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La laiterie Le Gall s’affiche en bio
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La laiterie Le Gall s’affiche en bio

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La laiterie Le Gall a complètement repensé le packaging de sa gamme bio en GMS : plus de respect de l'environnement, de transparence sur les engagements, etc. Objectif : progresser sur un marché en forte croissance, malgré la concurrence des géants du lait.

Jean-Michel Kergoat, directeur de la Laiterie Le Gall, présente le nouveau packaging de la gamme de lait bio. — Photo : © Isabelle Jaffré

La laiterie le Gall (46 salariés, 57,7 M€ de CA en 2018) fait du bio et veut que cela se sache. « Nous voyons des concurrents qui affichent des choses. Nous, cela fait 10 ans que nous faisons du bio », explique Frédérick Bourget, directeur du pôle laitier de Sill Entreprises, dont la laiterie quimpéroise est une filiale.

Aux couleurs du bio

Pour se rendre plus visible dans les rayons, Le Gall a entrepris un relooking complet de la gamme de lait bio destinée au marché de la GMS. Les briques et briquettes affichent désormais une dominante verte et kraft. Des vaches ainsi qu’une famille d’éleveurs - Roland et Alain Tanguy de Trévoux – complètent le visuel. « Nous avons également fait un effort sur la transparence. Nous annonçons nos engagements comme par exemple les 8 mois minimum de pâturage des vaches », ajoute Frédérick Bourget. Même si cet ancien du marketing reconnaît une petite réticence à afficher de telles promesses, souvent synonymes de « green-washing ». « Quand je lis sur des emballages de concurrents : plus de 100 jours de pâturage par an, ça ne me fait rire ! C’est moins d’un jour sur deux ! »

Car c’est par ces messages que la laiterie Le Gall veut redonner de la lisibilité à une gamme, certes en progression, mais dont le potentiel paraissait encore sous-exploité. « 86 % des consommateurs affichent une forte volonté d’acheter responsable selon une étude Kantar, annonce le dirigeant. Il était naturel d’afficher ces valeurs, qui sont les nôtres depuis une décennie. » La laiterie Le Gall commercialise d’ailleurs ses produits sous une marque spécifique – Grandeur nature – dans les réseaux de magasins bio.

Augmenter la collecte de lait bio

La première activité de la laiterie Le Gall est la fabrication de beurre de baratte avec 5 000 tonnes transformées par an. L’usine de Quimper produit également 2 millions de litres (ML) de crème par an. Le conditionnement de lait sur son site quimpérois et à la Sill à Plouvien, est une activité secondaire pour Le Gall, même si cela représente plus de 5 ML de lait. « Nous avons la capacité d’augmenter cette production, essentiellement en bio, indique le directeur de la laiterie Le Gall, Jean-Michel Kergoat. Le bio représente 50 % de notre production totale, et est en progression. » Mais la croissance dépendra de la collecte de lait bio possible.

L'activité principale de la laiterie Le Gall est la fabrication du beurre de baratte. — Photo : © Isabelle Jaffré

Des conversions de producteurs de la Sill sont déjà en cours. Aujourd’hui, la collecte de lait se concentre sur le Finistère. Sur 80 ML collectés, 15 ML le sont en auprès de 70 producteurs. 4 ML sont commercialisés en UHT bio. Le reste est utilisé pour fabriquer le beurre et la crème, mais aussi pour de la poudre de lait. Objectif à fin 2020 : 27 ML collectés en lait bio au niveau du groupe Sill, contre 23 ML aujourd’hui. « Ce qui est important, c’est la filière. Nous voulons rester proches de nos producteurs, surtout en bio, insiste Frédérick Bourget. Le prix du lait en bio est plus stable. Cela permet de travailler sur la durée. » La difficulté concerne cependant les débouchés. Quand un lait bio ne peut être valorisé comme tel il est déclassé en lait classique, donc moins cher. Une opération qui met à mal le modèle économique de la filière, du producteur au transformateur. « Aujourd’hui, ce n’est pas le cas, mais nous restons vigilants sur ce risque potentiel. »

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