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La biotech nantaise Ose Immunotherapeutics s’associe à l’Américain Abbvie et reçoit 44 millions d’euros
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La biotech nantaise Ose Immunotherapeutics s’associe à l’Américain Abbvie et reçoit 44 millions d’euros

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Spécialiste de l’immuno-oncologie, Ose Immunotherapeutics vient de signer un partenariat avec le géant américain Abbvie. Pour assurer le développement et l’exploitation d’un anticorps d’Ose, ce dernier va verser 44 millions d’euros au Nantais, et jusqu’à 613 millions d’euros en fonction de l’avancée du développement, et de l’efficacité du médicament.

Nicolas Poirier, directeur général d’Ose Immunotherapeutics, vient de contractualiser un partenariat avec l'américain Abbvie — Photo : Romain Boulanger

44 n’est plus seulement le numéro de son département. C’est aussi le nombre de millions d’euros que va recevoir la biotech nantaise Ose Immunotherapeutics, qui compte une soixantaine de salariés. Cette somme provient de son nouveau partenaire américain Abbvie, un groupe pharmaceutique de 50 000 salariés, affichant 54 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2023. Les deux acteurs viennent de nouer un contrat autour du développement d’un des anticorps d’Ose, baptisé OSE-230.

Ce dernier, qui n’a encore jamais été testé chez l’homme, a été conçu pour résoudre l’inflammation chronique via un nouveau mécanisme biologique. Abbvie prend le contrôle autant sur le développement à venir du produit à travers des essais cliniques, que sur sa fabrication et sa commercialisation. "Nous sommes très heureux de collaborer avec Abbvie qui est un leader mondial dans le développement de traitements innovants", déclare Nicolas Poirier, directeur général d’Ose, dans un communiqué. Il faut dire qu’au-delà des 44 premiers millions d’euros, la biotech pourrait recevoir jusqu’à 613 millions d’euros en fonction de l’avancée du produit. Et si le succès est au rendez-vous, elle toucherait en plus des redevances échelonnées sur les ventes.

Abbvie après Servier et Boehringer Ingelheim

Si une biotech classique lève régulièrement des fonds pour financer ses recherches, ce n’est pas le cas d’Ose. Le nantais se finance via des partenariats, dont il a maintenant l’habitude. Et on peut dire que les noms prestigieux de l’industrie pharmaceutique commencent à être nombreux. Ose possède par exemple un partenariat avec le Français Servier, autour d’un produit contre la rectocolite hémorragique. Il a également noué des accords de licence avec la compagnie allemande Boehringer Ingelheim pour une molécule testée contre le cancer de la sphère ORL, et un troisième avec l’Américaine Veloxis. "Ces trois partenariats nous ont déjà rapporté 121 millions d’euros depuis 2016. Au total, nous avons signé pour 1,6 milliard d’euros sur l’ensemble des étapes possibles de ces programmes", nous confiait l’année dernière Nicolas Poirier. Ce modèle rend Ose moins dépendante de la bulle boursière qui a pu se créer autour des biotechs lors des années Covid-19 par exemple.

Un vaccin en embuscade

En parallèle de ces collaborations, Ose porte ses propres produits en développement. Le plus avancé est un vaccin thérapeutique, c’est-à-dire qu’il va réveiller le système immunitaire, afin que ce dernier s’attaque à la tumeur. Baptisé Tedopi, ce dernier a été conçu pour lutter contre le cancer du poumon. C’est actuellement le vaccin thérapeutique le plus avancé au monde. Mais dans ce domaine, Ose est à la course avec l’entreprise Moderna, aux États-Unis, et la biotech allemande BioNtech, qui s’étaient toutes les deux illustrées par leur rapidité à concevoir un vaccin contre le virus du Covid-19.

Les résultats, et une possible commercialisation pour Tedopi devraient intervenir en 2027. Avant cela, le médicament doit encore passer par une phase clinique, qui inclura 350 patients, sur deux ans minimum, et coûtera 30 millions d’euros. La course avec les deux concurrents est lancée.

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