Cap sur l’avenir. Créée et pilotée par la famille Petit, la Trinitaine investit massivement au sein de son site historique de fabrication. La biscuiterie de La Trinité-sur-Mer a mis sur les rails un plan d’investissement de 10 millions d’euros qui va se décliner sur les deux ou trois prochaines années. "Nous voulons passer de 42 millions d’euros de chiffre d’affaires à 60 millions d’euros en 2025," annonce Yann Petit, PDG de l’entreprise qui emploie 270 salariés. Concrètement, l’investissement concerne l’outil de production qui va être modernisé. L’objectif est de gagner en capacité de fabrication de biscuits et "d’optimiser l’utilisation de la matière première", un sujet encore plus crucial dans une période de hausse des prix de ces produits. Dans ce projet, l’entreprise a reçu l’aide de l’État, dans le cadre du plan France Relance ; ceci à hauteur de 919 000 euros.
Automatisation et optimisation
Dans le même temps, La Trinitaine entend réduire la pénibilité de certains postes, que ce soit en matière de port de charges lourdes ou de gestes répétitifs. En effet, 1 538 galettes sortent chaque minute des lignes de production et il faut ensuite les conditionner. L’automatisation de certaines tâches s’accompagne d’une volonté de former des salariés sur des postes de conducteurs de ligne notamment. "C’est une montée en compétences et cela contribuera aussi à renforcer notre attractivité sur nos recrutements." 10 emplois en CDI seront créés dans le cadre de ce projet. Actuellement, l’entreprise cherche aussi quelque 70 personnes pour répondre à ses besoins de production et son activité saisonnière qui concerne aussi ses boutiques.
Enfin, la modernisation touche aussi le conditionnement qui sera facilité. La réduction des emballages menée par La Trinitaine sera également accrue. L’ensemble des biscuits bretons de la marque seront disposés dans des barquettes en carton certifié 100 % FSC (issu de forêts gérées). Ce process sera opérationnel d’ici la fin de l’année. Autre avancée environnementale : des économies d’eau. Le système de lavage de l’outil va permettre une réduction de 1 040 tonnes d’eau par an.
La Trinitaine ne compte pas en rester là pour se développer encore. Elle envisage également de booster sa logistique. Elle a démarré une phase d’étude afin de construire un nouvel entrepôt de 6 000 m² sur une partie de son vaste parking. "Lorsque l’on grandit en volumes de production, il faut aussi penser stockage et logistique. Nous allons opter pour un bâtiment en hauteur et, là aussi, beaucoup d’automatisation." Là encore l’investissement, qui est en cours de chiffrage, se comptera en millions d’euros. Le projet ne devrait voir le jour qu’à l’horizon 2026.
Son propre réseau de boutiques
En attendant, le seul biscuitier breton à disposer d’un réseau de boutiques en propre, poursuit son maillage avec des ouvertures récentes à Saint-Malo, Brest, Pont-l’Abbé, Camaret et Saint-Gilles-Croix-de-Vie. L’export se poursuit en parallèle. L’industriel y réalise 20 % de son chiffre d’affaires. "Nous sommes sur des marchés internationaux depuis 10 ans avec des ventes dans une trentaine de pays dont l’Asie."
