Les créateurs
Agir vite est essentiel pour limiter les conséquences d'une blessure. C'est d'autant plus vrai pour les navigateurs de course au large pour qui, lorsque la réserve médicale est contenue dans un sac de 90 litres difficile d'accès, la perte de temps est réellement problématique. C'est ce constat qui a inspiré Jean-Marc Le Gac, à l'origine de la trousse de secours MedXBag. Cet ancien médecin urgentiste enseigne aujourd'hui les gestes à effectuer en cas d'urgence médicale, notamment aux professionnels de la mer, au centre de formation Bretagne Sud Simulation Santé (B3S). Il a fondé MedXBag avec Thomas Chippeaux, start-upeur lorientais spécialiste du marketing digital. La SAS, basée à Lorient, a été incubée au sein d'Emergys Bretagne qui lui a octroyé un financement de 5 000 euros d'aide à la création d'entreprise.
Le concept
Conçue d'abord pour les navigateurs, MedXBag est une trousse de premiers secours adaptée à tout usager. " La composition de la trousse varie en fonction des impératifs déterminés par le médecin de chacun de nos clients. Ce n'est pas nous qui fournissons les médicaments. Mais nous les rendons accessibles facilement grâce à l'ergonomie de notre trousse ", explique Thomas Chippeaux. Surtout, MedXBag propose une application mobile qui guide l'usager dans la réalisation des premiers soins d'urgence. Des lunettes connectées, développées par la société rennaise Ama XpertEye, permettent également la tenue de télé-consultations médicales lorsque la personne blessée est isolée, que ce soit en plein océan Indien ou au sommet du Mont-Blanc.
La société lorientaise a réussi un galop d'essai à grande échelle en équipant, en novembre 2022, une centaine de navigateurs participant à la Route du Rhum. Le Centre national d'études spatiales (CNES) s'est par ailleurs rapproché de Jean-Marc Le Gac pour tester, en mars dernier, le MedXBag lors d'une série de vols paraboliques expérimentaux pilotés par Thomas Pesquet.
Les ambitions
Fabriquée à Montauban-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), la trousse de secours n'est pas encore prête à prendre l'espace d'assaut. Mais le concept imaginé pour la course au large ne demande qu'à être décliné à d'autres sports. " Le marché nautique est relativement restreint, alors que quinze millions de Français pratiquent régulièrement un sport ", analyse Thomas Chippeaux. Un vivier d'utilisateurs potentiels que la start-up envisage de toucher en équipant salles de sport et clubs…
Si le sac à usage professionnel est vendu à environ 500 euros, une trousse adressée aux particuliers à moins de 100 euros verra bientôt le jour. Les ventes aux particuliers devraient d'ailleurs constituer, à terme, l'essentiel de leurs ventes… Avant, pourquoi pas, d'équiper les entreprises. En attendant, le prochain chantier consistera, cet été, à obtenir des financements auprès d'institutionnels avant de lancer, peut-être, une première levée de fonds en 2024.
