Créée par l’État il y a plus de 60 ans, la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne (230 collaborateurs, CA : 35,70 M€), basée à Tarbes (Hautes-Pyrénées), qui gère plus de 80 ouvrages en concession de service public dans le sud-ouest de la France, dont le système Neste en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine, et veille à l’alimentation en eau de 3 500 kilomètres de rivières, se dote de nouveaux moyens. La société d’économie mixte vient en effet de valider une augmentation de capital de 24 millions d’euros auprès d’acteurs publics et privés. L’opération est portée par la Région Occitanie (6,70 M€), la Région Nouvelle-Aquitaine (2,80 M€), les départements de la Haute-Garonne (2,40 M€), des Hautes-Pyrénées (991 000 €), du Tarn-et-Garonne (982 000 €), du Gers (934 000 €), du Lot (800 000 €), des Landes (104 000 €), la Banque des Territoires (4,60 M€), le Crédit Agricole (2,80 M€) et la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées (1,10 M€). Le nouveau capital social, qui se monte à 26,3 millions d’euros, est désormais détenu à 65,2 % par un collège public et à 34,7 % par un collège privé. Avec 26 % du capital, la Région Occitanie est le premier actionnaire de la CACG. Le 26 janvier 2023, à la suite de cette recapitalisation, un nouveau conseil d’administration a été nommé. Jean-Louis Cazaubon, vice-président de la Région Occitanie chargé de la souveraineté alimentaire, de la viticulture et de la montagne, a été élu à l’unanimité président de la CACG, qui devrait changer de nom. Succédant à l’élu de Nouvelle-Aquitaine Pierre Chéret, il s’appuiera sur le directeur général Willy Luis.
200 millions d’euros d’investissement
Ce renforcement record va à présent permettre à la compagnie d’investir plus de 200 millions d’euros au service des territoires. “Une nouvelle stratégie pour bâtir un véritable réseau hydraulique régional”, selon Jean-Louis Cazaubon. 120 millions d’euros, sur les dix ans à venir, serviront ainsi à pérenniser et moderniser les ouvrages hydrauliques qui sont confiés à l’entreprise afin de gérer l’approvisionnement en eau des rivières de Gascogne. Objectifs : sécuriser l’accès à l’eau potable, compenser les effets de la sécheresse sur les cours d’eau et concilier les enjeux agricoles et alimentaires sur un territoire à l’équilibre fragile. Lors des dernières années, la CACG indique avoir déjà pu récupérer 2 millions de mètres cubes d’eau grâce à des travaux menés sur d’anciennes installations. “Le défi est colossal car les prévisions sont alarmistes : sur le bassin Adour-Garonne, 1,2 milliard de mètre cube pourrait venir à manquer en 2050”, a indiqué Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie, lors d’une conférence de presse le 9 février 2023. Selon elle, l’Occitanie pourrait même être confrontée à des “restrictions en eau potable dans les années qui viennent”. “Sans action de la CACG, 2022 aurait été catastrophique”, appuie Jean-Louis Cazaubon, qui rappelle le niveau exceptionnel de sécheresse atteint l’été dernier. Plus de 60 millions d’euros seront par ailleurs affectés à des projets relatifs aux énergies renouvelables, afin de contribuer à la production d’énergie verte locale. Dès cette année, 6 projets seront lancés en hydroélectricité et les études de faisabilité lancées pour 7 projets en photovoltaïque flottant. Le potentiel de production à terme est estimé à 70 GWh par an, soit l’équivalent de la consommation énergétique de près de 15 000 foyers français ou encore l’équivalent de la consommation annuelle de la CACG.
