Katell et ses chips à l’ancienne affichent des ambitions nationales
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Katell et ses chips à l’ancienne affichent des ambitions nationales

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Katell est la seule entreprise de chips en Bretagne à opter pour la cuisson au chaudron. 10 millions d’euros ont été investis pour mettre sur pied une usine à Allaire. La PME a opté pour un positionnement premium et des circuits courts d’approvisionnement.

Jean-Michel Gicquel, co-dirigeant et Tanguy Noblet, directeur de production de Katell, misent sur les circuits-courts pour son activité — Photo : Ségolène Mahias

L’outil industriel est flambant neuf. À Allaire, non loin de la Gacilly et de Redon, l’entreprise Katell s’est implantée sur 3 hectares. 10 millions d’euros ont été investis pour mettre sur pied une usine de 4 000 m² spécialisée dans la fabrication de chips artisanales, cuites au chaudron : un savoir-faire unique en Bretagne. Trois entrepreneurs aguerris portent ce projet. Il s’agit de Jean-Michel et Laurent Gicquel, deux frères, enfants du pays, et industriels expérimentés dans le négoce alimentaire et le textile. Ils partagent cette nouvelle aventure avec Frédéric Martin, lui aussi chef d’entreprise expérimenté dans l’agroalimentaire avec des marques comme Lou Gascoun (9,9 M€ de CA en 2021 et une quarantaine de salariés), les pâtés aux recettes du Sud-Ouest, dans son portefeuille. "La crise sanitaire a été un vrai accélérateur pour notre projet commun qui était de valoriser la richesse agricole de notre territoire avec la pomme de terre. Nos parents étaient charcutiers-traiteurs dans la région de Redon et nous adorions préparer des chips de pommes de terre cuites au chaudron."

Collaboration forte avec Le Gouessant

Cette madeleine de Proust familiale s’est donc transformée en perspectives industrielles avec un positionnement affiché de fabricants de chips premium, sans arômes ou autres additifs. "Nous avons eu à cœur de privilégier les circuits courts et de le faire sur le territoire où nous avons grandi. Cette implantation cochait toutes les cases." En effet, la région est propice à la culture de la pomme de terre. Le trio a choisi de s’adosser à un acteur majeur pour se fournir en matière première. "Nous travaillons avec la coopérative costarmoricaine Le Gouessant (657 millions d’euros en 2021 en 2021). Notre volonté était de collaborer avec des producteurs bretons et avec des qualités de pommes de terre adaptés pour faire des chips." Katell entend aller plus loin avec Le Gouessant à court terme. Elle ambitionne de co-initier le développement de la première huile de tournesol bretonne d’ici 2025.

Des ambitions nationales

Katell privilégie donc les ingrédients bretons pour ses produits : le sel utilisé est issu des salines du Golfe du Morbihan et de Guérande, les oignons sont de Roscoff et la farine de sarrasin, utilisée pour les chips de blé noir, une des déclinaisons de la gamme, est aussi régionale. Enfin, le conditionnement est réalisé dans les Côtes-d’Armor.

L’entreprise commercialise ses chips sur deux segments et deux marques majeures. "Terres de Breizh est commercialisée dans toute la GMS tandis que La Locale s’adresse au marché du retail qui renvoie aux épiceries fines, les cavistes, des commerces de bouches indépendants, …" détaille Jean-Michel Gicquel. Elle s’ouvre aussi à certains distributeurs avec des recettes à façon comme cela peut être le cas dans le Sud-Ouest où est basé son autre actionnaire.

Avec son usine mise en service il y a moins d’un an, Katell n’a pas perdu de temps. Elle emploie une vingtaine de personnes et distribue ses produits sur une façade Grand Ouest, de Caen à La Rochelle et elle ne compte pas s’arrêter là. Ne communiquant pas son chiffre d’affaires prévisionnel, Jean-Michel Gicquel confie toutefois "être en hausse de 30 % par rapport à son prévisionnel initial et avoir des ambitions nationales. Notre usine actuelle pourra être triplée. Nous avons la surface pour cela."

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