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La prévention des accidents de travail toujours à la peine
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La prévention des accidents de travail toujours à la peine

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Les accidents de travail continuent de se produire à un niveau élevé, dans les secteurs à risques, constate le Baromètre BDO. La France est un des mauvais élèves européens en la matière. La faute à une prévention pas encore assez déployée.

Chaque année, 700 personnes décèdent sur leur lieu de travail en France — Photo : ME Image

Les accidents de travail ne s’atténuent pas dans les entreprises de secteurs à risque (industrie, BTP, transport, agriculture), malgré une prise de conscience accrue des risques professionnels. Le 8e baromètre de la gestion des accidents du travail de BDO, réseau mondial d’audit et de conseil, révèle ainsi que, pour ces secteurs, 8 entreprises sur 10 ont déclaré au moins un accident de travail en 2022. Un chiffre qui ne s’est pas amélioré depuis deux ans. Certes, l’enquête n’est pas représentative de l’ensemble des entreprises françaises. Toutefois, ces chiffres ont un intérêt puisqu’ils portent précisément sur les entreprises des secteurs productifs, les plus concernées par ces questions. Chaque année, 700 personnes décèdent encore sur leur lieu de travail en France.

"Il n’y a pas de fatalité : la prévention et la bonne connaissance des procédures paient", commente Xavier Bontoux, avocat associé, directeur général de BDO RH. Or, la prévention est à la traîne. Seules quatre entreprises sur dix ont ainsi signé un accord permettant de réduire ou d’éliminer l’exposition des salariés à des facteurs de risques. Cet accord est pourtant obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés présentant des taux de sinistralité ou d’exposition aux risques élevés. Et l’absence d’accord expose l’entreprise à une pénalité de 1 % de sa masse salariale, rappelle BDO.

Risques psychosociaux en baisse

Par ailleurs, les cotisations patronales "accidents du travail/maladies professionnelles" sont proportionnelles à la sinistralité observée dans l’entreprise. "Autrement dit, plus il y a d’accidents, plus l’employeur cotise dans des proportions élevées. Aussi et d’évidence, ces coûts impactent directement la compétitivité", alerte Xavier Bontoux.

L’enquête de BDO réalisée auprès de 301 entreprises du secteur privé présente toutefois plusieurs "bonnes nouvelles". Les arrêts maladie liés aux risques psychosociaux n’ont ainsi été constatés que dans une entreprise sur dix. C’était une sur deux en 2020, en plein Covid. Les managers restent toutefois soumis au stress (42 % se déclarent en surmenage).

Par ailleurs, si la prévention tarde à se mettre en œuvre, l’étape préalable de prise de conscience semble bien enclenchée. "Les résultats révèlent un mieux sur la maîtrise des procédures", indique l’enquête.

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