Maine-et-Loire
L’aéronautique et la défense boostent la croissance d’Ametra Intégration
Maine-et-Loire # Industrie # Stratégie

L’aéronautique et la défense boostent la croissance d’Ametra Intégration

S'abonner

À Longué-Jumelles, Ametra Integration, filiale du groupe français Ametra, enregistre une forte croissance, portée en majorité par des projets menés dans le secteur de l’aéronautique et la Défense. L’entreprise a recruté 35 personnes l’an passé et devrait s’étoffer d’une trentaine de nouveaux collaborateurs cette année.

Laurie Douaud est la directrice générale Ametra Integration, à Longué-Jumelles. Elle est également présidente depuis début 2024 du Campus des métiers et des qualifications de l’aéronautique des Pays de la Loire-Bretagne — Photo : Olivier Hamard

Le plus souvent sous-traitant de premier rang, Ametra Integration, à Longué-Jumelles, devrait enregistrer pour son exercice 2023-2024, qui s’achèvera le 30 septembre, une croissance de 25 %. L’usine, spécialisée dans l’intégration électronique et le câblage, atteint un effectif de 150 collaborateurs, dont 75 % de femmes dans ses ateliers. D’autres vont rejoindre l’entreprise longuéenne cette année pour répondre à une demande toujours en augmentation.

Petites et moyennes séries

Si ses clients sont essentiellement français, le site d’Ametra Integration est très présent à l’étranger. L’usine, filiale du groupe familial Ametra (65 M€ de CA, 700 personnes) présidé par Anne-Charlotte Fredenucci et basé à Clamart (Hauts-de-Seine), travaille en effet pour de grands comptes qui rayonnent à l’international : Dassault, Safran, Thales, Airbus et Safran entre autres. "Nous assurons manuellement en petites et moyennes séries la fabrication et l’intégration électrique et électronique pour l’aéronautique, la Défense, le médical, le ferroviaire et l’industrie", précise Laurie Douaud, directrice générale d’Ametra Integration et, depuis janvier 2024, présidente du Campus des métiers et des qualifications de l’aéronautique des Pays de la Loire-Bretagne. Très peu de choses sont automatisées."

Intervention dans le Rafale

Dans le secteur médical, qui était son activité historique majeure, l’entreprise assure par exemple le câblage de la tête d’appareils d’échographie. Mais c’est aujourd’hui dans l’aéronautique et la Défense qu’Ametra Integration est la plus sollicitée et travaille à 70 % pour l’aéronautique et la Défense.

L’usine longuéenne est spécialisée dans l’intégration électronique et électrique et le câblage — Photo : Groupe Ametra

Elle intervient dans l’avion français Rafale, développé par Dassault Aviation, assurant la fabrication du cœur électrique de l’appareil, participant à celle de la structure radar de l’avion et réalisant également des équipements de test. "La montée en cadence du Rafale est soutenue, ajoute Laurie Douaud. Nous avons connu des problèmes de rupture de composants, mais maintenant, nos clients poussent afin de rattraper le retard, pour le Rafale comme pour d’autres produits."

Politique sociale

Conséquence, l’entreprise longuéenne, qui avait encore une partie de ses équipes en chômage partiel début 2023, a redémarré très fortement à partir d’avril. 35 personnes ont été recrutées l’an passé et une trentaine devrait rejoindre l’effectif en 2024. "Nous travaillons avec l’agence Partner et France Travail à Saumur, explique Laurie Douaud, pour sélectionner des candidats que nous formons ensuite en interne. Une nouvelle session de formation a débuté en février avec 10 personnes." 7 apprentis sont également actuellement en formation dans l’entreprise. Et pour conserver ses collaborateurs, Ametra mise à la fois sur la possibilité d’évolution de chacun dans l’entreprise et sur la mise en place d’une politique sociale permettant entre autres une souplesse dans les horaires de travail." Cette modulation permet aux salariés de commencer entre 7 heures et 8 heures 30 le matin et de terminer à partir de 16 heures, explique Laurie Douaud. Ils peuvent également choisir de récupérer ou de se voir payer les heures supplémentaires."

Vers plus de diversification

Pour répondre à la demande, Ametra Integration dispose aussi depuis 18 ans d’un site en Tunisie, qui emploie 90 personnes où l’on réalise plutôt une activité de petites et moyennes séries, ce qui permet à l’entreprise d’être concurrentielle. De 11,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021-2022, Ametra Integration est passé à 14,3 millions d’euros lors de l’exercice 2022-2023 et table cette année sur 18 millions d’euros. Et si l’aéronautique et la Défense sont toujours deux importants apporteurs d’affaires, l’entreprise n’en néglige pas moins les autres secteurs. "La diversification permet la résilience en cas de crise, explique Laurie Douaud. La Défense et l’aéronautique ont même représenté plus de 70 % de notre activité, mais l’objectif est aussi que les autres secteurs pour lesquels nous travaillons augmentent."

Décarbonation et cybersécurité

Tout en faisant augmenter ces autres secteurs, Ametra Integration se positionne toujours en sous-traitant majeur dans l’aéronautique et la défense, comme sur les futures générations d’équipements radar qui viendront s’intégrer dans le Rafale. L’entreprise s’appuie pour cela à la fois sur son savoir-faire et sur ses capacités d’ingénierie, avec un bureau d’études à Longué-Jumelles et d’autres unités spécialisées ailleurs dans le groupe. Elle mise aussi sur sa réactivité et sa flexibilité, et sur la réponse qu’elle apporte aux exigences de ses clients. "Les deux sujets mis en avant par nos donneurs d’ordres sont la décarbonation et la cybersécurité, indique Laurie Douaud. Nous avons fait un bilan carbone, installé des éclairages à led et entamé la réfection de nos pompes à chaleurs. Nous allons aussi travailler sur la rationalisation des transports et notre politique d’achats auprès de nos fournisseurs et sous-traitants. En matière de cybersécurité, 50 % de nos investissements y sont consacrés cette année."

Maine-et-Loire # Industrie # Électronique # Aéronautique # Défense # Stratégie
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise AMETRA