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La start-up nantaise Dooitch va embrayer sur les chantiers parisiens
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La start-up nantaise Dooitch va embrayer sur les chantiers parisiens

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Fondée en 2022, la start-up nantaise Dooitch propose, via une application, de livrer les artisans du bâtiment sur leur chantier en vélos-cargos, afin de leur éviter des allers-retours coûteux en temps lorsqu’une pièce manque. Après une année de tests à Nantes, la start-up propose désormais son service sur Paris intrapériphérique, avec l’ambition de multiplier par plus de dix son chiffre d’affaires.

Adrien Devenyns et Julien Visonneau, les cofondateurs de Dooitch exportent leur application à Paris — Photo : Dooitch

L’objectif est limpide : faciliter la vie des artisans sur un chantier. Julien Visonneau, fils de couvreur-plombier, et lui-même spécialisé dans la menuiserie et l’agencement d’intérieur, a connu le problème de près. "De nombreux chantiers ne finissent pas dans les temps, parce qu’il manque une cartouche de silicone en fin de journée, ou que le diamètre du coude en PVC n’est pas le bon. Cela décale les chantiers, ce qui constitue un gouffre, en termes de temps et d’argent", se souvient-il. En collaboration avec Adrien Devenyns, développeur informatique, ils ont l’idée de créer une application, Dooitch, afin de livrer sur place le matériel nécessaire aux artisans. Fondée en 2022, la société s’est renforcée avec un commercial, et a lancé officiellement son dispositif sur Nantes intrapériphérique en avril 2023. "Nous avons pu tester notre système sur un territoire que nous connaissions. Nous avons plus de 500 téléchargements avec 150 artisans actifs. Suite à ce premier succès, nous allons recruter trois nouvelles personnes, afin de proposer notre service aux chantiers parisiens, toujours dans un rayon intrapériphérique", souligne Adrien Devenyns, qui s’attend à multiplier son chiffre d’affaires de 30 000 euros par dix ou vingt l’année prochaine. "Le marché parisien est mûr. Le nombre de chantiers est colossal, notamment avec l’arrivée des JO, et la circulation en utilitaire est encore plus difficile qu’ailleurs".

Une livraison à vélo prolifique

Accompagnée dans un premier temps par ADN Booster, puis par le Village by CA, la société vient l’élire domicile au Start-up Studio EP. Elle livre tous les chantiers en vélos-cargos. Outre l’aspect écologique évident, ce moyen de transport revêt de nombreux avantages. "On peut livrer des parpaings, des rouleaux de laine de verre, voire un ballon d’eau chaude. Un livreur peut transporter jusqu’à 150 kg, soit bien plus que n’importe quel type de scooters ou motos. De plus, la livraison dans un délai d’une heure ne peut pas être assurée en voiture à cause des bouchons en ville", explique Adrien Devenyns. Néanmoins, l’entreprise veut aussi faire attention au volet social, et assure rejeter le modèle d’exploitation des livreurs à la Deliveroo. "Les livraisons seront assurées par le réseau national La Boîte à Vélo, qui regroupe des entreprises livrant par ce mode de transport. À Nantes, nous nous appuyons ainsi sur Bici Courrier. Cela sera sûrement via Bicycléo ou Cargonautes à Paris", énumère Adrien Devenyns.

L’application répertorie actuellement 12 000 références pour tous les métiers du bâtiment : menuisier, carreleur, chauffagiste, maçon, couvreur, etc. "Nous avons un partenariat avec la filiale de Saint-Gobain, La Plateforme du Bâtiment, qui nous fournit les pièces en quinze minutes suite à une commande. Elle possède un site à Nantes, et 69 dans toute la France. Nous ajoutons 10 % à leurs prix professionnels pour notre service", détaille Julien Visonneau. L’entreprise s’agrandira ensuite pour se développer vers d'autres métropoles françaises d’ici 2025. Et pourquoi pas, à plus long terme, viser le grand public ? "La porte n’est pas fermée, car le besoin existe aussi pour les bricoleurs occasionnels. Mais pour cela, il faudra se faire accompagner, notamment dans la communication."

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