La CPME Sud préoccupée par la survie de ses entreprises
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La CPME Sud préoccupée par la survie de ses entreprises

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Alors que les entreprises font leur rentrée dans une région classée en zone rouge en raison de la forte circulation du coronavirus, Alain Gargani, président de la CPME Sud Paca confie sa préoccupation quant à la survie des entreprises. Pour les aider à passer le cap, il relance les groupements de prévention agréés.

Caroline Baron, présidente de la fédération régionale de l'habillement et Alain Gargani, président de la CPME Sud. — Photo : DR

« Après plusieurs mois difficiles, les entrepreneurs ont conservé un esprit combatif et certains n’ont pas hésité à se réinventer pour survivre. Nous nous battons tous pour faire perdurer nos entreprises, pour éviter la casse », affirme d’emblée Alain Gargani, président de la CPME Sud Paca. Si l’optimisme est naturel pour le représentant des 70 000 TPE et PME régionales, il n’en est pas moins inquiet. Jusqu’à présent, les aides du gouvernement ont en effet permis aux dirigeants d’entreprise de passer la vague, de survivre mais « c’est maintenant, qu’ils sont réellement en danger », car c’est dans les prochaines semaines, qu’il va falloir rembourser les dettes accumulées. « C’est à ce moment-là que le tsunami arrivera ! », prévient le dirigeant et c’est donc « aujourd’hui », que le gouvernement doit apporter des décisions claires et précises, que ce soit sur les délais de remboursement des PGE (prêts garantis par l’État), sur les éventuelles annulations de charges pour certains secteurs ou sur la continuation du chômage partiel.

Identifier et accompagner les entreprises en difficulté

« Lors de notre première enquête réalisée en sortie de confinement, 52 % des entreprises étaient en difficulté. À présent, 25 % ne passeront sans doute pas le cap », précise Alain Gargani. Du côté de la Fédération régionale de l’habillement en région Paca, sa présidente Caroline Baron estime « qu’à Noël nous aurons perdu 15 % de nos commerces. »

Pour confirmer ces impressions, mais aussi et surtout identifier rapidement les entreprises en difficulté, la CPME Sud vient de lancer une nouvelle enquête à destination de ses adhérents. Les résultats seront dévoilés d’ici la fin du mois de septembre, en même temps que la mise en place d’une commission régionale adossée aux tribunaux de commerce, dont l’idée est de « réactiver, sur chacun des territoires, les groupements de prévention agréés pour accompagner les entreprises en difficulté avant qu’elles n’arrivent dans le mur. »

Une mesure indispensable alors que les difficultés s’accumulent selon Alain Gargani. Le classement en zone rouge de la région Sud a douché tous les espoirs de réaliser une belle arrière-saison, de même que la fermeture imposée des bars, restaurants et commerces d’alimentation à 23 heures dans les Bouches-du-Rhône. « Du jour au lendemain, les touristes allemands ont ainsi annulé leurs séjours. Professionnels du tourisme et restaurateurs figurent parmi les grands pénalisés de cette crise. »

Une aide à la mise en œuvre du protocole sanitaire

Viennent ensuite les mesures sanitaires. Si elles sont tout à fait acceptées et particulièrement respectées, elles n’en représentent pas moins une charge supplémentaire pour les entreprises. « Au sein de l’entreprise, dirigeants et salariés sont responsables. Dès la fin du confinement, la plupart des entrepreneurs avaient mis en place les gestes barrière, pris des mesures de distanciation et fourni masques et gel hydroalcoolique. Aujourd’hui, tous les salariés portent le masque lorsque cela est nécessaire, tout le monde s’y fait. Ce masque est nécessaire pour endiguer cette pandémie qui nous pollue la vie et j’espère que cette mesure permettra à nos entreprises de poursuivre leur travail sereinement », souligne le président de la CPME Sud Paca.

Néanmoins, « pour une entreprise de 15 salariés, cette nouvelle charge peut être évaluée à 1 500 euros par mois et met encore davantage en danger nos entreprises », ajoute Alain Gargani qui demande au gouvernement de prévoir un soutien financier.

Quant à la question du télétravail, qui peut être vécue comme une solution par certains entrepreneurs et qui a permis à 53 % des TPE-PME régionales de poursuivre leur travail pendant le confinement, Alain Gargani ne se dit pas favorable à sa généralisation. Selon lui, « une entreprise n’est pas fondée pour travailler à distance. Une entreprise, c’est une équipe, un état d’esprit. Le télétravail est source d’isolement et à ce jour, l’équilibre n’est pas encore trouvé. » Un point de vue partagé par Caroline Baron, rappelant que « la généralisation du télétravail signerait la mort du commerce. »

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