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La voiture autonome mûrit à Sophia Antipolis
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La voiture autonome mûrit à Sophia Antipolis

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Le projet de recherche Adavec a été lancé pour préparer la transition vers une production de véhicules de plus en plus autonomes. Et c’est sur la Côte d’Azur qu'il se dessine, fédérant pour les trois années à venir quatre acteurs locaux de poids : la société Avisto, la start-up EpicnPoc, l'Université Côte d’Azur et Renault Software Labs.

Le projet Adavec doit permettre de construire un cockpit intelligent pour préparer à la transition vers le véhicule autonome attendu entre 2035 et 2060 — Photo : DR

Le véhicule de demain sera autonome ou ne sera pas. ABS, aide au freinage d’urgence, détecteur de piétons, caméra de recul, stationnement automatique… Depuis des années déjà, les dispositifs d’aide à la conduite préparent le terrain. Et c’est en partie à Sophia Antipolis que se construit la voiture du futur. Selon France Stratégie, institution autonome auprès du Premier ministre, 100 % des véhicules neufs commercialisés entre 2035 et 2060 seront autonomes.

Cette transition doit être préparée. C'est l’objectif du projet de recherche collaborative Adavec (pour Adaptation automatique du Degré d’Autonomie du Véhicule à son Environnement et à son Conducteur), qui va durer trois ans. La société d’ingénierie Avisto (120 collaborateurs à Sophia Antipolis) coordonne ce projet, avec la start-up EpicnPoc, l'Université Côte d’Azur et Renault Software Labs, le centre de R & D du constructeur automobile basé au cœur de la technopole azuréenne.

Construire un cockpit intelligent

« Entre maintenant et ce futur à l’horizon 2030-2040, les véhicules seront équipés d’assistance partielle. Le but final est de ne pas avoir du tout de volant », explique Frédéric Onado, directeur innovation au sein d’Avisto. « Aujourd’hui, comme sur Tesla, on doit être capable de reprendre la main. Au niveau suivant, on lâche le volant et la pédale. L’objectif final d’Adavec est là : permettre au véhicule de détecter, de s’assurer d’une bonne compréhension du conducteur, de sa responsabilité, et qu’il puisse reprendre la main si besoin. »

Le projet Adavec doit donc aboutir à la construction d’un prototype intégrant un cockpit intelligent qui devra définir automatiquement le niveau d’autonomie optimal en communiquant avec l’environnement, les conditions de circulation et de sécurité, le tout en analysant la capacité du conducteur à assurer la reprise en main du véhicule. « Nous allons, dans une première étape, étudier le comportement humain en mettant en place des capteurs, en observant le regard. Nous allons voir ce qui existe sur le marché, mener une étude sociologique dans différents pays. La modélisation du comportement est une des spécialités d’Université Côte d’Azur, précise Hélène Fiotti, cheffe du projet Adavec chez Avisto. EpicnPoc réalisera l’interface homme-machine, les organes tels que les écrans, les sons ou les vibrations pour faire passer le message. Renault se focalisera sur les besoins métier, les cas d’usages et performances attendues, les exigences en termes de sécurité. Et pourra aussi prêter un véhicule de validation à la fin du projet. Avisto est le chef d’orchestre de l’ensemble. »

Un projet collaboratif

Labellisé par le pôle de compétitivité Solutions Communicantes Sécurisées (SCS), ce projet est donc mené intégralement par des acteurs sophipolitains. Si Renault est impliqué, via son centre de R & D, la finalité va bien au-delà de la marque au losange. « Nous allons construire un ensemble de briques technologiques que chacun des acteurs, pas seulement Renault comme constructeur, pourra proposer », souligne Frédéric Onado. « Il s’agit d’un projet collaboratif. Il n’y a pas de secret jalousement gardé. Nous ne travaillons pas sur un produit. Nous diffuserons des éléments sur notre site internet tout au long de nos avancées. De nouveaux acteurs pourront d’ailleurs nous rejoindre au cours du projet. »

Soutenu financièrement par Bpifrance et la Région Sud, le budget total du projet Adavec est de 2,55 millions d’euros. Il devrait permettre de générer près de 60 emplois et plus de 35 millions d’euros de chiffre d’affaires.

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