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Avec France 2030, DEESS améliore la connaissance des fonds marins
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Avec France 2030, DEESS améliore la connaissance des fonds marins

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En développant des essaims de microdrones sous-marins, la start-up DEESS avait déjà séduit l’Ifremer. Plus récemment, elle a été lauréate du plan France 2030 et espère se rendre incontournable pour cartographier des hectares de surface sous-marine, et ainsi mesurer l’impact de l’activité humaine.

Lauréate France 2030, l’entreprise DEESS a reçu le Préfet du Var au sein des locaux de l’Ifremer — Photo : Hélène Lascols

C’est une pépite hébergée et accompagnée par l’Ifremer depuis une année, qui a décroché en fin d’année 2023 une aide du programme France 2030. DEESS, fondée à Nice, et aujourd’hui implantée à La Seyne-sur-Mer, premier port scientifique d’Europe opéré par l’Ifremer, entend faciliter la connaissance des fonds marins pour mieux les protéger.

Explorer des grands fonds méconnus

Et pour cela, la reconnaissance de France 2030, au titre de l’appel à projets "Grands fonds marins", marque une étape importante. "Nous bénéficions d’une aide de 1,57 million d’euros, partagée avec les laboratoires I3S et GeoAzur du CNRS-Université Côte d’Azur. Tout l’enjeu de notre projet, dont le budget total d’investissement avoisine les 3 millions d’euros, est de déployer une solution de cartographie en haute mer, couvrant des centaines de kilomètres carrés, à un prix compétitif, jusqu’à 100 fois moins chère que les solutions actuelles", explique Frédéric Mittaine, qui a cofondé DEESS (7 personnes) avec trois autres associés, Yannick Pennecot, Jean Galinowski et Laura Huguenin. Cette solution, associant de petits drones coordonnés entre eux grâce à la fibre optique et prenant des milliers de clichés pour reconstituer les fonds en image, serait unique en son genre. Déjà opérationnelle depuis la terre, elle adresse différents marchés, aujourd’hui, "sans solution, à la fois exhaustive et compétitive" et ceci, alors même que de nombreuses industries se déploient en mer. Des projets pour lesquels une connaissance des fonds marins est nécessaire ou du moins souhaitable pour dérisquer des investissements souvent élevés.

Des applications variées

"Notre solution, un essaim de microdrones, permettra, demain, de réaliser des études d’impact avant, pendant et après l’installation d’éoliennes en mer, là où aujourd’hui, l’envoi de plongeurs ou d’un drone unique est très coûteux et ne permet pas de couvrir de vastes zones", explique Frédéric Mittaine. Alors que les milliers de km² passeront en protection forte à l’horizon 2030, les gestionnaires d'aires marines protégées ont, eux aussi, des besoins immenses pour réaliser des inventaires et des suivis. "En l’absence de solution technique abordable, nous espérons que notre solution émerge dans la réglementation." Les futurs essaims de microdrones de DEESS peuvent aussi permettre le suivi de projets de restauration des récifs coralliens ou répondre aux besoins de sécuriser des infrastructures, notamment portuaires. "Le marché est balbutiant mais avec quelques grosses missions, l’entreprise peut rapidement générer 100 millions d’euros de chiffre d’affaires… À la condition d’avoir la solution technique à la hauteur de nos ambitions", confie Frédéric Mittaine.

Déployer la solution à grande échelle

DEESS est déjà capable de déployer des couples de drones ou de petits essaims à partir des côtes. "Ainsi, à Nice, quelques jours avant la fin de l’année, nous avons pu observer des gorgones à 45 mètres de fonds, et à 500 mètres des côtes, dans le cadre d’une mission qui nous a été confiée par Nice Côte d’Azur, qui veut créer une aire marine protégée le long de la Promenade des Anglais." La découverte est inattendue pour Frédéric Mittaine. Elle est aussi la démonstration que "notre méthodologie fonctionne et que la qualité d’image est au rendez-vous." Il recherche maintenant d’autres projets pour éprouver sa solution et la déployer à plus grande échelle. "Nous sommes déjà capables de couvrir des surfaces de quelques dizaines d’hectares en une semaine. Nous visons ensuite le km² en deux semaines, les 10 km² en un mois et enfin, les 100 km² en deux semaines pour 2026."

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