Décorée d’un splendide portrait d’une vache meusienne, la boîte à meuh a rencontré "beaucoup de succès auprès des enfants en bas âge de nos clients", s’amuse François Dumez. En début d’année, le directeur général délégué de la société Huot, à Saint-Mihiel, a décidé d’envoyer à 250 de ses clients privilégiés des coffrets conçus par les services de l’agence de développement Meuse Attractivité, et remplis d’objets évoquant le territoire meusien : bingo des expressions locales, madeleine de Commercy, dragées de Verdun ou encore pailles en seigle fabriquées localement.
Une usine au cœur d’un village de 4 000 habitants
Pour l’industriel, qui pèse 46 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 130 personnes, l’enjeu est de revendiquer haut et fort son ancrage dans la Meuse. À Saint-Mihiel, dans un bâtiment de 25 000 m2 situé au cœur du village et de ses 4 000 habitants, la PME fabrique depuis plus de 100 ans des produits d’adduction d’eau potable en laiton et en fonte : raccords, robinets ou encore supports de compteurs d’eau, destinés à être enterrés avec les réseaux d’eau. "Je ne crois pas au label ou aux certifications permettant de revendiquer une fabrication française", affirme François Dumez. "Ma stratégie, c’est de faire venir les clients et les partenaires dans l’usine, afin qu’ils se rendent compte par eux-mêmes."
500 visiteurs par an
Et le dirigeant de dénoncer les conditions d’obtention du label "Origine France Garantie", pour lequel il suffit qu’au moins 50 % du prix de revient unitaire d’un produit soit acquis en France ou que les caractéristiques essentielles d’un produit soient acquises en France. "Nous préférons faire venir nos clients car ils sont aussi très sensibles au positionnement de notre usine, en milieu rural", souligne Patrick Dumez. En moyenne, plus de 500 clients et partenaires de Huot visitent chaque année l’usine de Saint-Mihiel, découvrant ainsi des procédés allant de la matière première aux produits finis, sans recours à de la sous-traitance.
Des investissements pour les machines et pour les hommes
"C’est une de nos particularités, nos procédés sont très intégrés", souligne le directeur général délégué de Huot. Chaque année, fidèle à une règle édictée par leur père, les dirigeants de Huot, François et Patrick, injectent environ 3 % du chiffre d’affaires en investissement, soit plus d’un million d’euros par an. "Mais en ce moment, nous sommes plutôt autour de 5 %", précise François Dumez. Outre l’indispensable maintien de la compétitivité d’un site soumis à la concurrence française, européenne, mais aussi internationale, les dirigeants de Huot sont attentifs aux "conditions de travail" et la "lutte contre la pénibilité", précise Patrick Dumez. "Cela nous permet de mettre en place un cercle vertueux et au final, de ne pas avoir de difficulté à recruter", estime François Dumez. Un autre atout pour continuer à produire en France. Chez Huot, certaines familles sont même employées depuis plusieurs générations.
