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Le CEA inaugure son nouveau bâtiment à Bouguenais pour 10,8 millions d’euros
Nantes # Recherche et développement # Innovation

Le CEA inaugure son nouveau bâtiment à Bouguenais pour 10,8 millions d’euros

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Présent depuis 10 ans au sein du Technocampus Océan à Bouguenais, l’organisme de recherche CEA possède dorénavant son propre bâtiment de 3 500 m², dans la même rue. Financé par la région et par la Banque des territoires pour un coût de 10,8 millions d’euros, ce nouveau site permet au CEA d’accueillir des partenaires industriels en région, ainsi que des start-up locales.

Julie Galland, directrice de recherche technologique du CEA, Franck Louvrier, vice-président de la Région des Pays de la Loire, et Philippe Jusserand, directeur régional de la Banque des Territoires, ont inauguré ce nouveau bâtiment dédié entièrement aux activités du CEA — Photo : Benjamin Robert

L’organisme de recherche était à l’étroit. Historiquement présent dans ses deux fiefs, à Paris et Grenoble, le CEA a installé différentes antennes régionales à partir de 2013, dont une à Nantes, et plus précisément au Technocampus Océan de Bouguenais, un institut de recherche dédié aux procédés métalliques et aux structures en mer. Mais après 10 ans de développement et de collaboration avec les entreprises de la région, le CEA était contraint. Avec une quinzaine de nouveaux partenariats chaque année, soit 140 partenariats depuis 2013, l’organisme ne pouvait pas y accueillir des équipes de ses partenaires industriels, afin de travailler ensemble.

3 500 m2 pour accueillir équipes et partenaires

Grâce à ses 3 500 m², le nouveau bâtiment va pouvoir jouer ce rôle. Il a bénéficié d’un investissement de 10,8 millions d’euros de la part de la Région Pays de la Loire et de la Banque des territoires. "Ce financement illustre la volonté de la Région de mettre l’innovation au cœur de notre développement économique", s’enthousiasme Franck Louvrier, deuxième vice-président des Pays de la Loire.

Systèmes agricoles et décarbonation du monde maritime

Ce nouveau bâtiment est situé juste en face du Technocampus Océan, où le CEA conserve une halle technologique de 680 m² dédiée à la marinisation des matériaux et des systèmes énergétiques. "Il s’agit d’un de nos axes d’expertise locale, car la demande dans ce secteur est forte sur le territoire (Naval Group, Chantiers de l’Atlantique etc.). Nous avons des équipements pour innover sur cette thématique", avance Marie Goupil, cheffe de département CEA Pays de la Loire. "La région des Pays de la Loire est un territoire aéronautique et maritime à la fois. Les enjeux de décarbonation sont forts. L’ambition est de créer un pôle de niveau mondial, avec les différentes parties prenantes académiques et industrielles", souligne pour sa part Julie Galland, directrice de la recherche technologique du CEA, lors de l’inauguration.

Outre cette spécialité, le CEA des Pays de la Loire développe une seconde expertise, avec le développement de systèmes robotiques pour la filière agricole. Le CEA a, par exemple, constitué un consortium avec des maraîchers de la région et le constructeur de machines vendéen Seraap. Ils travaillent ensemble sur la robotisation de la collecte des tomates cerises. "Au-delà de ces deux domaines d’expertise, nous pouvons très bien servir de relais, et faire travailler ensemble une entreprise locale avec des équipes du CEA ailleurs en France", souligne Marie Goupil.

En partenariat avec des maraîchers locaux et le constructeur vendéen Seraap, le CEA travaille sur un robot dédié à la collecte des tomates cerises — Photo : Benjamin Robert

L’ensemble de la région dans le viseur

Avec 40 personnes sur son site nantais, le CEA s’adresse bien à l’ensemble des industriels et des start-up des Pays de la Loire. D’ailleurs, l’organisme est dans l’ombre de beaucoup de réussites du territoire. Par exemple, en Mayenne, l’entreprise Secmair (150 salariés, 33 M€ de CA en 2023), qui commercialise des véhicules spécialisés dans l’entretien des routes, s’appuie sur une technologie du CEA afin de détecter les fissures sur les routes. Dans le Maine-et-Loire, l’entreprise VoltR, qui a inauguré fin 2023 son premier site de reconditionnement de batteries, travaille aussi avec l’organisme de recherche sur des modèles de prédiction du vieillissement des batteries collectées. "Cela soutient nos efforts liés à nos enjeux d’accélération, car nous aurons bientôt des milliers de tonnes à gérer", relate François Mallet, cofondateur de VoltR. Et au sein de la Cité des Ducs, le CEA travaille depuis plus de trois ans avec la start-up Onafis, afin de développer des capteurs de molécules de vin.

140 contrats en 10 ans

Sur les 140 contrats tissés en 10 ans sur la région par le CEA, 75 % sont établis avec des PME et ETI. "Notre ambition est d’augmenter ce nombre de partenariats, avec des projets de plus en plus impactants", poursuit Marie Goupil. Difficile de parler d’impact sans mentionner une des réussites incontournables du territoire, le producteur d’hydrogène vert Lhyfe, également proche de l’organisme de recherche. PDG de Lhyfe, Matthieu Guesné est l’ancien directeur du CEA Tech Pays de la Loire. Dès 2020, il a noué un partenariat de recherche avec le CEA Tech afin de préparer le déploiement de sa technologie en mer. Aujourd’hui, l’entreprise monte en puissance avec une première unité de production d’hydrogène vert en Vendée, qui fonctionne à pleine capacité, tandis que s’élargit son portefeuille de clients. Sa société entend multiplier par quatre son chiffre d’affaires entre 2023 et 2024, et d’atteindre les 100 millions d’euros à l’horizon 2026. Une réussite régionale pour le CEA, qui en appelle d’autres.

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