, en cours de développement dans la vallée. Ce dernier regroupe au total cinq entreprises, dont le fabricant de vannes, et deux collectivités riveraines. "Notre démarche environnementale est forte et durable. Nous avons pour objectif d’attendre le zéro carbone d’ici 2030", ajoute Sabine Schmitt-Rebmann.
Un ancrage local
Depuis 56 ans, le groupe allemand n’a de cesse d’investir et de développer son unique site de production en France, devenu en quelques décennies la tête d’affiche économique de cette vallée vosgienne. Fortement impliquée sur son territoire, la filiale française participe activement au réseau d’entrepreneurs local AC : TIONS (Alsace centrale : territoires d’industries et organisations novatrices et solidaires). "On développe de nombreux projets relatifs à l’environnement, la gestion de la mobilité mais aussi les ressources humaines", précise Patrick Reimeringer, directeur général de Bürkert France. Étant donné l’expertise du site, le recrutement est un sujet de premier ordre.
Au-delà des frontières
Mais ce qui fait aussi la force du groupe Bürkert, c’est sa capacité à créer des passerelles solides entre les équipes présentes en France et celles en Allemagne. Pour le directeur général France Patrick Reimeringer, le travail en commun mené par des équipes binationales leur offre un enrichissement mutuel. Un point de vue partagé par le fils du fondateur Andreas Bürkert : "L’esprit analytique des Allemands mêlé à la capacité des Français à se projeter en fait une équipe idéale". Une relation basée avant tout sur la confiance qui permet au groupe de poursuivre son développement.
