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VoltR inaugure son premier site de reconditionnement de batteries à Verrières-en-Anjou
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VoltR inaugure son premier site de reconditionnement de batteries à Verrières-en-Anjou

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VoltR a officiellement inauguré son premier site de reconditionnement de batteries dans les locaux du technocampus Électronique et Iot, dans le Maine-et-Loire, à Verrières-en-Anjou. Une première étape pour l’entreprise qui nourrit de grandes ambitions en France et à l’international.

Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Christophe Béchu a officiellement inauguré le premier site angevin de VoltR — Photo : Olivier Hamard

Les ambitions de VoltR sont à la hauteur de l’enjeu : actuellement, on recycle les batteries lithium usagées des vélos électriques, des scooters, des trottinettes, des perceuses et du matériel électroportatif. L’entreprise angevine présidée par Alban Régnier, également fondateur d’Okamac, qui effectue le reconditionnement d’ordinateurs de marque Apple, propose une autre approche. Elle a mis au point une technologie pour reconditionner ces batteries.

Plusieurs cycles de vie

Actuellement, VoltR emploie 11 personnes dans son atelier du technocampus Électronique et Iot, à Verrières-en-Anjou, avant, espère-t-elle, de s’implanter dans une usine plus grande en région angevine. La jeune entreprise y a prouvé, pendant l’inauguration de son site en présence du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Christophe Béchu, que l’on peut réutiliser les cellules des batteries des appareils à d’autres fins : "En la reconditionnant on prolonge la vie d’une batterie en l’orientant vers un autre usage, a expliqué Alban Régnier. Nous allons réutiliser une batterie de vélo pour la remettre sur le marché en batterie de perceuse, par exemple. Puis celle-ci, lorsqu’elle n’aura plus les capacités suffisantes à son usage, sera de nouveau transformée en batterie pour un appareil demandant moins de puissance, et encore un autre jusqu’à un total de quatre cycles de vie. Une seule batterie pourra être ainsi reconditionnée trois fois, en collant à chaque fois au cahier des charges de celle d’un produit neuf."

VoltR emploie actuellement 11 personnes et nourrit de grandes ambitions en France et à l’international — Photo : Olivier Hamard

Les batteries d’appareils n’ont en effet été le plus souvent utilisées qu’à 20 % de leur capacité, et ce sont les 80 % résiduels que VoltR utilise pour refaire de nouvelles batteries qui alimenteront des appareils moins gourmands en énergie. Sur le papier, le principe est simple mais il a nécessité des milliers d’heures de R & D. Actuellement, VoltR assure manuellement le démantèlement des batteries pour en récupérer les cellules, mais l’entreprise veut rapidement passer à une automatisation de son process. "Notre site est un lieu de travail mais aussi de démonstration pour montrer ce que nous avons mis au point", explique Alban Regnier.

Quatre usines en Europe

Lancée en décembre 2022, l’entreprise VoltR veut donc rapidement passer à la vitesse supérieure et nourrit de grandes ambitions : "Le projet est de disposer demain de quatre usines en Europe, prévoit Alban Régnier, et de créer 500 emplois, dont 200 à Angers, avec un objectif de 100 millions de chiffres d’affaires en 2030, en reconditionnant 45 millions de cellules de batteries par an. "Pour envisager de telles perspectives, le dirigeant s’appuie sur des arguments de poids. "Il y a à la fois un intérêt écologique et économique, poursuit-il. Actuellement, pour quatre appareils, on fait venir d’Asie quatre batteries. Demain, il n’y aura qu’un flux entre l’Asie et la France, pour le premier appareil, puis des flux uniquement en France, ce qui réduit l’impact carbone et n’impose pas non plus l’extraction de lithium pour chacune des batteries, puisque notre procédé permet d’assurer une continuité dans leur utilisation. Nous répondons aussi à un enjeu de souveraineté, avec la possibilité de disposer sur notre sol de batteries pour tout un tas d’appareils sans dépendre de l’Asie, sachant que 95 % des batteries sont aujourd’hui importées."

Actuellement, la collecte des batteries au lithium, qui représente 50 % des batteries qui ne sont plus utilisées, est gérée par des éco-organismes pour être ensuite redirigée vers le conditionnement, et donc la destruction. VoltR, qui assure avoir reçu des commandes de grands acteurs industriels français et refuser des commandes car elle croule sous les demandes, souhaiterait avoir accès à une partie de ces produits pour les reconditionner. "70 % des batteries qui pourraient l’être sont aujourd’hui détruites, affirme Alban Régnier, et j’espère que demain 100 % de ces batteries seront réorientées vers le reconditionnement."

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