Loire-Atlantique
La PME nantaise Ideal Tiny, portée par ses maisons mobiles, repousse ses murs
Loire-Atlantique # BTP # Prospective

La PME nantaise Ideal Tiny, portée par ses maisons mobiles, repousse ses murs

S'abonner

Tout va très vite pour Ideal Tiny qui, né fin 2019, a dû déjà changer de site pour se développer et songe désormais à étendre son bâtiment actuel au Bignon (Loire-Atlantique). La PME, qui conçoit et fabrique des petites maisons en bois posées sur remorque, recrute chaque mois 4 ou 5 collaborateurs pour répondre aux commandes.

Les maisons en bois sont amovibles car posées sur des remorques — Photo : Nicolas Plessis

À petites maisons grandes ambitions et rapides décisions. Denis Lelièvre a fondé, fin 2019 en Loire-Atlantique, la société Ideal Tiny. Derrière ce nom, la conception, la production et la commercialisation de mini maisons ou "tiny houses" et un chiffre d’affaires qui a grimpé de 1 million d’euros en 2020 à entre 2,5 et 3 millions estimés en 2021." Les tiny houses sont de petites habitations en bois posées sur une remorque, ce qui les rend mobiles", décrypte le dirigeant, précisant que celles-ci, avec leurs deux mezzanines déployées, affichent une surface avoisinant 24 m².

Le concept, il l’a découvert aux États-Unis. "Ce produit s’y est fortement développé après les ravages de l’ouragan Katrina en 2005, puis dans les années 2010 avec la crise des subprimes, à la suite de laquelle il fallait se déplacer pour chercher du travail et surtout trouver une alternative, moins chère, à la grande maison classique."

Étendre son site pour augmenter ses capacités de production

Ideal Tiny livre clé en main ses maisons. "Nous faisons tout de A à Z", assure le fondateur. La PME a sous son toit un électricien, des couvreurs, des charpentiers, des menuisiers, et même une couturière pour la confection des rideaux… L’entreprise emploie à ce jour 42 collaborateurs "et nous en embauchons de quatre à cinq par mois", révèle Denis Lelièvre. Car l’activité n’a jamais été aussi intense : "Nous avons deux années et demie de carnet de commandes devant nous", se félicite le dirigeant dont la PME vient de trouver son point d’équilibre financier.

Denis Lelièvre, fondateur d’Ideal Tiny : "J’ai découvert le concept aux États-Unis" — Photo : Nicolas Plessis

La croissance rapide de l’entreprise se mesure à ses déménagements. En deux ans, elle est passée d’un bâtiment de 250 m² à Philbert-de-Grand-Lieu, auquel s’est adjoint un deuxième de 900 m² aux Sorinières (Loire-Atlantique), pour finalement les quitter et déménager en septembre 2021 au Bignon dans un atelier de 4 000 m².

D'ici deux ans, une extension de 2 500 m² sera érigée sur ce même site du Bignon et la capacité de production devrait progresser de 100 tiny house actuellement par an à 120 dès janvier. Puis, ce seront de 150 à 200 maisons en bois, " selon les modèles qui nous seront demandés", qui seront fabriquées chaque année lorsque l’extension sera livrée. Le montant de l’investissement nécessaire à cet agrandissement n’est pas encore défini, "nous sommes à ce jour en discussion avec les architectes."

Un vide juridique

La PME du Bignon est portée par deux marchés. Celui des particuliers représente un quart de la clientèle, des personnes qui souhaitent y habiter à l’année. Avec cet écueil qu’aujourd’hui, la tiny house fait face à un vide juridique : "c’est une remorque sur laquelle on a posé un habitat, elle n’a pas d’existence légale dans la législation française". Elle n’est donc ni un mobile-home, considéré comme une résidence mobile de loisirs et qui répond à une réglementation bien précise, ni une caravane qui a un statut spécifique et dont la propriété renvoie à l’obtention d’une carte grise. Conséquence, leur installation sur un terrain "est à l’appréciation des communes, certaines sont bienveillantes, d’autres moins".

L’autre marché, qui représente 75 % du chiffre d’affaires d’Ideal Tiny, s’incarne dans les professionnels de l’hôtellerie de plein air. L’entreprise appartient du reste pour moitié au groupe angevin de campings Slow Group ( Denis Lelièvre possède l’autre moitié du capital de Ideal Tiny).

L’entreprise du Bignon livre clé en main les Tiny House — Photo : Nicolas Plessis

Par leur caractère amovible, les mini maisons répondent à des problématiques auxquelles sont parfois confrontés les campings. Pour certains se situant en zone inondable, pouvoir déplacer ces habitats rapidement en cas de crue est un vrai atout. Et la loi littoral qui interdit toute construction sur une bande 100 mètres est une contrainte pesant sur l’hôtellerie de plein air qu’efface la mini maison. "Une fois la saison terminée, la tiny house est stockée dans un endroit pour qu’elle ne reste pas sur la côte." Aujourd’hui, Denis Lelièvre estime que son entreprise est "la seule en France à être en mesure de répondre à des volumes importants", c’est-à-dire aux demandes de l’hôtellerie de plein air.

Loire-Atlantique # BTP # Industrie # Banque # Services # Prospective # Production
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise IDEAL TINY