C'est le deuxième plus gros projet immobilier dans le secteur hospitalier en termes d’investissements en Pays de la Loire, après la construction du nouveau CHU de Nantes. Après avoir obtenu les accords de l’État et du Comité national de l’investissement en santé (CNIS), le projet Convergences mené par le CHU d'Angers entre dans une phase plus concrète. "Nous allons désormais étudier les trois projets d’architectes qui nous ont été adressés pour la première tranche du projet", pose Cécile Jaglin-Grimonprez, directrice de l'établissement.
Convergences, initié en 2016, a vu travailler 300 personnes du CHU d’Angers dans 30 groupes, qui ont réfléchi à la refonte totale des services d’urgences et de soins critiques. Projet lancé avant la crise sanitaire et qui en a largement tenu compte, avec par exemple un nombre de lits de soins critiques supérieur à celui qui était prévu initialement. Le projet Convergences, qui bénéficie d’une enveloppe totale de 458 millions d’euros, vise à réorganiser et moderniser les services d’urgences adultes de l’établissement (70 000 patients en moyenne chaque année), les blocs opératoires, l’imagerie et les soins critiques.
Plusieurs phases de travaux
Au cœur de la ville, le CHU d’Angers s’est construit au fil des ans, articulé autour de sa chapelle inaugurée en 1849, et conserve encore un fonctionnement pavillonnaire, avec des entités qui ne communiquent pas toutes directement entre elles. "Ce projet majeur d’urbanisation du CHU va permettre de relier 68 % des surfaces de soins de l’hôpital, explique Cécile Jaglin-Grimonprez. Nous allons passer à un établissement moderne avec une totale réorganisation des flux, qu’ils soient ceux des patients ou ceux de la logistique."
Au total, il s’étalera sur quinze ans, pour s’achever en 2033. Soutenue au titre du "Ségur de la santé" dans le cadre de la stratégie d’investissement de l’Agence Régionale de Santé, sa réalisation se fera en trois phases. La première est d’ores et déjà lancée. Les travaux de cette première tranche, dont le budget s’élève à 232,5 millions d’euros, devraient débuter en 2025 pour une mise en service en 2029. Elle consiste en la construction d’un bâtiment de quatre niveaux, pour un total de 35 000 mètres carrés. Avec une hélistation en terrasse, il abritera entre autres 50 lits de soins critiques, 45 places de chirurgie ambulatoire, un bloc d’endoscopie de 8 salles, 18 blocs opératoires, un plateau complet d’imagerie. Au moins 800 professionnels devraient exercer sur le site. Il sera construit au sud de l’établissement, au-dessus de l’actuel bâtiment Larrey auquel il sera relié par une passerelle.
Réaménager les flux
L’actuel service des urgences du CHU d’Angers a été ouvert en 1973. Chaque année, le nombre de personnes accueillies augmente et les locaux ne sont plus véritablement adaptés. Avec ce projet, l'établissement veut améliorer l’accueil et la prise en charge des patients et regrouper les services de soins critiques, en augmentant aussi le nombre de lits.
Autour de l’opération architecturale menée par le CHU, la Ville d'Angers a commencé à réorganiser les flux urbains. À l’intérieur de l’établissement, les flux seront également revus. Les accès logistiques se feront désormais tous au nord du CHU, apaisant ainsi la circulation au sein même du site, qui ne sera plus accessible aux camions.
La seconde phase de travaux, d’un montant de 131 millions d’euros, devrait débuter en 2030. Elle consistera en la construction d’un second bâtiment d’une surface totale de 20 000 mètres carrés, lui aussi sur quatre niveaux, érigé sur l’actuel bâtiment des urgences et de son bloc. Hébergeant 50 lits de soins critiques et 73 lits d’hospitalisation conventionnelle avec 400 professionnels sur le site, il devrait être mis en service en 2033.
La troisième phase de travaux verra la totale réhabilitation du bâtiment Larrey, à l’horizon 2037, pour un investissement de plus de 96 millions d’euros.
Autofinancement et emprunt
Parallèlement, l’établissement a également prévu d’investir dans la réhabilitation de sa blanchisserie, la construction d’une nouvelle cuisine et celle d’un bâtiment réservé à la logistique hospitalière. Ces équipements devraient être tous les trois opérationnels en 2029. Au total, le projet Convergences et les autres investissements prévus par le CHU d’Angers avoisinent les 520 millions d’euros. L’État apporte une subvention de 129 millions d’euros ; l’hôpital autofinancera à hauteur de 207 millions d’euros et prévoit un recours à l’emprunt de 184 millions d’euros.
